Cryogénisé,
le commandant Mike Colby est réveillé par son unique compagnon de
bord, le robot SAM. Prévenus d'une alerte située sur la planète
Xarbia, il se rende sur la base spatiale où une équipe de
chercheurs tentent des expériences visant à éradiquer la faim dans
le monde. Un savant un peu fou manipule des organismes et les croise
avec des bactéries afin de créer une protéine capable de se
régénérer tout seule. Malheureusement l'expérience tourne au
cauchemar et ce qui devait être une solution pour sauver l'humanité
va faire éclore une créature qui n'aura de cesse que nuire à
l'équipage tout entier, faisant ainsi de ses membres, on
garde-manger.
Mais
Mike Colby et les autres vont tenter l'impossible : Éliminer
celui qu'ils nomment Proto-B, un métamorph particulièrement
virulent et dangereux...
Vendu
comme une suite au nanar La Galaxie De La Terreur, Forbidden
World n'a en réalité rien à voir si ce n'est que les deux
films ont tout deux été produits par Roger Corman. Les deux œuvres
démarrent bien sûr sur des postulats identiques (des événement
tragiques situés sur des planètes amènent à l'élaboration d'une
équipe de secours) mis le contenu de ce qui suit alors est bien
différent. Osons affirmer que La Galaxie De La Terreur a
inspiré le Prometheus de Ridley Scott quand l'Alien de
ce dernier a lui-même été source d'inspiration pour ce Forbidden
World signé Allan Holzman.
Le
film est visiblement plus fauché encore que ne l'était celui
réalisé par Bruce D.
Clark une
année auparavant. Le robot SAM ressemble à s'y méprendre à
stormtrooper, soldat de l'empire de la saga Star
Wars,
bricolé avec de bouts de ficelle et d'un blanc crème d'un autre
âge. Alors que La
Galaxie...
permettait de croiser quelques figures connues de films et séries B,
Forbidden World
est
essentiellement interprété par de parfaits inconnus si ce n'est la
présence d'un visage qui se fera connaître quelques plus tard sous
les traits de Lydia, le lézard envahisseur de l'excellente série V.
Au
titre de l'interprétation, on pourra noter le curieux comportement
de certains membres de l'équipage comme celui des deux seules femmes
qui ne semblent pas plus troublées que cela de la présence d'une
créature monstrueuse à bord de la station spatiale. Elles se
dénudent avec une facilité déconcertante, se vautrant dans une
certaine luxure que les choix d'éclairage viennent appuyer. Érotisme
donc mais aussi gore. Car si les effets-spéciaux ne sont pas des
plus réussis, ils sont particulièrement sanglants et assez...
écœurants. Masses spongieuses et gluantes, cadavres en
putréfactions, intervention chirurgicales opérée sans anesthésie,
les effets-spéciaux s'en donnent à cœur joie mais l'amateur reste
malgré tout sur sa faim.
Et
que dire de cette improbable créature, noire, arachnéiforme
et surtout... grotesque qui ressemble davantage à un pantin articulé
(ce qu'elle devait être d'ailleurs) qu'à une bestiole digne de
celle dont elle est censée s'inspirer ?
Forbidden
World est donc un petit film, à
petit budget et à l'ambition minimaliste. Comme l'est le scénario
ainsi que les décors qui, si l'on regarde bien, se cantonnent à
quelques pièces seulement et que le cinéaste tente maladroitement
de démultiplier. Mais le spectateur ne se prendra au jeu que s'il
accepte le principe...