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samedi 15 octobre 2022

Moon 44 de Roland Emmerich (1990) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Moon 44 de Roland Emmerich s'inscrit dans un certain type de longs-métrages de science-fiction qui le condamne d'emblée à finir ses jours au rayon ''nanars''. Il s'agit du quatrième film du réalisateur allemand et de sa seconde incartade dans le domaine de la science-fiction six ans après Le principe de l'Arche de Noé en 1984. L'intrigue se déroule en 2038 alors que sur Terre la quasi-totalité des ressources naturelles sont épuisées. Moon 44 est le nom d'une Lune située dans une galaxie lointaine et divers groupes espèrent pouvoir mettre la main dessus. Parmi eux se trouve une corporation déjà basée sur place. Mais depuis quelques temps, les vaisseaux chargés de transporter de précieux minerais extraits sur place semblent régulièrement être détournés. C'est ainsi qu'un agent est envoyé sur place aux côtés d'une quantité non négligeable de prisonniers ayant accepté de le suivre dans une mission de sécurité. Afin de protéger le site, ceux-ci vont être formés au pilotage d'hélicoptères de défense et d'attaque surarmés auprès de jeunes techniciens. Malheureusement, rien ne va vraiment se dérouler comme prévu. Les tensions montent rapidement entre les prisonniers et les techniciens... Plongé dans dans une brume quasi-permanente (surtout lors des vols d'essais), Moon 44 est plus proche de la vague de nanars italiens qui virent le jour à la suite d'Alien, le huitième passager et de sa suite Aliens, le retour que de ces derniers. Nous sommes au tout début des années quatre-vingt dix et certaines technologies désormais courantes ne sont évidemment pas encore d'actualité à l'époque. Si les technologies employées dans le film pouvaient encore faire illusion en ce temps là, aujourd'hui l'on peut se demander comment en 2038, les écrans peuvent encore être à tubes cathodiques et les consoles munies de boutons aussi disgracieux. C'est tout là le paradoxe d'une œuvre de science-fiction barbare où l'évocation d'un futur incertain était bridé par des limites en terme d'effets-spéciaux numériques. Un concept qui n'a d'ailleurs pas sa place dans ce contexte puisque chaque visuel y fait appel au ''génie'' des créateurs d'effets-spéciaux en ''dur''...


Autre soucis rencontré par Moon 44 : certains de ses personnages eux-mêmes. Dans une grande majorité, et sans avoir à l'esprit de mettre forcément en avant de tout jeunes adultes façon ''jeunisme'', les personnages manquent de crédibilité. Si de nos jours il est de coutume sur grand écran que des ''gamins'' soient suffisamment intelligents pour prendre le contrôle d'un vaisseau, à l'époque le concept était déjà moins courant et donc difficilement compréhensible. Mais ce qui dépasse ici les bornes est sans doute dans l'emploi de prisonniers tous plus abrutis les uns que les autres et auxquels est pourtant confiée la délicate tâche de sécuriser un site d'extraction. D'où des séquences que l'on a plus souvent l'habitude de rencontrer dans les cellules ou les douches d'une prison qu'à bord d'un vaisseau spatial ! Si Brian Thompson (Cobra de George Cosmatos, Full Contact de Sheldon Lettich, ou la série X-Files dans laquelle il interpréta le rôle récurrent d'un extra-terrestre polymorphe) n'est pas le plus mauvais acteur que l'on ait pu croiser sur un écran de cinéma, sa seule trogne laisse moins envisager au spectateur qu'il assistera à une œuvre subtile et profonde que ce qu'elle est réellement : bourrine, testostéronée, aux dialogues primaires et à l'intrigue rudimentaire. Oui, le quatrième long-métrage de Roland Emmerich n'est rien de moins, rien de plus qu'un petit film de science-fiction au scénario ultra-basique (les personnages multiplient les essais à la surface d'une lune au visuel atroce et jouent de leurs muscles d'un côté et de leur matière grise de l'autre) et au jeu souvent outré. Malgré la présence de l'actrice Lisa Eichhorn dans le rôle de Terry Morgan, Moon 44 manque cruellement de charme et de féminité. Quant aux présences de Michael Paré dans le rôle principal de Felix Stone et de Malcom McDowell dans celui du major Lee, celles-ci ne relèvent malheureusement pas le niveau du film. Vite vu, vite oublié...


