lundi 7 janvier 2019

Assignment : Outer Space d'Anthony Dawson (1960) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



Antonio Margheriti, cinéaste italien surtout connu sous le nom d'Anthony Dawson signe en cette année 1960, son tout premier long-métrage en solitaire après un Gambe d'Oro co-dirigé avec le réalisateur Turi Vasile en 1958. Et comment dire... Et bien, le résultat, à l'écran, s'avère à ce point catastrophique que Assignement : Outer Space dépasse de loin en médiocrité ce qu'ont pu produire de pire les États-Unis en matière de science-fiction dans les années cinquante et soixante. Honnêtement, en plus de quarante ans, je n'ai jamais vu une œuvre aussi laide. Si peu attractive visuellement que le film d'Anthony Dawson transpire littéralement le manque de moyens financiers. Je veux bien que les décors soient exigus (une station spatiale n'a jamais été un palace, surtout dans la vie réelle), mais là, on frise la claustrophobie. Alors, lorsqu'est évoquée la planète Mars, on rêve déjà d'un atterrissage à sa surface, pour qu'au même titre que les interprètes engoncés dans des costumes de cosmonautes immondes, le spectateur puisse avoir l'impression de pouvoir s'y détendre les jambes. Parce que dans le genre sarcophage spatial, les navettes sont aussi petites que le scénario.

A ce titre, et pour offrir à Assignement : Outer Space un minimum d'intérêt, nous lui prêterons la paternité d'un genre qui fera fureur à la fin des années quatre-vingt dix avec l'envoi de cosmonautes dans l'espace afin de contrer l'arrivée imminente d'immenses « rochers » s'apprêtant à frapper la surface de notre planète. Mais ici, pas de comète de la taille du Texas, ni d'astéroïde fonçant tout droit vers nous à des milliers de kilomètres par minute. Non, ici, c'est le vaisseau spatial Alpha 2 qui rencontre des problèmes après avoir approché de trop près le système solaire interne provoquant ainsi un sur-échauffement de ses générateur à photons. Résultat : se dirigeant vers la terre, Alpha 2 risque de la faire exploser. Bon, tout d'abord, je suis assez nul en science, mais face à la masse imposante de notre planète, j'imagine assez peu crédible l'hypothèse selon laquelle un vaisseau minuscule errant dans l'espace puisse être capable de la détruire. Un peu comme si l'on opposait une fourmi à un éléphant.

Le récit tourne autour de Ray Peterson (l'acteur Rik Van Nutter), journaliste à l'Interplanetary Chronicle of New York, accueilli à bord du vaisseau spatial Bravo Zulu 88, commandé par un capitaine assez peu accueillant avec lequel il va très rapidement entrer en conflit. C'est lors d'un transfert vers un seconde vaisseau qu'il fait la connaissance de la botaniste Lucy (Gabriella Farinon), seule femme à bord, laquelle va très rapidement tomber amoureuse de Peterson (moins d'une demi-heure après qu'ils aient fait connaissance, un record!). L’intrigue tournant autour du vaisseau Alpha 2 va être l'occasion pour le journaliste venu écrire un article sur le flux d'infra-rayonnements dans le Galaxy M12 (ouais, je sais, ça fait très classe mais on ne suivra jamais l'enquête du journaliste à ce sujet) de prouver sa valeur lorsqu'il décidera lui-même de tenter le tout pour le tout afin de prendre les commande du vaisseau en perdition...

C'est triste à dire, mais le premier long-métrage d'Anthony Dawson est une catastrophe. Il n'y a absolument rien à tirer de bon de cette pellicule aussi laide qu'inintéressante. Les costumes de cosmonautes sont ridicules, chacun étant affublé d'un matricule énorme dans le dos. De plus, on a l'impression qu'ils ont été fabriqués avec des restes de tissus tant ils divergent les uns des autres. Les vaisseaux sont laids, possédant une architecture étouffante et désordonnée ne ressemblant à rien de connu et surtout pas aux station spatiales telles qu'elles sont conçues de nos jours (en même temps, nous sommes en 2116). Les sorties dans l'espace n'offrent aucun intérêt, le ciel étoilé n'étant généralement basé que sur des plans fixes auxquels le cinéaste intègre souvent des vaisseaux en deux dimensions. Quant aux interprètes, Anthony Dawson ne leur offre aucun caractérisation et demeurent assez peu attachants. C'est presque une souffrance que de suivre les aventures du journaliste Peterson et le générique de fin arrive comme une véritable bénédiction. A fuir...

