Antonio Margheriti,
cinéaste italien surtout connu sous le nom d'Anthony Dawson signe en
cette année 1960, son tout premier long-métrage en solitaire après
un Gambe d'Oro
co-dirigé avec le réalisateur Turi Vasile en 1958. Et comment
dire... Et bien, le résultat, à l'écran, s'avère à ce point
catastrophique que Assignement : Outer Space
dépasse de loin en médiocrité ce qu'ont pu produire de pire les États-Unis
en matière de science-fiction dans les années cinquante et
soixante. Honnêtement, en plus de quarante ans, je n'ai jamais vu
une œuvre aussi laide. Si peu attractive visuellement que le film
d'Anthony Dawson transpire littéralement le manque de moyens
financiers. Je veux bien que les décors soient exigus (une station
spatiale n'a jamais été un palace, surtout dans la vie réelle),
mais là, on frise la claustrophobie. Alors, lorsqu'est évoquée la
planète Mars, on rêve déjà d'un atterrissage à sa surface, pour
qu'au même titre que les interprètes engoncés dans des costumes de
cosmonautes immondes, le spectateur puisse avoir l'impression de
pouvoir s'y détendre les jambes. Parce que dans le genre sarcophage
spatial, les navettes sont aussi petites que le scénario.
A
ce titre, et pour offrir à Assignement :
Outer Space un
minimum d'intérêt, nous lui prêterons la paternité d'un genre qui
fera fureur à la fin des années quatre-vingt dix avec l'envoi de
cosmonautes dans l'espace afin de contrer l'arrivée imminente
d'immenses « rochers »
s'apprêtant à frapper la surface de notre planète. Mais ici, pas
de comète de la taille du Texas, ni d'astéroïde fonçant tout
droit vers nous à des milliers de kilomètres par minute. Non, ici,
c'est le vaisseau spatial Alpha
2
qui rencontre des problèmes après avoir approché de trop près le
système solaire interne provoquant ainsi un sur-échauffement de
ses générateur à photons. Résultat : se dirigeant vers la
terre, Alpha 2
risque de la faire exploser. Bon, tout d'abord, je suis assez nul en
science, mais face à la masse imposante de notre planète, j'imagine
assez peu crédible l'hypothèse selon laquelle un vaisseau minuscule
errant dans l'espace puisse être capable de la détruire. Un peu
comme si l'on opposait une fourmi à un éléphant.
Le
récit tourne autour de Ray Peterson (l'acteur Rik Van Nutter),
journaliste à l'Interplanetary
Chronicle of New York,
accueilli à bord du vaisseau spatial Bravo
Zulu 88,
commandé par un capitaine assez peu accueillant avec lequel il va
très rapidement entrer en conflit. C'est lors d'un transfert vers un
seconde vaisseau qu'il fait la connaissance de la botaniste Lucy
(Gabriella Farinon), seule femme à bord, laquelle va très
rapidement tomber amoureuse de Peterson (moins d'une demi-heure après
qu'ils aient fait connaissance, un record!). L’intrigue tournant
autour du vaisseau Alpha
2
va être l'occasion pour le journaliste venu écrire un article sur
le flux d'infra-rayonnements dans le Galaxy M12 (ouais, je sais, ça fait très classe mais on ne suivra jamais
l'enquête du journaliste à ce sujet) de prouver sa valeur lorsqu'il
décidera lui-même de tenter le tout pour le tout afin de prendre
les commande du vaisseau en perdition...
C'est
triste à dire, mais le premier long-métrage d'Anthony Dawson est
une catastrophe. Il n'y a absolument rien à tirer de bon de cette
pellicule aussi laide qu'inintéressante. Les costumes de cosmonautes
sont ridicules, chacun étant affublé d'un matricule énorme dans le
dos. De plus, on a l'impression qu'ils ont été fabriqués avec des
restes de tissus tant ils divergent les uns des autres. Les vaisseaux
sont laids, possédant une architecture étouffante et désordonnée
ne ressemblant à rien de connu et surtout pas aux station spatiales
telles qu'elles sont conçues de nos jours (en même temps, nous
sommes en 2116). Les sorties dans l'espace n'offrent aucun intérêt,
le ciel étoilé n'étant généralement basé que sur des plans
fixes auxquels le cinéaste intègre souvent des vaisseaux en deux
dimensions. Quant aux interprètes, Anthony Dawson ne leur offre aucun
caractérisation et demeurent assez peu attachants. C'est presque une
souffrance que de suivre les aventures du journaliste Peterson et le
générique de fin arrive comme une véritable bénédiction. A
fuir...
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