 

dimanche 13 février 2022

Moonfall de Roland Emmerich (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆




Roland Emmerich est l'équivalent d'un Luc Besson en mode mégalomanie. Un gamin auquel l'on confie assez d'argent pour donner vie à ses délires, à ses fantasmes, quitte à jeter des dizaines et des dizaines de millions de dollars par la fenêtre. Moins ''riche'' qu'un Valérian et la Cité des mille planètes signé du réalisateur français il y a cinq ans (presque deux-cent millions de billets verts de budget), le germano-américain s'est vu confier la coquette somme de cent-cinquante millions de dollars pour le tournage de son dernier long-métrage Moonfall, trois ans après que soit sorti sur les écrans le film de guerre Midway autre long-métrage à gros budget financé à hauteur de cent millions de dollars. Habitué des blockbusters, Roland Emmerich a la chance d'avoir un cercle de fans tandis qu'une partie des cinéphiles se complaisent très objectivement à dire du mal de pratiquement tout ce que le bonhomme produit au moins depuis presque quinze ans. Car avant cela, Stargate : la porte des étoiles, Independence Day et plus encore Le jour d'après pouvaient encore laisser supposer que le réalisateur pouvait tirer le meilleur parti-pris ou presque de la science-fiction ou du cinéma catastrophe. À ce dernier, c'est avec une autre forme de complaisance que l'on aura eu tôt fait d'y adjoindre le suffixe ''ique'' tant certaines de ses œuvres futures allaient se montrer parfaitement indigestes. Et parmi celles-ci, l'infâme 2012, le ridicule Independence Day: Resurgence (séquelle tellement piteuse de Independence Day que le troisième volet imaginé dès 2019 sera finalement oublié pour Moonfall). Fidèle scénariste de Roland Emmerich depuis 2004 et Le jour d'après, l'autrichien Harald Kloser s'est attelé auprès du réalisateur à l'écriture de ce qui s'avère une fois encore un film catastroph(iqu)e dans tous les sens du terme...


Repoussant sans cesse les limites de l'improbable, la Terre est désormais en danger depuis que le docteur en mégastructures K. C. Houseman (l'acteur John Bradley-West) a remarqué que la Lune a quitté son orbite initiale. Un personnage légèrement à l'ouest comme les affectionne apparemment Roland Emmerich puisqu'il évoque sensiblement Charlie Frost qu'incarnait Woody Harrelson dans 2012... Commence alors pour lui la tentative de convaincre du désastre à venir. Et en premier lieu, Brian Harper et Jo Fowler, deux anciens astronautes qui dix ans auparavant se virent confier une mission dans l'espace qui tourna en partie à la catastrophe lorsque le premier fut témoin de l'apparition d'un mystérieux essaim noir qui provoqua la mort d'un troisième astronaute. Dix ans plus tard, Brian ne fait plus partie de la Nasa mais alors qu'il rejette la thèse que vient de lui servir sur un plateau K. C. Houseman, il est bien obligé d'accepter le fait que bientôt, toute trace de vie sur Terre sera anéantie. Résumé relativement succinct de Moonfall, la richesse de son scénario en fait également son principal adversaire. En effet, trop ambitieuse, l'écriture de Roland Emmerich, de Harald Kloser mais également de Spenser Cohen est responsable d'une œuvre confuse et très souvent maladroite. Contraint d'opérer des coupes invraisemblables, le film se perd dans des considérations absurdes et relevant parfois du complotisme. À la recherche d'une certaine crédibilité, le réalisateur germano-américain s'empare en outre de l'une des plus ambitieuses rechercjes actuelles chères à la Nasa en évoquant la présence dans l'univers de sphères de Dyson, des mégastructures captant l'énergie des étoiles...


Dans le cas présent, l'évocation s'y fait à travers un puits long de vingt-cinq kilomètres environ pratiqué à la surface de la Lune qui quitte ainsi son orbite pour s'approcher à grands pas de notre planète. Avec tout ce que cela sous-entend de catastrophes naturelles bien évidemment. Au titre desquelles on retrouve l'habituel raz de marée. Si Roland Emmerich semble s'être un peu calmé et si sa gourmandise en matière d'effets-spéciaux semble s'être apaisée, on a droit à quelques monumentales séquences en images de synthèses aussi grandiloquentes et impressionnantes qu'abracadabrantes. Toujours ce besoin d'en mettre plein la vue, de justifier le budget, mais sans pour autant prendre soin d'apporter un quelconque sens du réalisme au sujet invoqué. Surtout, Moonfall aligne les clichés comme le font en général ce genre de longs-métrages et encore plus lorsqu'ils sont signés de la main de Roland Emmerich. D'où ce sentiment éternel de revoir sans cesse le même film, les catastrophes n'étant que de vulgaires copier/coller de certaines séquences vues par le passé. Autant dire que le réalisateur et ses interprètes parmi lesquels Halle Berry et Patrick Wilson ne bousculeront pas nos habitudes. Que le film déroule son intrigue sur Terre ou dans l'espace, il y a donc là, de quoi bayer aux corneilles durant cent-vingt minutes...

