vendredi 5 décembre 2025

Replicator de Mark Andrew Hamer (2024) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Retour du Body-Snatcher sur la scène de l'horreur et de l'épouvante en 2024 avec Replicator du producteur, réalisateur et scénariste Mark Andrew Hamer. Trois ans après avoir tourné le film de loup-garou The Hunting, le cinéaste américain revient avec un melting-pot entre science-fiction, épouvante, gore et comédie. Un long-métrage qui suit les traces de l'un des plus grands classiques de l'invasion extraterrestre réalisé à la toute fin des années soixante-dix par Philip Kaufman, L'invasion des profanateurs. Lui-même étant le remake de Invasion of the Body Snatchers que réalisa en 1959 Don Siegel, film qui fut à l'origine de plusieurs adaptations (dont l'une, Body Snatchers, fut signée en 1993 par le réalisateur underground Abel Ferrara) et de nombreuses autres œuvres fortement inspirées du séminal roman de Jack Finney, The Body Snatchers. Autant dire que l'on n'attend plus grand chose d'un sous-genre qui donna donc ses lettres de noblesse en 1978 et que le cinéaste mexicain Robert Rodriguez adapta en outre à sa sauce en 1998 à travers l'excellent The Faculty. Sans être le concept le plus adapté au cinéma, le Body-Snatcher est un sous-genre de la science-fiction dont on attend toujours la relève mais qui ne parvient jamais vraiment à reproduire l'intense sentiment de paranoïa qui pouvait se dégager de l’œuvre de Philip Kaufman. Ou bien même du géniallissime The Thing de John Carpenter que l'on peut ranger dans ce même registre puisque sa créature avait tendance à prendre la forme physique et le comportement de ses victimes. S'agissant de Replicator, il est clair que Mark Andrew Hamer ne joue pas vraiment dans la même catégorie. Sous-entendant ainsi bien entendu, que d'un point de vue technique et interprétatif le film se ramasse très souvent. Si certains spectateurs se trouveront en terrain conquis, parmi eux, une partie risque de faire la grimace. Pourtant plein de promesses, le film de Mark Andrew Hamer souffre de n'être qu'une petite production, modeste dans ses effets-spéciaux numériques et pratiques même si ces derniers bénéficient d'une conception quasiment à la hauteur des attentes que peut engendrer une œuvre dont on n'attendait finalement pas grand chose. Si l'époque à laquelle se déroule l'intrigue n'est pas vraiment définie et si l'on imagine qu'elle se produit de nos jours, la bande musicale de Will Musser s'inscrit dans une certaine nostalgie propre aux années quatre-vingt. Comme en témoignent les sonorités analogiques qui à profusion soulignent les moments de tension que tente de distiller le réalisateur...


Car il s'agit bien là d'une ''tentative'', qui souvent échoue à déclencher chez le spectateur cette sensation d'effroi tant recherchée ! On pourra également ranger le film dans un autre registre du cinéma d'horreur et fantastique en l'inscrivant dans la vague du Body Horror lorsque notamment, le père de l'héroïne interprété par Jim Azelvandre se meurt d'une blessure dans la salle de bain de sa fille lorsqu'il tentait de se raser la barbe. Ici, le rouge sang est remplacé par une hémoglobine gluante et violacée qui maintient la preuve selon laquelle certains des concitoyens de cette petite ville où se déroule l'action ne sont plus tout à fait les mêmes. Dans le rôle principal l'on retrouve l'actrice Brey Noelle. Laquelle incarne l'avocate Darby Vigliani qui après perdu son dernier procès retrouve chez elle son père atteint d'un cancer. Parmi les autres interprètes l'on évoquera la présence de KateLynn E. Newberry dans le rôle de la barmaid Neila et meilleure amie de Darby. Tandis que le scénario de Replicator fut écrit par Mark Andrew Hamer lui-même ainsi que par Russ Lindway (sur la base d'une histoire écrite par ce dernier), le long-métrage souffre d'interminables ventres mous aussi significatifs que le manque de vie du patelin où se déroule l'action. Si l'on n'a pas d'idée précise quant au nom de la ville, on sait en revanche que le film fut tourné à Ashland, dans l'Ohio. Le casting étant réduit au minimum, en dehors des deux actrices principales, de celui qui tient le rôle du père de Darby ou de Brian Spangler et Kayla Royko qui incarnent respectivement le shérif Ty Williams et Gina (la dernière conquête du père de notre avocate) et de quelques figurants, le cadre s'avère étonnamment vide. Au point que l'on a parfois l'impression que la ville a été entièrement vidée ou presque de ses habitants. Un élément qui pourtant n'est jamais évoqué. Cette absence de vie couplée à de nombreuses séquences nocturnes terminent de donner à Replicator une drôle d'allure. Comme une œuvre inachevée. L'équivalent d'un jeu vidéo dont tous les décors et les PNJ n'auraient pas encore été mis en place. Quant aux dialogues et aux diverses situations décrites durant le récit, on ne peut pas dire que le réalisateur et son scénariste se soient donnés la peine d'étayer en profondeur leur sujet. Au final, Replicator passe de la curiosité au film long, très long, trop long et vide, très vide, trop vide pour susciter l'intérêt des amateurs de science-fiction et d'horreur et plus encore celui des fans de Body-Snatchers...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

LinkWithin

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...