mardi 14 février 2023

Earth VS Flying Saucers (Les soucoupes volantes attaquent) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Réalisé par Fred F. Sears, scénarisé par Bernard Gordon, George Worthing Yates et Curt Siodmak, principalement interprété par Hugh Marlowe, Joan Taylor, Donald Curtis et Morris Ankrum, Earth VS Flying Saucers (ou Les soucoupes volantes attaquent dans notre pays) est l'un des plus célèbres et l'un des meilleurs films de science-fiction des années cinquante. Une œuvre que l'on rangera aisément aux côtés de La guerre des mondes de Byron Haskin, de L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel, de Le Jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise ou de Planète interdite de Fred M. Wilcox pour ce qui concerne une certaine partie du genre. Dans ce long-métrage dans lequel une fois de plus l'homme n'en sortira pas forcément grandi, un couple (Joan Taylor et Hugh Marlowe dans les rôles respectifs de Carol et de son époux, le docteur Russel A. Marvin) sont témoins de l'approche d'une soucoupe volante alors qu'il reviennent tout juste de leur mariage. Témoignant auprès du Major-Général John Hanley (Morris Ankrum) qui n'est autre que le père de la jeune femme, Russell A. Marvin fait notamment part à ce dernier de son désarroi depuis que les dix satellites du projet Skyhook qu'il a envoyé en orbite autour de la planète ont tous été détruits...


Les deux hommes supposent très rapidement que les responsables sont probablement d'origine extraterrestre. Mais alors qu'une soucoupe volante atterrit sur le site où travaille Russell, l'armée s'attaque immédiatement à ses occupants, déclenchant ainsi une guerre entre les hommes et ces nouveaux envahisseurs... Mais alors, pourquoi les hommes n'en sortiront pas grandis ? Tout simplement parce que comme cela est généralement le cas dans ce type de film, l'espèce humaine va se charger de régler le problème non pas en usant de diplomatie mais en s'attaquant directement au nœud du problème. En effet, contrairement à ce que peut laisser supposer le titre du long-métrage et sa traduction en français, les extraterrestres de Earth VS Flying Saucers ne sont pas tout à fait hostiles. Du moins, pas au début. Mais la règle sur Terre demeurant ''Tirer avant de parler'', les héros du récit n'apprendront que plus tard la véritable raison de la présence de ces créatures venues d'un autre monde. Un sujet couramment employé dans le genre puisqu'une planète lointaine se mourant, ses habitants sont venus demander de l'aide aux terriens. Mal accueillis (ce qui se comprend tout d'abord vu qu'ils se sont rendus coupables de la destruction des satellites, croyant que ceux-ci étaient des armes dirigées vers eux), les événements vont contraindre les extraterrestres à attaquer le monde...



Car le film, s'il se situe en très grande partie sur le territoire américain, fait état d'une invasion à l'échelle mondiale. Ce qui octroie à Earth VS Flying Saucers quelques attaques perpétrées à travers la planète. Bien interprété et plutôt crédible dans son déroulement, le film de Fred F. Sears bénéficie surtout de remarquables effets-spéciaux dus au célèbre Ray Harryhausen qui avant d'être mondialement reconnu pour son travail de Stop Motion sur Le 7ème Voyage de Sinbad de Nathan Juran, Jason et les Argonautes de Don Chaffey ou encore Le choc des Titans de Desmond Davis faisait preuve ici d'une incroyable maîtrise dans le domaine des effets visuels effectués image par image. Qu'il s'agisse des soucoupes volantes elle-mêmes (dont l'apparence est typique de l'époque) ou des différentes interactions avec les édifices que leurs équipages détruisent avec minutie, le résultat est fantastique et demeure d'une étonnante fluidité pour l'époque. Bien que l'on pouvait craindre que Fred F. Sears ne nous épargne pas les sempiternels échanges amoureux entre ses deux principaux protagonistes, le réalisateur préfère principalement se concentrer sur le conflit entre l'armée, les scientifiques et leurs envahisseurs. Un classique de la science-fiction des années cinquante...