lundi 31 décembre 2018

I Diafanoidi Vengono da Marte d'Antonio Margheriti (1966) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Derrière le nom d'Anthony Dawson se cache le cinéaste italien Antonio Margheriti qui depuis la fin des années cinquante et jusqu'à la fin de sa vie au début des années 2000 a consacré une grande partie de sa carrière au cinéma de genre : péplums, érotisme, horreur, westerns spaghettis ou comme dans le cas présent, science-fiction. Un genre qu'il a surtout représenté durant les années soixante avec au moins cinq longs-métrages dont I Diafanoidi Vengono da Marte traduit aux États-Unis sous le titre War of the Planets. L'occasion d'y découvrir l'acteur Franco Nero qui la même année tourna dans pas moins de huit longs-métrage dont le légendaire Django de Sergio Corbucci et le brutal Le Temps du Massacre de Lucio Fulci. La traduction réelle demeurant en réalité Les diaphanoïdes viennent de Mars, le film d'Antonio Margheriti met en scène les membres de différentes stations spatiales s'apprêtant à fêter le nouvel an.
Nous sommes au beau milieu du vingt et unième siècle lorsque la station Delta 2 est le témoin d'un phénomène étrange. Un rayonnement de couleur verte atteint ses membres, interrompant ainsi toute communication avec les autres stations. C'est à cette occasion que le capitaine Tice (l'acteur Franco Lantieri) est envoyé accompagné de plusieurs hommes afin de se rendre et d'enquêter à bord de la station Delta 2. Ce qu'ils y trouvent s'avère particulièrement inquiétant. Pétrifiés et l'épiderme vert, tous les membres de la station semblent morts. Pourtant, certains d'entre eux sont toujours vivants bien que demeurant immobiles. C'est alors que Tice et les membres de l'expédition sont à leur tour attaqué par des milliards de lumières vertes dont l'origine reste inconnue et que la station disparaît des radars. Devant l'ampleur de la catastrophe, le commandant Mike Halstead (Tony Russell) décide de faite évacuer toutes les stations présentes dans la région. Les unes après les autres, celles-ci disparaissent, mais bientôt, le commandant retrouve leur trace à la surface de Mars...

Produit et réalisé en 1966, I Diafanoidi Vengono da Marte accuse aujourd'hui ses cinquante-deux années d'existence. Plus ringard que ne le sera jamais la série Cosmos 1999, l’œuvre de l'italien Antonio Margheriti souffre d'un manque de moyens évident et de quelques lacunes en matière de science. Bien que I Diafanoidi Vengono da Marte soit sorti l'année suivant la première sortie extra-véhiculaire dans l'espace du cosmonaute russe Alexeï Arkhipovitch Leonov, le 18 mars 1965, Antonio Margheriti fait fi de toute vraisemblance en intégrant des ballets spatiaux et « alcoolisés » farfelus, ses interprètes étant harnachés à des câbles invisibles leur permettant de voler tels des oiseaux ivres. Apesanteur, encore, lorsqu'au lieu d'intégrer des séquences ralenties, le cinéaste préfère demander à ses interprètes de simuler l'absence de pesanteur. Résultat : ses personnages se déplacent comme des pantins ridicules faisant pouffer de rire lors de situations prétendument tendues. Quant à la bande-son, alors même que l'emploi de sonorités électroniques se révèle judicieux, au beau milieu du vingtième siècle les courants musicaux ne semblent pas avoir évolué d'un iota et demeurent les mêmes que dans nos années soixante. Un anachronisme relativement gênant.

Pourtant, on ne reniera pas tout à fait I Diafanoidi Vengono da Marte. Car malgré ses nombreux défauts, comme ses décors de plateaux d'émission à la « Maritie et Gilbert Carpentier » (le ciel étoilé n'est qu'un décor sombre percé de trous d'où passe la lumière), le long-métrage d'Antonio Margheriti assène quelques passage parfois intéressants. Comme l'exploration de la station Delta 2, ou encore la découverte et le projet des « diaphanoïdes » du titre. De part son aspect, et bon nombre de ses défauts, I Diafanoidi Vengono da Marte est donc à réserver aux fans purs et durs de science-fiction kitsch. Un film qui a pris un sacré coup de vieux mais peut se concevoir comme l'un de ces ancêtres décrivant l'exploration de vaisseaux-spatiaux fantômes et de la colonisation du corps humain...

lundi 24 décembre 2018

Armageddon de Michael Bay (1998) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