mercredi 5 septembre 2018

Independence Day de Roland Emmerich (1996) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



2009, sortie de Avatar de James Cameron. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Un vague souvenir, mais surtout, une incapacité à le revoir sans éprouver un terrible ennui. 1996, sortie de Independence Day de Roland 'tâcheron' Emmerich. Qu'en reste-t-il ? Rien ! Ou plutôt, autant qu'à l'époque de sa diffusion sur grand écran. Du néant qu'il dégageait alors, le film au budget total de quatre-vingt quinze millions de dollars a conservé toute sa crétinerie, son sens de la bravoure pro-américaine. Son message de propagande. Déjà grotesque à l'époque, l'auteur du tout aussi pénible 2012 accoucha même il y a deux ans d'une séquelle au monstrueux budget de deux-cent millions de dollars. Plus du double. Résultat : encore plus mauvais que son prédécesseur. Roland Emmerich, c'est un peu le Luc Besson d'Outre-Atlantique. Placez-le dans un bac à sable rempli de billets verts, et il vous pondra nanar sur nanar. Des grosses machines, vulgaires, incohérentes, mégalomaniaques, bourrées d'effets-spéciaux tenant sur des scénario aussi linéaires qu'une droite partant d'un point A et rejoignant un point B. Pas de circonvolutions. Aucun parasite, pas d'aspérités. Pas de méchants, ici, non plus. On est aux States. Le pays de la morale. Le number one en matière d'armement et de défence. Et si quelqu'un osait vouloir contredire cet état de fait, une piqûre de rappel lui ferait du bien : Independence Day.

Le film a cette faculté incroyable de vous rendre détestable tout acteur ayant participé à l'aventure. Oui, car à part l'irréprochable Jeff Goldblum dans le rôle de l'analyste informaticien David Levinson, l'excellent 'Prince de Bel Air' incarné sur nos petits écrans par Will Smith agace à force de bons mots. Comme ces 'youh ouh !' (pardon pour l'orthographe) entendus alors qu'une vague de chasseurs s'attaque à un vaisseau de plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre (la folie des grandeurs s'en étant encore pris à Roland Emmerich). Qui ira croire un tel comportement, même du plus courageux pilote de la United States Air Force, face à l'enjeu auquel il s'apprête à s'attaquer ? Emmerich veut faire participer son public américain. Celui déjà acquis depuis bien longtemps à sa cause. Il veut que ses adolescents braillent dans les salles de cinéma. Hurlent si fort qu'on les entendrait de l'extérieur. Will Smith, lui, rate son incarnation du capitaine Steven Hiller. Qui lui en voudrait ? Car c'est bien sous la direction de Roland Emmerich que l'acteur de sitcom devenu grand par la suite n'a fait que rejouer son éternel rôle de gamin originaire de Philadephie de l'excellente série Le Prince de Bel-Air. Non, tout mais surtout pas ça. Amusant cinq minutes, mais lourd sur la durée..

Et que dire de Bill Pullman, l'excellent interprète du chef-d’œuvre de David Lynch qui allait sortir un an plus tard, Lost Highway ? Ici, il incarne toute l'hypocrisie américaine. Toutes ces valeurs vomies par une nation qui livre à quiconque, le droit de posséder une arme à feu. Le voilà endossant le rôle d'un président préoccupé du sort de ses concitoyens à un tel niveau de conscience que son jeu sonne terriblement faux. Qui croirait que le premier homme des États-Unis serait capable de retrousser les manches de sa chemise à ce point pour combattre en première ligne un tel ennemi ? Certainement pas moi. Independence Day offre son comptant de scènes mielleuses à souhait, et dans ce domaine, le quota est scrupuleusement respecté. Le film de Roland Emmerich a la particularité de ne montrer aucun antagoniste humain. Un choix sans doute justifié par la présence plus qu'hostile de créatures venue d'ailleurs, mais à combien de reprises a t-on pu voir se révéler la face d'ombre de l'homme dans un cas tel que celui-ci ? Mais le pire reste à venir lorsque le président des États-Unis d'Amérique lui-même endosse l'uniforme de pilote pour aller lui aussi casser du E.T. Risible et hautement improbable. Nous sommes bien là devant un spectacle dont l'objectif n'est certes pas d'éveiller les consciences mais plutôt d'abrutir les masses devant un cortège d'effets-spéciaux qui, eux, auront par contre le mérite d'être réussis. Pour le reste, Independence Day est un piètre exemple de science-fiction...

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