lundi 1 février 2021

12h01 de Jack Sholder (1993) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Pour les amoureux de cinéma fantastique et de science-fiction des années quatre-vingt, Jack Sholder, ce fut Alone in the Dark en 1982. Un premier long-métrage qui réunissait sur un même écran Jack Palance, Donald Pleasence et Martin Landau. Ce fut également A Nightmare on Elm Street Part 2: Freddy's Revenge trois ans plus tard, suite des aventures du célèbre croquemitaine au visage brûlé Freddy Krueger qui avec ces secondes aventures allait créer la controverse. Mais Jack Sholder, ce fut surtout Hidden en 1987. Chef-d’œuvre absolu de la science-fiction, du thriller et de l'action qui remporta un grand prix du Festival d'Avoriaz bien mérité. Après un Flic et Rebelle déjà un peu moins convainquant, Jack Sholder passe ensuite le plus clair de son temps à tourner des épisodes de séries télévisées ainsi que des téléfilms. Et parmi ceux-ci, un certain 12:01 qui, hasard du calendrier, allait passer sur les petits écrans américains la même année que la sortie au cinéma de l'une des grandes références du genre, l'excellent Groundhog Day (Un Jour sans Fin) de Harold Ramis interprété par Bill Muray et Andie MacDowell...


Beaucoup moins célèbres dans notre pays mais tout aussi enjoués à interpréter leur rôle respectif, Jonathan Silverman et Helen Slater sont les vedettes de 12:01 dont le scénario de Jonathan Heap et Philip Norton se rapproche sensiblement de celui de Danny Rubin et Harold Ramis pour Groundhog Day. En effet, dans les deux cas, il s'agit pour son personnage masculin principal de revivre sans cesse la même journée. De son réveil jusqu'à minuit une (d'où le titre de ce téléfilm), heure à laquelle un phénomène étrange l'a plongé dans une boucle temporelle. Même s'il n'arrive pas à cacher son statut de téléfilm visuellement très peu séduisant, la mise en scène toujours énergique de Jack Sholder parvient cependant à nous faire oublier ce petit handicap esthétique pour nous plonger dans une aventure où là encore, le réalisateur mêle science-fiction, thriller et action, badigeonnant le tout d'une histoire à l'eau de rose entre le petit employé d'un centre de recherche nucléaire (Jonathan Silverman dans le rôle de Barry Thomas) et la scientifique Lisa Fredericks (Helen Slater). Ce jeune homme apparemment pas très impliqué dans son travail tombe sous le charme de cette jolie jeune femme visiblement inaccessible. Pourtant, il va être le témoin de son assassinat. Mais la vie lui offrant une seconde chance de sauver celle qu'il aime après qu'un phénomène lié à une expérience menée sur l’accélérateur de particules du centre de recherches se soit produit, Barry va revivre inlassablement cette même journée. Une journée qu'il mettra à profit pour convaincre Lisa et les autres de l'existence de la boucle temporelle entre les mailles de laquelle il est prit depuis plusieurs jours et ainsi pouvoir la sauver du danger qui la guette...

Si les habitués du genre voyages dans le temps, boucles et paradoxes temporels ne trouveront sans doute là rien de très original à se mettre sous la dent, force est de reconnaître que 12h01 est une excellente surprise. Comme dans tout bon (télé)film reposant sur le principe de la journée qui se répète à l'infini, Jack Sholder pose les codes du genre habituels. Comme d'éparpiller ça et là quelques situations cocasses qui révéleront au personnage principal le phénomène qui est en train de se produire. Action, thriller, science-fiction mais aussi, comédie pour ce téléfilm qui accumule les séquences humoristiques sans pour autant transformer l’œuvre de Jack Sholder en téléfilm irrespectueux du thème qu'il aborde. Bien au contraire puisque abstraction faite des limites qu'imposait à l'époque le format télévisuel, 12h01 est peut-être l'une des meilleures productions abordant le thème de la boucle temporelle. À noter la présence de Martin Landau dans le rôle du Docteur Thadius Moxley, le créateur de la machine à l'origine de laquelle notre héros vivra une expérience hors du commun...


jeudi 26 novembre 2020

Prishelets d'Alexander Kulikov (2018) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 



