Coup sur coup, deux
blockbusters de science-fictions sortirent à un mois d'intervalle
aux États-Unis en 1998. Deux longs-métrages dont le scénario est
étonnamment semblable. Celui de Deep Impact
de Mimi Leder, ainsi que celui de Armageddon
de Michael Bay. C'est sur le premier que je me pencherai dans cet
article. Un budget de soixante-quinze millions de dollars pour un
résultat relativement navrant. En bref, un nanar friqué, mielleux,
ennuyeux, plein de bons sentiments et rare en matière de
catastrophe. L'un des soucis récurrents du long-métrage de Mimi
Leder est la manière qu'à la cinéaste d'aborder chaque séquence.
Bâclant les unes après les autres les différentes étapes du
scénario de Bruce Joel Rubin et Michael Tolkin, Mimi Leder prend la
place de Steven Spielberg aux commandes de ce projet faramineux. A
l'origine impliqué dans ce projet de fusion entre l'adaptation du
Marteau de Dieu
d'Arthur C. Clark qu'il avait prévu de réaliser lui-même et ce qui
devait être à l'origine un remake du Choc des
Mondes
de Rudolph Maté datant de 1951, l'auteur de Rencontre
du Troisième Type
abandonnait le poste de réalisateur au profit de Mimi Leder, Steven
Spielberg étant accaparé par le tournage de Amistad.
L'histoire
se situe aux États-Unis, à la fin des années quatre-vingt dix. Un
an après que le tout jeune Leo Biederman, passionné d'astronomie,
ait remarqué un objet lumineux dans le ciel concrétisé sous la
forme d'une nouvelle comète par le docteur Marcus Wolf de
l'Observatoire Astronomique, l'humanité est désormais en danger.
D'après les calculs prévus un an auparavant par le docteur Wolf
décédé depuis dans un accident de voiture, la comète
Wolf-Biederman, du nom des deux hommes qui la découvrirent, se
dirige vers la Terre. Un immense caillou aussi grand que la ville de
New York. Pendant ce temps là, la journaliste Jenny Lerner tente de
prendre du galon en enquêtant sur le secrétaire du trésor Alan
Rittenhouse soupçonné d'avoir démissionné de ses fonctions à
cause d'une certaine Ellie
que la journaliste pense être la maîtresse de l'ancien proche collaborateur du
président. Mais après avoir fait des recherches, Jenny découvre
qu'en réalité « E.L.E » (et
non pas Ellie) est le nom d'un projet entourant l'extinction
prochaine de l'espèce humaine. Sachant qu'une journaliste est
désormais au courant de l'existence de la comète, le président
décide d'avancer la date de l'annonce selon laquelle l'immense objet va bientôt
frapper la surface de notre planète, mettant ainsi en péril la vie
de milliards d'êtres humains...
Démarrant
de manière plutôt convaincante, Deep Impact
a le malheur de ne jamais vraiment approfondir chaque point évoqué
par le scénario. Construit en différentes étapes, le film de Mimi
Leder n'est effectivement qu'une succession d'ellipses raccourcissant
un peu trop drastiquement chaque événement. Qu'il s'agisse pour la
science et l'armée américaine (en collaboration avec les russes) de
trouver une solution afin de dévier la trajectoire de la comète ou
de la préparation d'une arche de Noé afin de sauver un maximum
d'êtres humains, triés sur le volet, Deep
Impact
est un immense gâchis financier et artistique. Deux heures de
blablas se concentrant davantage sur les conséquences morales des
différents héros de ce film catastrophe qui pour le coup, mérite
bien son appellation, que sur les préparatifs menant à l'exécution
d'une manœuvre désespérée pour sauver l'espèce humaine. Moins de
sentiments et plus de démonstrations techniques en matière
d’entraînement des astronautes et de fabrication du vaisseau
Messie
auraient sans doute apporté beaucoup à un long-métrage trop
superficiel et de surcroît, parfois totalement absurde.
Le
film de Mimi Leder a beau avoir vingt ans cette année, à l'époque
les effets-spéciaux étaient en mesure d'en mettre plein la vue.
Même si l'on a vu mieux depuis, il faut reconnaître qu'en certaines
circonstances, les visuels « catastrophiques »
en jettent, même de nos jours (la vague finale) tandis que d'autres
se révèlent carrément laids (le forage à la surface de la comète), pour ne
pas dire, totalement improbables. Demeure la présence au générique
des stars Robert Duvall, Vanessa Redgrave, Morgan Freeman, Téa Leoni
et du tout jeune Elijah Wood qui allait devenir une star mondiale
grâce à son rôle dans la trilogie de Peter Jackson Le
Seigneur des Anneaux...
Pour le reste, Deep Impact
est décevant et se situe tout juste au dessus de son concurrent Armageddon...
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