Anthony Rogers est né en
1928 de l'auteur de science-fiction américain Philip Francis
Nowlan. Il apparaît pour la toute première fois dans le magasine
Amazing Stories créé deux ans auparavant par le romancier de
science-fiction Hugo Gernsback. C'est sous le nom de Buck Rogers que
le public français le découvre après qu'il ait connu une nouvelle
existence dans un Comic Strip
l'année suivant sa naissance. Nous sommes à la fin des années
soixante-dix et le nom de Buck Rogers va coïncider avec deux
événements. Tout d'abord la sortie sur grand écran de l'épisode
pilote Buck Rogers au 25e Siècle,
puis la diffusion à la télévision américaine six mois plus tard
de la première saison constituée de vingt-quatre épisode. La
seconde quant à elle constituée de treize épisodes seulement dont
deux sont divisés en deux parties ne le sera qu'à partir du 15
janvier 1981 au États-Unis, la France devant patienter jusqu'en 2001
avec une diffusion en version originale sous-titrée...
Aux
côtés de Cosmos 1999
de Gerry et Sylvia Anderson, L'Âge de Cristal de
William F. Nolan et George Clayton Johnson et Battlestar
Galactica de
Glen A. Larson, Buck Rogers au 25e Siècle
faisait partie à la fin des années soixante-dix et au début de la
décennie suivante des plus célèbres séries de science-fiction
projetées sur les petits écrans. La sortie de l'épisode pilote
n'étant pas due au succès de la série qui ne serait diffusée à
la télévision que quelques mois plus tard, il s'agissait donc pour
le public de découvrir un univers qui jusque là n'avait été
développé que sur papier de plus ou moins bonne qualité (les Pulps
n'étant pas réputés pour la qualité du matériau généralement
employé). Alors que deux ans auparavant était sorti sur les écrans
le premier volet à succès de la trilogie originelle Star
Wars,
le succès de l’œuvre de de George Lucas allait inspirer toute une
vague de scénaristes et de réalisateurs qui allaient pouvoir eux
aussi se lancer dans l'aventure du space opera...
Si
je me souviens qu'à l'époque de sa diffusion la série Buck
Rogers
eut un impact des plus positif sur moi, à redécouvrir aujourd'hui
le long-métrage/pilote diffusé pour la première fois en France sur
TF1
dans
l'émission L'Avenir
du Futur
du 24 octobre 1983, c'est le coup de massue ! En effet, typique
d'un style visuel qui appartient à un passé désormais révolu
depuis presque quarante ans, Buck Rogers au 25e
Siècle apparaît
surtout comme une curiosité que les plus jeunes risquent de trouver
passablement éculé. Et le mot est faible : décors
kitschissimes (contrebalançant parfois avec de superbes Matte Painting), costumes ringards, couleurs criardes et primaires
dégueulant littéralement des bandes magnétiques, humour à deux
francs six sous... Même la série de Gerry et Sylvia Anderson,
pourtant réputée pour son aspect visuel relégué au fin fond des
âges lui est infiniment supérieure. Heureusement, pour ce héros
évoluant dans un décor de science-fiction dans lequel on a toujours
l'impression que va débarquer le John Travolta de La
Fièvre du Samedi Soir,
l'acteur Gil Gerard qui incarne le Capitaine William « Buck »
Rogers demeure plutôt sympathique...
Mais
alors qu'il pourra à certaines occasions énerver à force de tout
prendre avec une légèreté parfois trop prononcée, la présence
des charmantes Erin Gray dans le rôle de la Colonelle Wilma Deering
et de Pamela Hensley dans celui de la Princesse Ardala contrebalance
la ''touche'' ringarde que se farcie ce long-métrage qui fort
heureusement n'excède pas les une heure trente environs. Pour les
plus anciens, et parmi eux, les plus coriaces, le plaisir de
retrouver des personnages aussi emblématiques que le Dr. Theopolis
et le robot Twiki demeurera peut-être intact. Quoique... cette
histoire se déroulant au vingt-cinquième siècle et dans laquelle
un astronaute envoyé dans l'espace en 1987 se réveille cinq-cent
ans plus tard a bien mal vieilli. Si le concept du remake est plus ou
moins défendable, voilà un film et une série qui mériteraient
sans doute une mise à jour... À réserver aux nostalgiques avant
tout...