 

lundi 13 février 2023

Les envahisseurs de la planète rouge (Invaders from Mars) de William Cameron Menzies (1953) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 1986, Tobe Hooper (Massacre à la tronçonneuse, Le crocodile de la mort, Lifeforce...) réalisa le film de science-fiction L'invasion vient de Mars. S'agissant du remake du long-métrage de William Cameron Menzies intitulé Les envahisseurs de la planète rouge, il n'y a guère que le titre original Invaders from Mars qui fut respecté. Tout comme dans la version sortie dans les années quatre-vingt, celle des années cinquante met en scène un jeune garçon (Jimmy Hunt dans le rôle de David McLean), une psychologue (Helena Carter dans le rôle du docteur Pat Blake), un astronome (Arthur Franz dans le rôle du docteur Stuart Kelston) ainsi que l'armée américaine. Une nuit, alors qu'il est quatre heures du matin, le jeune David explore le ciel à l'aide de son télescope lorsque apparaît soudainement une soucoupe volante qui atterrit non loin de la maison qu'il partage avec ses parents Mary et George MacLean ( les acteurs Hillary Brooke et Leif Erickson) avant de disparaître sous terre. Interloqué, le gamin réveille ses parents et tente de les convaincre de ce qu'il vient d'apercevoir. Le père de David s'approche quelques heures plus tard du lieu d'atterrissage théorique de la soucoupe volante lorsqu'il disparaît, ''avalé'' par le sable. Lorsqu'il réapparaît quelques instants plus tard à la maison, il semble avoir changé de comportement. Lui qui était si proche de son fils devient distant, agressif, voire violent. Très vite, David comprend que le changement d'humeur de son père est directement lié à la présence de la soucoupe volante...


C'est pourquoi il décide de se rendre en ville afin d'avertir les autorités. Malheureusement, son père ne semble pas avoir été le seul à être atteint du mal étrange qui semble avoir touché celui-ci. Heureusement, David va pouvoir compter sur l'aide d'une psychologue et d'un astronome... Doté d'une réputation peu flatteuse, Les envahisseurs de la planète rouge n'en est pas moins une assez bonne surprise dans le domaine de la science-fiction des années cinquante. D'autant plus que la décennie connaîtra une vague de longs-métrages dont beaucoup s'avéreront de médiocre qualité. L’œuvre de William Cameron Menzies (sa vingt et unième) bénéficie d'une bonne vélocité. On ne s'y ennuie pas même si l'on peut émettre quelques réserves concernant ses qualités visuelles. En effet, les décors ne faisant pas partie des principales qualités du long-métrage, le spectateur aura droit à quelques lieux dramatiquement vides, voire curieux. À commencer par la demeure des MacLean située aux abords d'un chemin entouré d'arbres morts ! Un drôle de paysage que n'aurait sans doute pas renié le Robert Wiene du Cabinet du docteur Caligari. Ensuite, l'on a droit à la visite d'un commissariat à l'allure plus que sommaire. Un long couloir, un guichet d'accueil et une cellule. L’observatoire demeure encore la pièce emblématique d'un film bénéficiant visiblement d'un budget restreint. Reste que Les envahisseurs de la planète rouge situe en grande majorité son intrigue sur le lieu d'enfouissement de la soucoupe volante ainsi que dans les cavernes où sont retranchés ses occupants...