La même année, ) un mois d'intervalle, sortaient l'un derrière l'autre Deep Impact de Mimi Leder et Armageddon de Michael Bay. Deux histoires similaires pour deux approches différentes. Alors que la première avait pris une option sur la psychologie des personnages, le second, lui, a préféré tout miser sur le spectaculaire. Résultat : deux nanars horriblement coûteux (70 000 000 de dollars pour le premier, le double pour le second!). L'un comme l'autre, les deux longs-métrages partagent cette même accointance pour l'invraisemblance. Tandis que Mimi Leder attendait patiemment la fin de son film pour nous asséner quelques effets-spéciaux pas trop vilains pour l'époque, Michael Bay n'attend pas que le spectateur se mette à bailler pour nous offrir dès les premières minutes quelques belles explosions et destructions d'immeubles dus à la chute de petites météroïdes. Des « gravats », résidus d'un astéroïde grand comme l'état du Texas (pourquoi voir petit quand on peut voir grand) qui devrait s'écraser sur Terre dans dix-huit jours. Le temps pour la NASA, avec l'accord du président des États-Unis, de mettre en place une mission chargée de dévier la trajectoire de l'immense caillou. Une périlleuse mission qui sera confiée au plus grand spécialiste en matière de forage, Harry S. Stamper., ainsi qu'à ses hommes et deux pilotes chevronnés appartenant à la NASA.

Autant le préciser tout de suite, les amateurs de rigueur scientifique risquent de considérer le film de Michael Bay davantage comme une comédie, voire une parodie, que comme une œuvre de science-fiction faisant appel à des données techniques réalistes. Blockbuster bourrin par excellence, Armageddon est d'une crétinerie sans nom, ne respectant jamais le cahier des charges de tout bon film de science-fiction se devant d'honorer un minimum de respect envers le genre. Tel qu'il fut proposé lors de sa sortie, le film de Michael Bay fut augmenté de plusieurs séquences à effets-spéciaux afin de se démarquer de son concurrent direct Deep Impact. Ennuyeux au possible, l'auteur de ce dernier avait fait le choix d'un peu plus de psychologie que son homologue qui décidait, son tour venu, d'un choix résolument axé sur le divertissement. A ce titre, Armageddon remplit parfaitement son contrat. Ça pète de partout, les personnages passent leur temps à s'échanger des punchlines plus ou moins convaincantes et surtout, les monteurs Chris Lebenzon et Glen Scantlebury proposent des séquences accumulant des cuts épileptiques et brouillons qui n'offrent pas toujours l'occasion au spectateur d'identifier ce qui se déroule à l'écran.

En tête d'affiche, le banquable Bruce Willis, capable de jouer dans le meilleur (Die Hard, L'Armée des Douze Singes) comme dans le pire (Le Cinquième Élément, une S-F dégueulasse signée Luc Besson), qui incarne donc le rôle du spécialiste en forage Harry S. Stamper, père de Grace (belle mais inexpressive Liv Tyler), et chef d'une équipe parmi laquelle on retrouve notamment les acteurs Steve Buscemi, Owen Wilson ou encore l'acteur noir Michael Clarke Duncan (La Ligne Verte). Si les scientifiques donnent une image plutôt propre de leurs fonctions, l'armée, une fois encore, en prend pour son grade à travers le personnage du général Kimsey incarné par l'acteur Keith David. Durant presque cent-cinquante minutes, on assiste éberlués à une succession de scène grotesques, invraisemblables. De la science-fiction vulgaire, impropre à la consommation pour qui aime une certaine cohérence. C'est bourrin, interprété à la truelle, tellement abracadabrant qu'il est difficile d'y croire. Comment peut-on en effet supposer confier l'avenir de la planète toute entière entre les mains d'un groupe de dégénérés, qu'ils soient les meilleurs dans leur catégorie ou non ? Et que dire des nombreuses scènes voyant les cosmonautes valdinguer dans les airs à la surface de l'astéroïde sans qu'aucun, ou presque, n'ait de séquelles ? Dès le début, Armageddon laisse entrevoir l'apparence qu'a choisit de donner à son film Michael Bay. Rien que cette scène d'ouverture durant laquelle une comète atterrit littéralement sur la gueule d'un type et de son chiens sans qu'ils n'en ressortent, l'un et l'autre, avec la moindre séquelle. Michael Bay a voulu offrir un show explosif et il y a réussi. Pour le reste, Armageddon est vraiment pathétique...