Après un peu plus de deux mois de silence, nouvel article consacré comme il se doit à la science-fiction. Afin de désencrasser les lieux rouillés par tant d'inactivité, un film russe. En effet, Prishelets (qui dans sa langue d'origine veut dire extraterrestres) nous vient de l'état le plus vaste de notre petite planète bleue. Réalisé par le russe Alexander Kulikov dont il s'agit du tout premier long-métrage, il est tout d'abord difficile d'imaginer que l’œuvre puisse manquer de cette rigueur relative à ce cinéma de science-fiction slave qui à travers les décennies a laissé aux cinéphiles du monde entier, de très bons souvenirs en la matière. N'oublions pas non plus que lors de la Course à l'espace, les russes furent les premiers à avoir envoyé un homme, le célèbre Youri Alexeïevitch Gagarine, dans l'espace. Mais depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Les américains ont envoyé leurs propres astronautes tout là-haut et semblent même avoir été les premiers à avoir foulé la surface de la Lune. Le cinéma s'est très rapidement emparé de ce fascinant projet qui consiste à envoyer les hommes dans l'espace. Les frontières n'existant désormais plus en terme d'effets-spéciaux, la seule barrière qui demeure encore reste les limites qu'imposent l'esprit humain et son sens de l'imagination...


Terminés les voyages vers la Lune. Désormais, et ce depuis de nombreuses années, la nouvelle star se prénomme Mars. Quatrième planète de notre système solaire, Mars a été au centre de plusieurs dizaines de longs-métrages. Les principales nations se sont penchées sur d'éventuelles explorations de sa surface par la voie de la fiction et ce jusqu'à très récemment avec Seul sur Mars de Ridley Scott en 2015 et Prishelets, donc, qui nous intéresse dans le cas présent. La première impression demeure relativement mitigée. La surface de la planète rouge et ses environnements puent les CGI basse résolution et le module d'exploration qui s'en approche ressemble à un immense cirque volant. Pas de quoi crier au génie. Zooms, dé-zooms, mouvements de caméra dans la salle des opérations située sur Terre, tout concourt pour plonger le spectateur au cœur d'une fiction cherchant apparemment le réalisme à tout crin. Du moins, durant les toutes premières minutes. Instruments à vents héroïquo-grandiloquents, image léchée, sans aspérités, bruit assourdissant d'une tempête en approche (mais que foutent les météorologistes?), astronaute (enfin.... caméra) secoué dans tous les sens, Prishelets veut très clairement en mettre plein la vue quitte à en faire des tonnes...


Une surenchère surtout auditive qui procurera moins de plaisir que de maux de têtes. Des céphalées sans doute également provoquées par un scénario maladroit qui partage l'intrigue entre une sorte de Robinson échoué sur la surface de Mars (sujet évidemment beaucoup moins bien exploité que dans l’œuvre de Ridley Scott), un chef de projet qui tente tout ce qu'il peut pour sauver l'homme en question, la passion à des millions de kilomètres de distance de la responsable du service de santé (interprétée par l'actrice Anna Banshchikova) pour l'astronaute Chapaev, ou encore un show télévisé sacrifiant pour le roi Audimat, du temps de survie de celui que l'on surnomme alors désormais le Martien. Le développement psychologique de l'astronaute étant revu à la baisse, l'ossature de Prishelets tient sur le bling bling de son programme télévisé superficiel bien dans l'air du temps avec, toujours et encore, cette insupportable musique de fond electro-pop-fm qui a pris le relais des instruments à vent. Impossible d'éprouver le moindre frisson devant ce nanar spatial. Ou plutôt, navet intersidéral qui parvient avec davantage de malheur que de bonheur à maintenir l'attention du spectateur en évoquant la présence dans les environs du lieu de crash du module d'exploration d'une présence extraterrestre. Dire que Prishelets est mauvais est un euphémisme. Doublage grossier, voire grotesque, effets-spéciaux moyens, personnages inintéressants au possible (eh oh ! Elle est passée où la caractérisation?), la palme revenant sans doute à l'acteur Grigoriy Siyatvinda, insupportable dans le rôle de l'animateur. Un personnage représentatif du naufrage artistique que représente le long-métrage d'Alexander Kulikov. Quant à la morale de fin. Totalement improbable... Un conseil : passez votre chemin et envolez-vous vers d'autres horizons...