À ce titre, si les ''mutants'' verdâtres du film sont quelque peu grotesques, recouverts d'une épaisse fourrure et se déplaçant comme des primates pratiquement indestructibles (les militaires auront beau les arroser de balles, ils se relèveront à chaque fois), à leur tête se trouve l'une des créatures extraterrestres les plus étonnante que l'on ait pu voir en science-fiction. Créature minuscule protégée sous un globe de verre, celle-ci n'est constituée que d'un torse surmonté d'une tête au crâne surdimensionné et doté de bras/mandibules. Muette, la créature en question communique avec les mutants (qui semblent être en fait ses esclaves) par la pensée. Les envahisseurs de la planète rouge tente de faire illusion à travers l'emploi répété de Stock-shots militaires qui cependant ne convainquent pas. Mal intégrées, ces images répétées sans cesse tentent de pallier l'absence de moyens financiers. À propos de répétition, les séquences situées dans les grottes s'avèrent elles aussi redondantes et ce qui apparaissait jusqu'à maintenant comme un film fauché mais sympathique et assez vif se transforme en une œuvre ennuyeuse. Bénéficiant d'un budget à hauteur de 290 000 dollars, le film de William Cameron Menzies demeure pourtant très regardable puisque relativement bien interprété. Et même si les décors ou les effets-spéciaux se montrent rachitiques, on prend tout de même du plaisir à découvrir cette histoire d'invasion extraterrestre naissante. À noter que la fin pourra décevoir une partie du public [ATTENTION SPOILER]. En effet, tout ce à quoi viennent d'assister les spectateurs et les personnages s'avérera n'être qu'un rêve. Celui du jeune David qui, par contre, assistera bien dans les tous derniers instants à l'atterrissage d'une soucoupe volante. Bien que la conclusion laisse envisager une suite, aucune séquelle ne fut mise en chantier...

 

dimanche 11 décembre 2022

Significant Other (Une obsession venue d'ailleurs) de Dan Berk et Robert Olsen (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Significant Other (curieusement traduit chez nous sous le titre Une obsession venue d'ailleurs) est le dernier long-métrage réalisé par le binôme Dan Berk et Robert Olsen après le court-métrage Dispatch en 2014 et les formats longs Body, The Stakelander et Villains respectivement réalisés en 2015, 2016 et 2019. Voguant jusque là entre horreur, comédie, drame et thriller, ces deux là s'attaquent désormais à la science-fiction. Et force est de reconnaître qu'il y avait bien longtemps que l'on n'avait pas rencontré chose aussi étrange dans le domaine. Pourtant moins énigmatique que l'excellent Under the Skin que réalisa Jonathan Glazer en 2013 mais parfois tout aussi pesant et isolationniste que le troublant Honeymoon de Leigh Janiak en 2014, Significant Other (littéralement, Ma moitié) semble tout d'abord prendre sa source aux mêmes origines que les différentes variations sur le thème des voleurs de corps dont les premières traces remontent en 1955 avec le roman de Jack Finney originellement traduit chez nous sous le titre Graines d'épouvante. Un ouvrage maintes fois adapté sur grand écran puisque pas moins de cinq longs-métrages virent le jour entre 1956 et 2007 (Tout d'abord L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel, L'Invasion des profanateurs de Philip Kaufman en 1978, Body Snatchers d'Abel Ferrara en 1993 et enfin Invasion d'Oliver Hirschbiegel et Invasion of the Pod People tout deux réalisés en 2007). Une thématique insinuant le remplacement de l'espèce humaine par une entité venue d'ailleurs qui fut reprise à d'autres occasions également. Tel The Faculty de Robert Rodriguez en 1998, le médiocre Rupture de Steven Shainberg en 2017, le Assimilate de John Murlowski deux ans plus tard et même le génial Invasion Los Angeles de John Carpenter qu'il ne faudrait surtout pas omettre. On le voit, les petits hommes gris (ou verts, c'est selon) qui aiment se soustraire à la présence de l'homme n'ont pas fini de faire parler d'eux. C'est donc encore une fois le cas avec Significant Other qui situe son action au beau milieu d'une forêt qu'ont décidé de parcourir, sac sur les épaules, le couple formé de Ruth (Maika Monroe) et Harry (Jake Lacy). Un couple amoureux. Lui veut faire sa déclaration entre deux énormes pins et au bord d'un précipice tandis qu'elle n'est pas très chaude. Une rencontre avec un phénomène dont le spectateur découvrira la source dès l'entame va bien évidemment tout remettre en question...


