Moon 44 de
Roland Emmerich s'inscrit dans un certain type de longs-métrages de
science-fiction qui le condamne d'emblée à finir ses jours au rayon
''nanars''. Il s'agit du quatrième film du réalisateur allemand et
de sa seconde incartade dans le domaine de la science-fiction six ans
après Le principe de l'Arche de Noé
en 1984. L'intrigue se déroule en 2038 alors que sur Terre la
quasi-totalité des ressources naturelles sont épuisées. Moon 44
est le nom d'une Lune située dans une galaxie lointaine et divers
groupes espèrent pouvoir mettre la main dessus. Parmi eux se trouve
une corporation déjà basée sur place. Mais depuis quelques temps,
les vaisseaux chargés de transporter de précieux minerais extraits
sur place semblent régulièrement être détournés. C'est ainsi
qu'un agent est envoyé sur place aux côtés d'une quantité non
négligeable de prisonniers ayant accepté de le suivre dans une
mission de sécurité. Afin de protéger le site, ceux-ci vont être
formés au pilotage d'hélicoptères de défense et d'attaque
surarmés auprès de jeunes techniciens. Malheureusement, rien ne va
vraiment se dérouler comme prévu. Les tensions montent rapidement
entre les prisonniers et les techniciens... Plongé dans dans une
brume quasi-permanente (surtout lors des vols d'essais), Moon
44
est plus proche de la vague de nanars italiens qui virent le jour à
la suite d'Alien, le huitième passager
et de sa suite Aliens, le retour que
de ces derniers. Nous sommes au tout début des années quatre-vingt
dix et certaines technologies désormais courantes ne sont évidemment
pas encore d'actualité à l'époque. Si les technologies employées
dans le film pouvaient encore faire illusion en ce temps là,
aujourd'hui l'on peut se demander comment en 2038, les écrans
peuvent encore être à tubes cathodiques et les consoles munies de
boutons aussi disgracieux. C'est tout là le paradoxe d'une œuvre de
science-fiction barbare où l'évocation d'un futur incertain était
bridé par des limites en terme d'effets-spéciaux numériques. Un
concept qui n'a d'ailleurs pas sa place dans ce contexte puisque
chaque visuel y fait appel au ''génie'' des créateurs
d'effets-spéciaux en ''dur''...
Autre
soucis rencontré par Moon 44 :
certains de ses personnages eux-mêmes. Dans une grande majorité, et
sans avoir à l'esprit de mettre forcément en avant de tout jeunes
adultes façon ''jeunisme'', les personnages manquent de crédibilité.
Si de nos jours il est de coutume sur grand écran que des ''gamins''
soient suffisamment intelligents pour prendre le contrôle d'un
vaisseau, à l'époque le concept était déjà moins courant et donc
difficilement compréhensible. Mais ce qui dépasse ici les bornes
est sans doute dans l'emploi de prisonniers tous plus abrutis les uns
que les autres et auxquels est pourtant confiée la délicate tâche
de sécuriser un site d'extraction. D'où des séquences que l'on a
plus souvent l'habitude de rencontrer dans les cellules ou les
douches d'une prison qu'à bord d'un vaisseau spatial ! Si Brian
Thompson (Cobra
de George Cosmatos, Full Contact de
Sheldon Lettich, ou la série X-Files dans
laquelle il interpréta le rôle récurrent d'un extra-terrestre
polymorphe) n'est pas le plus mauvais acteur que l'on ait pu croiser
sur un écran de cinéma, sa seule trogne laisse moins envisager au
spectateur qu'il assistera à une œuvre subtile et profonde que ce
qu'elle est réellement : bourrine, testostéronée, aux
dialogues primaires et à l'intrigue rudimentaire. Oui, le quatrième
long-métrage de Roland Emmerich n'est rien de moins, rien de plus
qu'un petit film de science-fiction au scénario ultra-basique (les
personnages multiplient les essais à la surface d'une lune au visuel
atroce et jouent de leurs muscles d'un côté et de leur matière
grise de l'autre) et au jeu souvent outré. Malgré la présence de
l'actrice Lisa Eichhorn dans le rôle de Terry Morgan, Moon
44
manque cruellement de charme et de féminité. Quant aux présences
de Michael Paré dans le rôle principal de Felix Stone et de Malcom
McDowell dans celui du major Lee, celles-ci ne relèvent
malheureusement pas le niveau du film. Vite vu, vite oublié...
Voila du cinéma comme j'aimerai en visionner plus souvent "Moon 44 "de Roland Emmerich manue fort bien esthétisme et efficacité . Redoutable !
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