jeudi 10 septembre 2020

The Black Hole de Gary Nelson (1979) - ★★★★★★★☆☆☆


Parmi les rares longs-métrages de science-fiction évoquant le phénomène des trous noirs, The Black Hole de l'américain Gary Nelson fait partie des plus anciens. Produit par Walt Disney en 1979, le film aborde l'un des sujets les plus fascinants ayant un lien direct avec l'univers. Cet objet céleste est si dense qu'il empêche toute matière ou toute émission d'énergie de s'en échapper. Objet invisible que des techniques d'observation permettent cependant d'étudier, le trou noir est au centre de ce long-métrage familial qui rapporta environ sur le sol américain, le double de son budget de dix-huit millions de dollars. Il met en scène l'USS Palomino, un vaisseau spatial d'exploration qui en 2130 découvre à proximité d'un trou noir, l'USS Cygnus disparu depuis vingt ans. Constitué d'une poignée d'astronautes parmi lesquels le capitaine Dan Holland, les docteurs Alex Durant et Kate Mac Crae, ainsi que le robot Vincent 396, l'USS Palomino est victime d'avaries contraignant son équipage à accoster l'USS Cygnus qui contrairement aux apparences n'est ni abandonné, ni à la dérive. À son bord a survécu le docteur Hans Reinhardt qui a depuis longtemps convaincu le reste de son équipage à repartir vers la Terre. Concepteur d'un système anti-gravitationnel, Hans Reinhardt est parvenu à maintenir son vaisseau en orbite aux abords du trou noir. À bord de l'USS Cygnus, Le capitaine Holland et les autres découvrent la présence de nombreux androïdes créés par Hans Reinhardt. Peu à peu, et à l'aide de B.O.B, un androïde semblable à Vincent 396, les membres de l'USS Palomino découvrent qu'ils courent tous un grand danger. En effet, comme le découvrent bientôt le docteur Durant et les autres, les androïdes du docteur Reinhardt s'avèrent être en réalité les anciens membres de l'USS Cygnus rendus à l'esclavage. De plus, ce dernier a décidé de mener son vaisseau au cœur du trou noir afin de l'étudier de plus près...

Familial mais non dénué d'intérêt pour les astronomes en herbe, The Black Hole est un excellent divertissement qui malgré ses quarante et un ans d'âge demeure de nos jours une excellente expérience en matière de science-fiction. Reposant autant sur l'intérêt que peuvent avoir les mystère de l'univers en général et du phénomène des trous noirs en particulier, l’œuvre de Gary Nelson propose un spectacle visuellement bluffant pour l'époque auquel quelques succès de la science-fiction ne sont sans doute pas étrangers. En effet, et malgré l'originalité du propos, songer à l'impact qu'ait pu avoir celui de Star Wars de George Lucas sorti deux ans plus tôt sur l'élaboration de The Black Hole n'apparaît pas anodin. L'apport évident des Stormtroopers et des blasters du classique de la science-fiction saute immédiatement aux yeux du spectateur qui en visionnant The Black Hole reconnaîtra en outre à travers les androïdes Vincent 396 et B.O.B, des alter ego au R2-D2 de la saga Star Wars. Concernant la fin même du long-métrage de Gary Nelson, comment ne pas évoquer en outre un autre classique de la science-fiction, le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick 2001, l'Odyssée de l'Espace et son final philosophico-psychédélique ? 
 
Chose indéniable, The Black Hole en met plein la vue du point de vue des effets-spéciaux. Et même s'il paraissent souvent désuets comparés à ce qui se fait aujourd'hui, il n'est pas interdit de rester pantois d'admiration face à cet immense édifice que représente l'USS Cygnus, face au passage d'un nuage d'astéroïdes dont les conséquences s'avèrent terribles ou plus simplement face à ce trou noir qui en arrière-plan menace d'avaler le vaisseau du docteur Reinhardt ainsi que tous ses occupants. On passera sur les quelques invraisemblances (et notamment la séquence qui rend ridicules les dimensions du trou noir lorsqu'y pénètre l'USS Cygnus) pour ensuite évoquer le casting constitué d'interprètes de prestige. En tête de gondole, Anthony Perkins (Psychose d'Alfred Hitchcock) et Robert Forster (Delta Force de Menahem Golan, Jackie Brown de Quentin Tarantino) qui interprètent respectivement le docteur Alex Durant et le capitaine Dan Holland. À leurs côtés, on retrouve Ernest Borgnine, Joseph Bottoms ainsi que pour la touche féminine, l'actrice Yvette Mimieux. Face à cet équipage de l'USS Palomino, c'est l'acteur autrichien Maximilian Schell qui incarne le docteur Hans reinhardt, l'antagoniste du récit. Une jolie performance générale parmi laquelle on pourra tout de même regretter l'insupportable doublage caricatural du commandant de l'USS Cygnus. Au final, The Black Hole est une œuvre de science-fiction familiale divertissante, proposant de nombreuses séquences d'actions enrobées d'excellents effets-spéciaux malgré un final mimant celui du classique de Stanley Kubrick sans malheureusement pour autant lui arriver à la cheville...

