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lundi 10 décembre 2018

Contact de Robert Zemeckis (1997) - ★★★★★★☆☆☆☆



Vingt ans après la sortie en avant première du long-métrage de Steven Spielberg Close Encounters of the Third Kind, le cinéaste américain Robert Zemeckis proposait à son tour avec Contact une approche sensiblement différente du mythe de l'être venu d'ailleurs. Pourvoyeur de longs-métrages familiaux à succès (Retour vers le Futur et ses suites, Forrest Gump, Seul au Monde, etc...) le cinéaste aborde le thème du contact entre l'homme et une entité extraterrestre sous une forme cette fois-ci beaucoup moins légère avec toutes ce que le sujet implique comme responsabilités. Mais là où Robert Zemeckis aurait dû poursuivre jusqu'au bout sa vision d'un point de vue scientifique, le réalisateur choisit pourtant de se tirer une balle dans le pied en faisant des choix pas toujours judicieux comme nous le verrons plus loin. Mais revenons tout d'abord sur le sujet.
Le docteur Eleanor Arroway travaille depuis des années sur le programme SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) lorsque le scientifique gouvernemental David Drumlin lui signifie son intention de stopper le financement de ce programme qu'il considère coûteux et inutile. Désemparée, c'est à force de conviction qu'Eleanor parvient à convaincre le milliardaire S.R.Hadden, un mécène qui croit en son projet et décide de le financer. Mais quatre ans plus tard, le projet est à nouveau menacé. En effet, faute de résultats probants, les recherches de Eleanor et de son équipe risquent d'être interrompues. C'est alors que la jeune femme découvre un signal provenant de l'étoile Véga à vingt-six années-lumière de la Terre. Une séquence de nombres premiers qui ne peuvent être dus au hasard. Débarquent alors sur le terrain, David Drumlin et le dirigeant du conseil de sécurité nationale Michael Kitz, venus afin de prendre le contrôle des opérations...

Parmi les centaines,voire les milliers d'ouvrages et de longs-métrages traitant de l'éventualité de l'existence d'une vie ailleurs que dans notre système solaire, Contact peut être considéré comme une franche réussite, malgré le conformisme de sa mise en scène. En effet, Robert Zemeckis fait preuve d'une rigueur sans jamais vraiment oser s'affranchir des études scientifiques menée depuis des décennies sur le sujet. D'un côté, cela pourra convenir à celles et ceux qui justement recherchaient depuis longtemps une œuvre cinématographique abordant le thème sous un angle moins farfelu que la plupart des films de science-fiction. Jodie Foster incarne à merveille le personnage d'Eleanor Arroway. A ses côtés, on retrouve Matthew McConaughey dans le rôle magistral du Révérend Palmer Joss. Tom Skerritt incarne quant à lui le rôle du mal aimé David Drumlin. Un personnage irritant, opportuniste, s'appropriant le travail d'Eleanor sans que la véritable raison soit invoquée. Que cela soit pour être dans la lumière des médias ou simplement pour des raisons beaucoup plus honorables strictement liées à la recherche scientifique. Autre incarnation dont le cinéaste profite pour nous en offrir un portrait peu élogieux, le personnage interprété par l'acteur James Wood, le conseiller à la sécurité nationale Michael Kitz personnifie le côté néfaste impliquant l'armée dans un projet d'une telle ampleur.

Œuvre fleuve de plus de deux heures trente, Contact aurait pu s'enorgueillir d'être l'un des parangons de la science-fiction si son auteur n'avait pas décidé de se trahir lui-même en prônant la vision du plus grand nombre. Il est d'ailleurs étonnant de constater qu'il se fourvoie lui-même, mais son personnage principal également. Lorsque l'on découvre que les plans d'une machine envoyés par l'entité extraterrestre servira de moyen de locomotion afin de rejoindre les environs de l'étoile Véga, Eleanor se présente parmi dix autres candidats pour représenter l'humanité durant le voyage. Lorsqu'est abordée la question de la foi en Dieu, la jeune femme explique très clairement sa position en tant que scientifique, « dénigrant » ainsi la ferveur de quatre-vingt quinze pour cent de la population mondiale. Une position qui laisse très clairement supposer que le cinéaste choisit de prendre cause et effet pour les cinq pour cent restant. Malheureusement, Robert Zemeckis, frileux, aborde le contact du titre sous un angle parfaitement indigeste, s’acoquinant donc avec le plus grand nombre et se détachant de l'intégrité dont il avait fait preuve jusqu'à maintenant. Si dans une majorité des situations son Contact est une franche réussite, les dernières vingt minutes sont en revanche une véritable trahison pour les ufologues et les scientifiques de tous poils, d'autant plus que la séquence durant laquelle l'héroïne est censée partir à la rencontre de l'entité extraterrestre est visuellement catastrophique. Une œuvre de science-fiction en demi-teinte...

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