Définitivement non...
Breathe
est le second long-métrage du réalisateur afro-américain Stefon
Bristol après le très moyen See You Yesterday
il y a cinq ans. Si je précise ses origines, c'est parce que le
bonhomme, plus que le simple film de science-fiction que paraît être
Breathe,
intègre au récit un insidieux message Woke
qui termine de convaincre que le film est tout sauf une bonne
surprise. Déjà parce que le scénario ne fait preuve d'aucune
espèce d'imagination. Il y a dix ans déjà, le réalisateur et
scénariste américain Christian Cantamessa avait déjà évoqué le
thème apocalyptique d'une planète Terre où l'air était déjà
devenu irrespirable. Les mauvaises langues diront que dans le cas de
Breathe
celui-ci est carrément devenu absent de la surface de notre planète
mais dans le fond, cette légère différence ne change pas grand
chose. Stefon Bristol a bien raison de mettre en scène dans les deux
principaux rôles deux interprètes qui comme lui sont d'origine
afro-américaine. Mais sans doute aurions-nous apprécié davantage
qu'il n'accentue pas outre mesure ce choix en invoquant les arts de
la musique et de la littérature par le seul prisme d'artistes eux
aussi de couleur. D'autant plus que lorsque intervient l'homme blanc
dans la globalité que revét le terme, celui-ci fait figure
d'antagoniste. Avec sa chevelure longue, crasseuse et son attitude
plutôt inquiétante, le personnage de Lucas qu'incarne Sam
Worthington est à l'exacte opposé du rôle qu'il interpréta
notamment dans les deux premiers volets de la franchise Avatar
de James Cameron. De héros, le voilà qu'il passe du côté obscure
en interprétant l'agresseur. Mais il n'est pas le seul puisqu'à ses
côtés l'on retrouve Milla Jovovich dont les faits d'arme ont
tendance à inquiéter d'emblée quant aux éventuelles qualités de
ce produit moulé pour les plates-formes de streaming.
Si
l'on apprécie durant un temps l'attitude protectrice mais néanmoins
très autoritaire de la mère de Zora (Quvenzhané Wallis) incarnée
par Jennifer Hudson (qui joue donc le rôle de Maya), à moyen terme
les valeurs s'inversent face au comportement de cette gamine qui
malgré l'époque futuriste (la toute fin des années 2030) ne se
distingue absolument pas des adolescentes de son âge qui vivent en
2024 si ce n'est sa propension à donner une image réductrice des
adultes. Il est clair que si l'on s'en tient au discours de Stefon
Bristol, rien n'aura vraiment changé à part le paysage puisque dans
le monde qu'il décrit, plus aucune plante ne pousse à l'extérieur
et que l'absence totale d'oxygène contraint hommes, femmes et
enfants de vivre reclus dans des espaces confinés et aménagés où
sont installés des générateurs d'oxygène ! En dehors d'un ou
deux plans larges nous montrant un New-York en ruines, l'essentiel
des effets-spéciaux se concentre à l'intérieur du bunker où se
déroule l'intrigue. Un lieu construit par Darius, l'époux de Maya,
qui au décès de son père part enterrer son corps à côté de
celui de sa mère.... à l'astronomique distance de trois kilomètres.
Ce qui inquiète son épouse, bien entendu. On peut douter du bien
fondé concernant le bunker et ses installations bâties des seules
mains de cet ingénieur assez fou pour sortir avec sur le dos le
cadavre de son père, dans un monde sans doute hostile (la suite nous
le prouvera) et sans oxygène. Pour le reste, Stefon Bristol tente
vainement de nous convaincre avec son monde en totale déroute baigné
d'une lumière en sépia perpétuelle d'un goût plutôt douteux. Le
réalisateur et son scénariste éludent un point essentiel
consistant à expliquer les raisons pour lesquelles le monde et notre
civilisation sont tombés dans un tel chaos. Stefon Bristol a beau
intégrer quelques séquences d'action, l'ennui s'installe pourtant
relativement vite. On ne se passionne guère pour cette petite partie
de l'humanité ayant survécu à une catastrophe et où chacun tente
de trouver sa place. La caractérisation étant simplement survolée,
on ne se passionne pas davantage pour le couple mère-fille ou pour
ceux qui viennent s'emparer des lieux. Bref, Breathe
n'est que l'une des nombreuses tentatives de science-fiction
post-apocalyptiques ratées qui polluent le genre...
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