Effets-spéciaux discrets mais relativement efficaces, musique envoûtante (signée de Oliver Coates), caractérisation des principaux protagonistes inhabituelle, interprétation parfois approximative, mais mise en scène sobre et tangible font que tout se tient assez bien finalement. Après une première moitié qui ne tient que sur de faibles fondations en terme d'écriture, la suite promet quelques rebondissements dont une révélation contrecarrant complètement l'impression qu'avaient pu tout d'abord nous laisser l'un et l'autre des personnages. Réduit au strict minimum, le long-métrage de Dan Berk et Robert Olsen ne conviera qu'une toute petite poignée de seconds rôles et se concentrera avant tout sur son duo d'amoureux ''perdu'' dans une forêt on ne peut plus angoissante. Malgré l'apparente simplicité de la mise en scène et l'emploi abusif de Jump Scares qui tous se ressemblent (l'un après l'autre, Ruth et Harry sont surpris par l'arrivée soudaine de leur conjoint dans leur dos) et sont marqués par de maladroits déclenchements sonores, le spectateur sera peut-être surpris de découvrir quelques fondus enchaînés prouvant les réelles qualités en matière de recherche esthétique de la part des deux réalisateurs. Des séquences parfois bluffantes de beauté qui tranchent avec la monotonie de la mise en scène. Monotonie qui participe cependant au climat d'angoisse qui s'installe dès que la nuit tombe, laissant notre jeune couple face à cet inconnu que l'on sait malheureusement déjà venu d'ailleurs. Quelques plans gore viennent superficiellement épicer le récit qui n'avait cependant pas besoin de ces quelques étalages sanguinolents pour faire son petit effet. Si quelques passages paraissent au premier abord plutôt absurdes, ils trouvent en réalité leur justification lors des séquences qui vont leur succéder. Le budget du film étant visiblement limité, le film n'a pas l'ampleur des Grandes Œuvres de la science-fiction mais mérite tout de même l'intérêt des amateurs du genre. Une thématique abordée, au fond, de manière restreinte puisque Significant Other se transforme ensuite en un objet horrifique non dénué d'un certain humour. On regrettera malgré tout la dernière séquence située à bord d'une voiture, laquelle s'avère parfaitement inutile.... signe d'une éventuelle séquelle... ?

 

samedi 15 octobre 2022

Moon 44 de Roland Emmerich (1990) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Moon 44 de Roland Emmerich s'inscrit dans un certain type de longs-métrages de science-fiction qui le condamne d'emblée à finir ses jours au rayon ''nanars''. Il s'agit du quatrième film du réalisateur allemand et de sa seconde incartade dans le domaine de la science-fiction six ans après Le principe de l'Arche de Noé en 1984. L'intrigue se déroule en 2038 alors que sur Terre la quasi-totalité des ressources naturelles sont épuisées. Moon 44 est le nom d'une Lune située dans une galaxie lointaine et divers groupes espèrent pouvoir mettre la main dessus. Parmi eux se trouve une corporation déjà basée sur place. Mais depuis quelques temps, les vaisseaux chargés de transporter de précieux minerais extraits sur place semblent régulièrement être détournés. C'est ainsi qu'un agent est envoyé sur place aux côtés d'une quantité non négligeable de prisonniers ayant accepté de le suivre dans une mission de sécurité. Afin de protéger le site, ceux-ci vont être formés au pilotage d'hélicoptères de défense et d'attaque surarmés auprès de jeunes techniciens. Malheureusement, rien ne va vraiment se dérouler comme prévu. Les tensions montent rapidement entre les prisonniers et les techniciens... Plongé dans dans une brume quasi-permanente (surtout lors des vols d'essais), Moon 44 est plus proche de la vague de nanars italiens qui virent le jour à la suite d'Alien, le huitième passager et de sa suite Aliens, le retour que de ces derniers. Nous sommes au tout début des années quatre-vingt dix et certaines technologies désormais courantes ne sont évidemment pas encore d'actualité à l'époque. Si les technologies employées dans le film pouvaient encore faire illusion en ce temps là, aujourd'hui l'on peut se demander comment en 2038, les écrans peuvent encore être à tubes cathodiques et les consoles munies de boutons aussi disgracieux. C'est tout là le paradoxe d'une œuvre de science-fiction barbare où l'évocation d'un futur incertain était bridé par des limites en terme d'effets-spéciaux numériques. Un concept qui n'a d'ailleurs pas sa place dans ce contexte puisque chaque visuel y fait appel au ''génie'' des créateurs d'effets-spéciaux en ''dur''...