lundi 17 décembre 2018

Deep Impact de Mimi Leder (1998) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Coup sur coup, deux blockbusters de science-fictions sortirent à un mois d'intervalle aux États-Unis en 1998. Deux longs-métrages dont le scénario est étonnamment semblable. Celui de Deep Impact de Mimi Leder, ainsi que celui de Armageddon de Michael Bay. C'est sur le premier que je me pencherai dans cet article. Un budget de soixante-quinze millions de dollars pour un résultat relativement navrant. En bref, un nanar friqué, mielleux, ennuyeux, plein de bons sentiments et rare en matière de catastrophe. L'un des soucis récurrents du long-métrage de Mimi Leder est la manière qu'à la cinéaste d'aborder chaque séquence. Bâclant les unes après les autres les différentes étapes du scénario de Bruce Joel Rubin et Michael Tolkin, Mimi Leder prend la place de Steven Spielberg aux commandes de ce projet faramineux. A l'origine impliqué dans ce projet de fusion entre l'adaptation du Marteau de Dieu d'Arthur C. Clark qu'il avait prévu de réaliser lui-même et ce qui devait être à l'origine un remake du Choc des Mondes de Rudolph Maté datant de 1951, l'auteur de Rencontre du Troisième Type abandonnait le poste de réalisateur au profit de Mimi Leder, Steven Spielberg étant accaparé par le tournage de Amistad.

L'histoire se situe aux États-Unis, à la fin des années quatre-vingt dix. Un an après que le tout jeune Leo Biederman, passionné d'astronomie, ait remarqué un objet lumineux dans le ciel concrétisé sous la forme d'une nouvelle comète par le docteur Marcus Wolf de l'Observatoire Astronomique, l'humanité est désormais en danger. D'après les calculs prévus un an auparavant par le docteur Wolf décédé depuis dans un accident de voiture, la comète Wolf-Biederman, du nom des deux hommes qui la découvrirent, se dirige vers la Terre. Un immense caillou aussi grand que la ville de New York. Pendant ce temps là, la journaliste Jenny Lerner tente de prendre du galon en enquêtant sur le secrétaire du trésor Alan Rittenhouse soupçonné d'avoir démissionné de ses fonctions à cause d'une certaine Ellie que la journaliste pense être la maîtresse de l'ancien proche collaborateur du président. Mais après avoir fait des recherches, Jenny découvre qu'en réalité « E.L.E » (et non pas Ellie) est le nom d'un projet entourant l'extinction prochaine de l'espèce humaine. Sachant qu'une journaliste est désormais au courant de l'existence de la comète, le président décide d'avancer la date de l'annonce selon laquelle l'immense objet va bientôt frapper la surface de notre planète, mettant ainsi en péril la vie de milliards d'êtres humains...

Démarrant de manière plutôt convaincante, Deep Impact a le malheur de ne jamais vraiment approfondir chaque point évoqué par le scénario. Construit en différentes étapes, le film de Mimi Leder n'est effectivement qu'une succession d'ellipses raccourcissant un peu trop drastiquement chaque événement. Qu'il s'agisse pour la science et l'armée américaine (en collaboration avec les russes) de trouver une solution afin de dévier la trajectoire de la comète ou de la préparation d'une arche de Noé afin de sauver un maximum d'êtres humains, triés sur le volet, Deep Impact est un immense gâchis financier et artistique. Deux heures de blablas se concentrant davantage sur les conséquences morales des différents héros de ce film catastrophe qui pour le coup, mérite bien son appellation, que sur les préparatifs menant à l'exécution d'une manœuvre désespérée pour sauver l'espèce humaine. Moins de sentiments et plus de démonstrations techniques en matière d’entraînement des astronautes et de fabrication du vaisseau Messie auraient sans doute apporté beaucoup à un long-métrage trop superficiel et de surcroît, parfois totalement absurde.

Le film de Mimi Leder a beau avoir vingt ans cette année, à l'époque les effets-spéciaux étaient en mesure d'en mettre plein la vue. Même si l'on a vu mieux depuis, il faut reconnaître qu'en certaines circonstances, les visuels « catastrophiques » en jettent, même de nos jours (la vague finale) tandis que d'autres se révèlent carrément laids (le forage à la surface de la comète), pour ne pas dire, totalement improbables. Demeure la présence au générique des stars Robert Duvall, Vanessa Redgrave, Morgan Freeman, Téa Leoni et du tout jeune Elijah Wood qui allait devenir une star mondiale grâce à son rôle dans la trilogie de Peter Jackson Le Seigneur des Anneaux... Pour le reste, Deep Impact est décevant et se situe tout juste au dessus de son concurrent Armageddon...