dimanche 23 août 2020

Time Trap de Ben Foster et Mark Dennis (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆



Très à la mode actuellement, le concept du voyage dans le temps nous est servi à toutes les sauces. Et même si Time Trap de Ben Foster et Mark Dennis a l'air de marcher sur les plates-bandes de nombre de longs-métrages, ce petit film datant de 2017 a de bonnes idées à nous faire partager. Si les héros de cette aventure hors du commun sont une fois encore des adolescents, ils n'écartent cependant pas le public adulte qui retrouvera dans cette thématique où les paradoxes temporels tiennent une place importante, de quoi le satisfaire. Dès le départ, le scénario de Mark Dennis parvient à attiser la curiosité. Time Trap suit les aventures de cinq adolescents lancés à la recherche d'un professeur d'archéologie lui-même parti en expédition dans une grotte dans laquelle ont disparu il y a des dizaines d'années plusieurs personnes. Le professeur en question disparaît à son tour après avoir observé un étrange phénomène. En effet, à l'intérieur de la grotte, le temps semble s'être figé. Mais lorsque les étudiants Taylor et Jackie, accompagnés de Cara, Veeves et Furby pénètrent à leur tour dans la grotte, ils s'y retrouvent piégés, les cordes les rattachant au monde extérieur se sectionnant comme sous l'action d'un individu malveillant. Furby est le seul à être demeuré à l'extérieur tandis que ses quatre compagnons s'enfoncent peu à peu dans les profondeurs de la grotte...

A l'origine, le film a été pensé comme un found footage mais heureusement, le concept est abandonné assez rapidement au profit d'une mise en scène relativement classique. Pourtant, c'est bien dans les quelques séquences qui laissent un temps présager que le film reposera essentiellement sur des séquences préenregistrées qu'une grande partie de l'intrigue repose. L'une des grandes idées de ce long-métrage qui ne paye pas de mine repose sur le contraste entre le temps qui s'écoule normalement à l'extérieur et celui qui se trouve drastiquement ralenti à l'intérieur de la grotte. C'est sur ce postulat de base que les deux réalisateurs imaginent une histoire absolument folle qui durant les soixante premières minutes tient véritablement en haleine. Le fait que Time Trap soit majoritairement interprété par de jeunes adolescents n'est en soit pas vraiment gênant. Si la caractérisation se contente du strict minimum, cela nous évite également d'avoir à supporter l'adolescence dans tout ce qu'elle peut avoir parfois de rébarbatif. Reiley McClendon, Brianne Howey, Cassidy Giford et les autres interprètent ce petit groupe d'adolescents confrontés à des événements aussi inquiétants qu'extraordinaires. En développant l'hypothèse d'une vie qui s'écoule beaucoup plus rapidement à l'extérieur de la grotte qu'à l'intérieur, Ben Foster et Mark Dennis imaginent des répercussions qui dépassent de très loin ce que laisse d'abord supposer le récit...

Le scénariste Mark Dennis explique avoir tout d'abord été inspiré par des œuvres telles que The Descent de Neil Marshall, Indiana Jones de Steven Spielberg ou Les Goonies de Richard Donner. Trois œuvres dont on retrouve effectivement parfois l'esprit même si Time Trap demeure cependant moins évocateur en terme d'environnement, d'action, d'interprétation et de divertissement. Mais ne lui jetons pas la pierre. Car avec son budget apparemment étriqué, Ben Foster et Mark Dennis font presque des miracles et obtiennent un résultat plus qu''honnête. Malheureusement, là où le bât blesse, c 'est dans l'évolution de l'intrigue une fois la première heure passée. [ATTENTION SPOILER] Si le concept d'une évolution de l'espèce humaine de plusieurs milliers d'années et la rencontre d'hommes et de femmes de Neandertal coincés tout comme nos héros à l’intérieur de la grotte est une idée séduisante, le virage abordé par Ben Foster et Mark Dennis plonge leur œuvre dans une bouillie de séquences affreusement kitsch et dont la répétitivité et la longueur nuisent terriblement à l'intrigue. D'un phénomène assez sérieusement traité, Time Trap se conclue par un dernier tiers presque désastreux, que Ben Foster et Mark Dennis eurent sans doute l'ambition de traiter sur une trop courte durée. À trop vouloir en faire, les deux réalisateurs ont commis un acte manqué. Reste la première heure...