Autre soucis rencontré par Moon 44 : certains de ses personnages eux-mêmes. Dans une grande majorité, et sans avoir à l'esprit de mettre forcément en avant de tout jeunes adultes façon ''jeunisme'', les personnages manquent de crédibilité. Si de nos jours il est de coutume sur grand écran que des ''gamins'' soient suffisamment intelligents pour prendre le contrôle d'un vaisseau, à l'époque le concept était déjà moins courant et donc difficilement compréhensible. Mais ce qui dépasse ici les bornes est sans doute dans l'emploi de prisonniers tous plus abrutis les uns que les autres et auxquels est pourtant confiée la délicate tâche de sécuriser un site d'extraction. D'où des séquences que l'on a plus souvent l'habitude de rencontrer dans les cellules ou les douches d'une prison qu'à bord d'un vaisseau spatial ! Si Brian Thompson (Cobra de George Cosmatos, Full Contact de Sheldon Lettich, ou la série X-Files dans laquelle il interpréta le rôle récurrent d'un extra-terrestre polymorphe) n'est pas le plus mauvais acteur que l'on ait pu croiser sur un écran de cinéma, sa seule trogne laisse moins envisager au spectateur qu'il assistera à une œuvre subtile et profonde que ce qu'elle est réellement : bourrine, testostéronée, aux dialogues primaires et à l'intrigue rudimentaire. Oui, le quatrième long-métrage de Roland Emmerich n'est rien de moins, rien de plus qu'un petit film de science-fiction au scénario ultra-basique (les personnages multiplient les essais à la surface d'une lune au visuel atroce et jouent de leurs muscles d'un côté et de leur matière grise de l'autre) et au jeu souvent outré. Malgré la présence de l'actrice Lisa Eichhorn dans le rôle de Terry Morgan, Moon 44 manque cruellement de charme et de féminité. Quant aux présences de Michael Paré dans le rôle principal de Felix Stone et de Malcom McDowell dans celui du major Lee, celles-ci ne relèvent malheureusement pas le niveau du film. Vite vu, vite oublié...


 

mercredi 28 septembre 2022

A Boy and his Dog (Apocalypse 2024) de L.Q. Jones (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''Ce futur si proche, vous le vivrez peut-être...''. C'est vrai qu'il est proche puisque comme l'annonce l'affiche française de A Boy and his Dog traduit sous le titre de Apocalypse 2024, la fin du monde devrait être pour dans deux ans. Par contre, il va falloir que les dirigeants de notre planète mettent les bouchées doubles puisque ça n'est pas une hypothétique troisième guerre mondiale qui a réduit notre planète à un immense désert mais une quatrième. Qui a duré seulement cinq jours. Alors que Poutine menace aujourd'hui l'Occident d'employer l'arme nucléaire, le monde dans lequel évolue Vic (héros de ce long-métrage incarné par l'acteur Don Johnson que le monde entier connaît sous les traits de l'inspecteur James Crockett dans la série Deux flics à Miami) n'est plus qu'une vaste plaine recouverte de sable où les pilleurs font la loi. Le film ressemble en cela énormément au classique de l'australien George Miller, Mad Max 2. à tel point que A Boy and his Dog s'ouvre sur l'attaque d'innocents dont est témoin Vic comme le fut avant lui le héros du classique de la science-fiction post-apocalyptique postérieur de huit années. On peut donc considérer que le long-métrage de L.Q. Jones est l'ancêtre de celui de l'australien, servant plus ou moins officiellement de source d'inspiration aux péripéties de Max Rockatansky ! Comme l'indique d'emblée le titre original, on retrouvait d'ailleurs déjà dans A Boy and his Dog un homme affublé d'un chien. Lequel est cete fois-ci semble-t-il doté de la parole. Un détail qui posera sans doute jusqu'à la fin des aventures de ce drôle de personnage qui parfois s'active sans prendre le temps de réfléchir, des questions. Et une, en particulier : doit-on comprendre que Blood (c'est son nom), doublé dans la version originale par Tim Mcintire, est réellement doté de la parole ou le chien n'agit-il ainsi qu'à travers la pensée de son maître ? Un peu comme le Tom Hanks de Seul au monde, œuvre de Robert Zemeckis dans laquelle le personnage de Chuck Noland créait un partenaire en la personne d'un ballon ? Quelques détails viennent corroborer le fait que Blood soit réellement affublé d'une voix puisqu'il semble notamment capable d'indiquer à Vic la présence de ''femelles'' dans les parages...


