Parmi les rares
longs-métrages de science-fiction évoquant le phénomène des trous
noirs, The Black Hole de l'américain Gary Nelson fait partie des plus anciens. Produit par
Walt Disney en 1979, le film aborde l'un des sujets les plus
fascinants ayant un lien direct avec l'univers. Cet objet céleste
est si dense qu'il empêche toute matière ou toute émission
d'énergie de s'en échapper. Objet invisible que des techniques
d'observation permettent cependant d'étudier, le trou noir est au
centre de ce long-métrage familial qui rapporta environ sur le sol
américain, le double de son budget de dix-huit millions de dollars.
Il met en scène l'USS
Palomino, un vaisseau spatial d'exploration qui en 2130 découvre à
proximité d'un trou noir, l'USS Cygnus
disparu depuis vingt ans. Constitué d'une poignée d'astronautes
parmi lesquels le capitaine Dan Holland, les docteurs Alex Durant et
Kate Mac Crae, ainsi que le robot Vincent
396,
l'USS
Palomino
est victime d'avaries contraignant son équipage à accoster l'USS
Cygnus
qui contrairement aux apparences n'est ni abandonné, ni à la
dérive. À son bord a survécu le docteur Hans Reinhardt qui a
depuis longtemps convaincu le reste de son équipage à repartir vers
la Terre. Concepteur d'un système anti-gravitationnel, Hans
Reinhardt est parvenu à maintenir son vaisseau en orbite aux abords
du trou noir. À bord de l'USS
Cygnus,
Le capitaine Holland et les autres découvrent la présence de
nombreux androïdes créés par Hans Reinhardt. Peu à peu, et à
l'aide de B.O.B,
un androïde semblable à Vincent
396,
les membres de l'USS
Palomino
découvrent qu'ils courent tous un grand danger. En effet, comme le
découvrent bientôt le docteur Durant et les autres, les androïdes
du docteur Reinhardt s'avèrent être en réalité les anciens
membres de l'USS
Cygnus rendus
à l'esclavage. De plus, ce dernier a décidé de mener son vaisseau
au cœur du trou noir afin de l'étudier de plus près...
Familial
mais non dénué d'intérêt pour les astronomes en herbe, The
Black Hole
est un excellent divertissement qui malgré ses quarante et un ans
d'âge demeure de nos jours une excellente expérience en matière de
science-fiction. Reposant autant sur l'intérêt que peuvent avoir
les mystère de l'univers en général et du phénomène des trous
noirs en particulier, l’œuvre de Gary Nelson propose un spectacle
visuellement bluffant pour l'époque auquel quelques succès de la
science-fiction ne sont sans doute pas étrangers. En effet, et
malgré l'originalité du propos, songer à l'impact qu'ait pu avoir
celui de Star
Wars
de George Lucas sorti deux ans plus tôt sur l'élaboration de The
Black Hole n'apparaît
pas anodin. L'apport évident des Stormtroopers
et des blasters
du classique de la science-fiction saute immédiatement aux yeux du
spectateur qui en visionnant The
Black Hole
reconnaîtra en outre à travers les androïdes Vincent
396 et
B.O.B, des alter ego
au R2-D2
de la saga Star
Wars.
Concernant la fin même du long-métrage de Gary Nelson, comment ne
pas évoquer en outre un autre classique de la science-fiction, le
chef-d’œuvre de Stanley Kubrick 2001,
l'Odyssée de l'Espace
et son final philosophico-psychédélique ?
Chose
indéniable, The
Black Hole en
met plein la vue du point de vue des effets-spéciaux. Et même s'il
paraissent souvent désuets comparés à ce qui se fait aujourd'hui,
il n'est pas interdit de rester pantois d'admiration face à cet
immense édifice que représente l'USS
Cygnus,
face au passage d'un nuage d'astéroïdes dont les conséquences
s'avèrent terribles ou plus simplement face à ce trou noir qui en
arrière-plan menace d'avaler le vaisseau du docteur Reinhardt ainsi
que tous ses occupants. On passera sur les quelques invraisemblances
(et notamment la séquence qui rend ridicules les dimensions du trou
noir lorsqu'y pénètre l'USS
Cygnus)
pour ensuite évoquer le casting constitué d'interprètes de
prestige. En tête de gondole, Anthony Perkins (Psychose
d'Alfred Hitchcock) et Robert Forster (Delta
Force
de Menahem Golan, Jackie
Brown
de Quentin Tarantino) qui interprètent respectivement le docteur
Alex Durant et le capitaine Dan Holland. À leurs côtés, on
retrouve Ernest Borgnine, Joseph Bottoms ainsi que pour la touche
féminine, l'actrice Yvette Mimieux. Face à cet équipage de l'USS
Palomino,
c'est l'acteur autrichien Maximilian Schell qui incarne le docteur
Hans reinhardt, l'antagoniste du récit. Une jolie performance
générale parmi laquelle on pourra tout de même regretter
l'insupportable doublage caricatural du commandant de l'USS
Cygnus. Au final, The
Black Hole est
une œuvre de science-fiction familiale divertissante, proposant de
nombreuses séquences d'actions enrobées d'excellents
effets-spéciaux malgré un final mimant celui du classique de
Stanley Kubrick sans malheureusement pour autant lui arriver à la
cheville...
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