Derrière le nom d'Anthony Dawson se cache le cinéaste italien
Antonio Margheriti qui depuis la fin des années cinquante et
jusqu'à la fin de sa vie au début des années 2000 a consacré une
grande partie de sa carrière au cinéma de genre : péplums,
érotisme, horreur, westerns spaghettis ou comme dans le cas présent,
science-fiction. Un genre qu'il a surtout représenté durant les
années soixante avec au moins cinq longs-métrages dont I
Diafanoidi Vengono da Marte
traduit aux États-Unis sous le titre War of the
Planets.
L'occasion d'y découvrir l'acteur Franco Nero qui la même année
tourna dans pas moins de huit longs-métrage dont le légendaire
Django
de Sergio Corbucci et le brutal Le Temps du
Massacre
de Lucio Fulci. La traduction réelle demeurant en réalité Les
diaphanoïdes viennent de Mars,
le film d'Antonio Margheriti met en scène les membres de différentes
stations spatiales s'apprêtant à fêter le nouvel an.
Nous
sommes au beau milieu du vingt et unième siècle lorsque la station
Delta
2
est le témoin d'un phénomène étrange. Un rayonnement de couleur
verte atteint ses membres, interrompant ainsi toute communication
avec les autres stations. C'est à cette occasion que le capitaine
Tice (l'acteur Franco Lantieri) est envoyé accompagné de plusieurs
hommes afin de se rendre et d'enquêter à bord de la station Delta
2.
Ce qu'ils y trouvent s'avère particulièrement inquiétant.
Pétrifiés et l'épiderme vert, tous les membres de la station
semblent morts. Pourtant, certains d'entre eux sont toujours vivants
bien que demeurant immobiles. C'est alors que Tice et les membres de
l'expédition sont à leur tour attaqué par des milliards de
lumières vertes dont l'origine reste inconnue et que la station
disparaît des radars. Devant l'ampleur de la catastrophe, le
commandant Mike Halstead (Tony Russell) décide de faite évacuer
toutes les stations présentes dans la région. Les unes après les
autres, celles-ci disparaissent, mais bientôt, le commandant
retrouve leur trace à la surface de Mars...
Produit
et réalisé en 1966, I
Diafanoidi Vengono da Marte
accuse aujourd'hui ses cinquante-deux années d'existence. Plus
ringard que ne le sera jamais la série Cosmos
1999,
l’œuvre de l'italien Antonio Margheriti souffre d'un manque de
moyens évident et de quelques lacunes en matière de science. Bien
que I Diafanoidi
Vengono da Marte soit
sorti l'année suivant la première sortie extra-véhiculaire dans
l'espace du cosmonaute russe Alexeï Arkhipovitch Leonov, le 18 mars
1965, Antonio Margheriti fait fi de toute vraisemblance en intégrant
des ballets spatiaux et « alcoolisés »
farfelus, ses interprètes étant harnachés à des câbles
invisibles leur permettant de voler tels des oiseaux ivres.
Apesanteur, encore, lorsqu'au lieu d'intégrer des séquences
ralenties, le cinéaste préfère demander à ses interprètes de
simuler l'absence de pesanteur. Résultat : ses personnages se
déplacent comme des pantins ridicules faisant pouffer de rire lors
de situations prétendument tendues. Quant à la bande-son, alors
même que l'emploi de sonorités électroniques se révèle
judicieux, au beau milieu du vingtième siècle les courants musicaux
ne semblent pas avoir évolué d'un iota et demeurent les mêmes que
dans nos années soixante. Un anachronisme relativement gênant.
Pourtant,
on ne reniera pas tout à fait I
Diafanoidi Vengono da Marte.
Car malgré ses nombreux défauts, comme ses décors de plateaux
d'émission à la « Maritie
et Gilbert Carpentier » (le ciel étoilé n'est qu'un décor sombre percé de trous d'où passe la lumière),
le long-métrage d'Antonio Margheriti assène quelques passage
parfois intéressants. Comme l'exploration de la station Delta
2,
ou encore la découverte et le projet des « diaphanoïdes »
du titre. De part son aspect, et bon nombre de ses défauts, I
Diafanoidi Vengono da Marte
est donc à réserver aux fans purs et durs de science-fiction
kitsch. Un film qui a pris un sacré coup de vieux mais peut se
concevoir comme l'un de ces ancêtres décrivant l'exploration de
vaisseaux-spatiaux fantômes et de la colonisation du corps humain...
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