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lundi 30 avril 2018

Дознание пилота Пиркса - Test Pilota Pirxa de Marek Piestrak (1979)



Test Pilota Pirxa est le quatrième long-métrage a s'inspirer de l'une des œuvres de science-fiction de l'écrivain ukrainien Stanislas Lem après L’Étoile du Silence de Kurt Maetzig en 1960, Ikarie XB1 de Jindrich Polák en 1963, Solaris d'Andreï Tarkovski en 1972, et bien avant le remake de ce dernier que réalisa l'américain Steven Soderbergh trente ans plus tard. Comme toujours avec l’œuvre de Stanislas Lem, le matériau de base est ici une fois de plus très riche. Long-métrage de science-fiction, Test Pilota Pirxa met en scène une expédition vers Saturne parmi les anneaux de laquelle deux sondes doivent être installées par un équipage constitué d'hommes, mais également d'androïdes dont l'origine demeure tenue secrète afin que le commandant Pirx, chef à bord de la navette, demeure impartial. La mission n'étant pas le seul objectif de Pirx, les responsables ont chargé l'astronaute de renommée internationale de jeter un œil sur chacun des membres de l'équipage afin de témoigner si oui ou non, la présence d'androïdes se révèle nécessaire. La mission est donc fondamentale puisqu'à l'issue de celle-ci dépendra le futur de robots et autres machines douées d'une intelligence artificielle...

En à peine quatre-vingt quinze minutes, le long-métrage de Marek Piestrak tente de faire le tour de la question avec plus ou moins de bonheur. Il manque cependant une bonne demi-heure au moins de métrage pour que les questions obtiennent des réponses hautement satisfaisantes. Démarrant à la manière d'un thriller, il faut attendre presque la moitié du film pour que l’équipage constitué d'un peu moins de dix hommes embarque enfin à bord de la navette. L'un des aspects les plus étonnant demeure dans la relative qualité de certains effets-spéciaux quand d'autres se révèlent au contraire, parfois déplorables. Dès le départ, le soin apporté aux androïdes est notable tandis que beaucoup plus tard, l'aspect des anneaux de Saturne et celui des astéroïdes prête à sourire. C'est franchement laid et l'on peine ainsi à se prendre au jeu. Le suspens en est donc relativement dilué. C'est d'autant plus dommage que l'idée d'intégrer des personnages artificiels parmi les membres de l'équipage sans qu'on en connaisse l'identité dès le départ était particulièrement bonne.

Malheureusement, les limites apparentes du budget font que la majeure partie des thèmes évoqués n'aboutissent jamais vraiment. Pourtant, Test Pilota Pirxa conserve un charme indéniable. Et même si l'espace créé pour les besoin du film à parfois l'air d'une succession de bourres de coton, Marek Piestrak s'applique malgré tout à donner un semblant de réalisme à l'ensemble. La marque de fabrique de beaucoup de longs-métrages de science-fiction soviétique ! Les interprètes sont bons, leurs accoutrements crédibles, et l'intrigue repose sur des questionnements que l'on finira bien un jour par évoquer. Les machines faisant de plus en plus partie de notre quotidien et se rapprochant davantage de notre propre image, dans quelle mesure devrons nous bientôt les considérer au même titre qu'un être humain ? Qui donc est le plus fiable ? L'homme, ou la machine ? Peut-on avoir confiance en l'un ou en l'autre ?
Des enjeux qui, ici, divisent l'humanité au point que certains, très vite, tenteront de contrecarrer le projet. Marek Piestrak crée un climat de suspicion au sein même de l'équipage alors que l'on en est encore à se demander qui est fait de chair et de sang et qui n'est constitué que de circuits électriques. La navette se transforme alors en un réseau de coursives mal éclairées, parcourues de visages inquiétants, que le cinéaste rend plus ambigus encore en les camouflant partiellement dans l'ombre. En uniformisant le portrait de ses personnages, il empêche toute distinction et fait de son œuvre, toutes proportions gardées, l'ancêtre du très anxiogène The Thing que réalisera quelques années plus tard le cinéaste américain John Carpenter... Une curiosité...

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