lundi 10 décembre 2018

Contact de Robert Zemeckis (1997) - ★★★★★★☆☆☆☆



Vingt ans après la sortie en avant première du long-métrage de Steven Spielberg Close Encounters of the Third Kind, le cinéaste américain Robert Zemeckis proposait à son tour avec Contact une approche sensiblement différente du mythe de l'être venu d'ailleurs. Pourvoyeur de longs-métrages familiaux à succès (Retour vers le Futur et ses suites, Forrest Gump, Seul au Monde, etc...) le cinéaste aborde le thème du contact entre l'homme et une entité extraterrestre sous une forme cette fois-ci beaucoup moins légère avec toutes ce que le sujet implique comme responsabilités. Mais là où Robert Zemeckis aurait dû poursuivre jusqu'au bout sa vision d'un point de vue scientifique, le réalisateur choisit pourtant de se tirer une balle dans le pied en faisant des choix pas toujours judicieux comme nous le verrons plus loin. Mais revenons tout d'abord sur le sujet.
Le docteur Eleanor Arroway travaille depuis des années sur le programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) lorsque le scientifique gouvernemental David Drumlin lui signifie son intention de stopper le financement de ce programme qu'il considère coûteux et inutile. Désemparée, c'est à force de conviction qu'Eleanor parvient à convaincre le milliardaire S.R.Hadden, un mécène qui croit en son projet et décide de le financer. Mais quatre ans plus tard, le projet est à nouveau menacé. En effet, faute de résultats probants, les recherches de Eleanor et de son équipe risquent d'être interrompues. C'est alors que la jeune femme découvre un signal provenant de l'étoile Véga à vingt-six années-lumière de la Terre. Une séquence de nombres premiers qui ne peuvent être dus au hasard. Débarquent alors sur le terrain, David Drumlin et le dirigeant du conseil de sécurité nationale Michael Kitz, venus afin de prendre le contrôle des opérations...

Parmi les centaines,voire les milliers d'ouvrages et de longs-métrages traitant de l'éventualité de l'existence d'une vie ailleurs que dans notre système solaire, Contact peut être considéré comme une franche réussite, malgré le conformisme de sa mise en scène. En effet, Robert Zemeckis fait preuve d'une rigueur sans jamais vraiment oser s'affranchir des études scientifiques menée depuis des décennies sur le sujet. D'un côté, cela pourra convenir à celles et ceux qui justement recherchaient depuis longtemps une œuvre cinématographique abordant le thème sous un angle moins farfelu que la plupart des films de science-fiction. Jodie Foster incarne à merveille le personnage d'Eleanor Arroway. A ses côtés, on retrouve Matthew McConaughey dans le rôle magistral du Révérend Palmer Joss. Tom Skerritt incarne quant à lui le rôle du mal aimé David Drumlin. Un personnage irritant, opportuniste, s'appropriant le travail d'Eleanor sans que la véritable raison soit invoquée. Que cela soit pour être dans la lumière des médias ou simplement pour des raisons beaucoup plus honorables strictement liées à la recherche scientifique. Autre incarnation dont le cinéaste profite pour nous en offrir un portrait peu élogieux, le personnage interprété par l'acteur James Wood, le conseiller à la sécurité nationale Michael Kitz personnifie le côté néfaste impliquant l'armée dans un projet d'une telle ampleur.

Œuvre fleuve de plus de deux heures trente, Contact aurait pu s'enorgueillir d'être l'un des parangons de la science-fiction si son auteur n'avait pas décidé de se trahir lui-même en prônant la vision du plus grand nombre. Il est d'ailleurs étonnant de constater qu'il se fourvoie lui-même, mais son personnage principal également. Lorsque l'on découvre que les plans d'une machine envoyés par l'entité extraterrestre servira de moyen de locomotion afin de rejoindre les environs de l'étoile Véga, Eleanor se présente parmi dix autres candidats pour représenter l'humanité durant le voyage. Lorsqu'est abordée la question de la foi en Dieu, la jeune femme explique très clairement sa position en tant que scientifique, « dénigrant » ainsi la ferveur de quatre-vingt quinze pour cent de la population mondiale. Une position qui laisse très clairement supposer que le cinéaste choisit de prendre cause et effet pour les cinq pour cent restant. Malheureusement, Robert Zemeckis, frileux, aborde le contact du titre sous un angle parfaitement indigeste, s’acoquinant donc avec le plus grand nombre et se détachant de l'intégrité dont il avait fait preuve jusqu'à maintenant. Si dans une majorité des situations son Contact est une franche réussite, les dernières vingt minutes sont en revanche une véritable trahison pour les ufologues et les scientifiques de tous poils, d'autant plus que la séquence durant laquelle l'héroïne est censée partir à la rencontre de l'entité extraterrestre est visuellement catastrophique. Une œuvre de science-fiction en demi-teinte...

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