Qu'il s'agisse du titre original ou de sa traduction française, l'un comme l'autre, les titres reflètent assez bien le contenu du film. Même si l'on préférera le titre américain, lequel crée une certaine empathie pour ses deux principaux protagonistes. Et pourtant, le caractère du personnage campé par Don Johnson peut s'avérer parfois relativement agaçant. Agissant sans réfléchir et ne faisant de compromis que dans son seul intérêt, Vic est finalement assez peu attrayant. Contrairement au chien dont on louera l'interprétation. Sans doute le meilleur ''acteur'' d'un long-métrage adapté de l’œuvre littéraire éponyme d'Harlan Ellison publiée six ans avant la sortie en salle du film de L.Q. Jones. Un réalisateur dont on se souvient davantage du visage que du nom (un pseudonyme qu'il conservera après l'avoir porté dans Le Cri de la victoire de Raoul Walsh) puisqu'il interpréta nombre de personnages dans divers thrillers et westerns. Durant sa carrière de réalisateur, L.Q. Jones tournera A Boy and his Dog, donc, mais avant lui le western The Devil's Bedroom onze ans auparavant ainsi qu'un épisode de la série culte Hulk en 1980. Plongés dans un monde post-apocalyptique, Vic et Blood vont croiser la route de brigands, voleurs de nourriture et assassins sans morale. Si la mort rode dans ce monde en surface où les denrées se font rares, il existe cependant un ''monde d'en bas'' dont l'entrée est symbolisée par une porte noire accessible grâce à une carte. Un lieu où décide de se rendre Vic contre l'avis de Blood qui le prévient des dangers potentiels. Une menace qui à la surface semble tout d'abord prendre la forme de trois individus dont le réalisateur cache scrupuleusement l'apparence. Trois hommes dont ne découvrons que les jambes et qui vont utiliser Quilla June Holmes (l'actrice Susanne Benton) comme appât...


Car si la nourriture se fait rare, les femmes également, semble-t-il. Attiré par la beauté de la jeune femme, Vic va se rendre dans le monde d'en bas où il va être capturé par les membres du Comité dirigé par trois individus dont un certain Lou Craddock (Jason Robards) et une certaine Mez Smith (Helene Winston). Le monde d'en bas tranche avec celui de la surface. Coloré, ''vivant'', il n'en est pas moins cauchemardesque. C'est presque l'univers de l'écrivain Lewis Carroll et notamment celui d'Alice au pays des merveilles qui y est convoqué. Dans cet univers apparemment idyllique où sont célébrés des dizaine de mariages et où les festivités vont bon train, le Comité mène la vie dure aux rebelles qui tentent de renverser l'état d'hégémonie qui règne dans ce bas monde. Condamnant à mort ceux qui tentent de renverser les membres du Comité. A Boy and his Dog est une œuvre de science-fiction aussi étonnante que déroutante, située dans un univers féérico-cauchemardesque mais souffrant d'une réalisation et d'une écriture parfois brouillonnes. Ce qui n'empêche pas le long-métrage de s'avérer intéressant à comparer à la vague de films post-apocalyptiques qui naîtront par la suite. On y appréciera surtout les rapports entre le maître et son chien même si le premier manque sensiblement d'humanité (Blood semble en effet ne servir que de guide à son maître) et l'étrangeté de l'univers lié au monde d'en bas. Pour le reste, le scénario de Harlan Ellison et L.Q. Jones se montre un peu léger...

 

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...