mercredi 19 août 2020

X-Files, le Film de Rob S. Bowman (1998) - ★★★★☆☆☆☆☆☆







Excellente série de science-fiction lorgnant parfois du côté du fantastique (Loups-Garous, Vampires) et souvent inspirée des classiques du genre (l'épisode Projet Arctique n'entretient-il pas en effet quelques rapports avec le chef-d’œuvre de John Carpenter, The Thing?), X-Files – Aux Frontières du Réel a également été à l'origine de deux adaptations cinématographiques en 1998 puis dix ans plus tard en 2008. Bien qu'ayant été intégralement incarnée par les deux mêmes agents du FBI Dana Scully et Fox Mulder, la série avait, du moins dans un premier temps, l'avantage de proposer à chaque épisode un récit indépendant des autres. Dans un premier temps car peu à peu, les scénaristes se sont davantage intéressés à la thématique du complot mené par le ''Consortium'', lequel cachait des informations liées aux extraterrestres. Un sujet qui petit à petit semble avoir ''bouffé'' la série jusqu'à nuire à l'intérêt que pouvaient avoir les épisodes qui justement n'entretenaient aucun rapport avec le dit complot. Plutôt que de proposer sur écran large un scénario totalement original, le réalisateur Rob S. Bowman et les scénaristes Chris Carter et Frank Spotnitz choisissent au contraire de creuser un peu plus profondément le thème du complotisme...

Malheureusement, ce qui pouvait s'avérer irritant dans la série ne l'est pas moins sur grand écran. Tout d'abord, X-Files : le Film semble avoir été pensé en premier lieu pour les fans de la série. Qu'ils aient été des dizaines, voire des centaines de millions à suivre les aventures de Mulder et Scully est un fait. Qu'un projet cinématographique ait vu le jour à l'époque en fut un autre. Mais de là à faire l'impasse sur le reste de l'hypothétique public qui n'y comprendrait certainement rien à l'histoire du faite de leur ignorance quant à la mythologie de la série, les oublier fut une erreur grave. Car même après avoir parcouru chacun des épisodes des neuf premières saison de X-Files, ce premier long-métrage demeure relativement brouillon. Pourtant, au départ, retrouver Gillian Anderson et David Duchovny unis pour la première fois sur grand écran avait de quoi séduire leur public. Sauf que le réalisateur et les scénaristes, en oubliant que ce dernier pouvait être en partie différent de celui qui suivait les aventures de leurs héros sur le petit écran, prenait le risque de le perdre. Imaginez les répercussions sur celui-ci alors même que l'amateur pouvait lui-même se montrer dubitatif devant ces nouvelles aventures prolongées sur une durée d'un peu plus de deux heures et dont le contenu s'avèrait relativement décevant. Pour ne pas dire catastrophiques...

Car en effet, à une époque où virent le jour un ou deux ans auparavant des films tels que Independence Day de Roland Emmerich (quoi que l'on puisse penser de ce long-métrage), Men in Black de Barry Sonnenfeld, Mars Attack ! de Tim Burton ou Contact de Robert Zemechis, X-Files : le Film semble bien fade. Et même pire que cela puisque le film est sans commune mesure avec les qualités intrinsèques d'une série qui se voulait, du moins lors des premières saisons, un catalogue exhaustif de tout ce qui pouvait se rapprocher de près ou de loin à l'aspect scientifique de la science-fiction. X-Files : le Film est un mauvais film. Et s'il fallait pour cela parvenir à convaincre les fans purs et durs de la série qui ne voudraient rien entendre, il leur suffirait juste d'imaginer que le long-métrage de Rob S. Bowman ait pu être interprété par d'autres acteurs que Gillian Anderson et David Duchovny et interprétant d'autres personnages que Mulder et Scullypour qu'ils réalisent enfin combien leur ''totem'' s'effondre dans le cas présent. X-Files : le Film semble n'avoir été érigé qu'à la gloire des deux agents du FBI et des interprètes qui les représentent. D'un ennui profond et parfois compliqué à suivre, le récit, et même la mise en scène, est indigne de la série et même du pire de ses épisodes. X-Files : le Film est surtout indigne d'avoir trôné sur grand écran, le réalisateur s'étant sans doute attaché à ce que le film ne s'éloigne visuellement pas trop de la série. Mais ce qui convenait au petit écran ne l'était apparemment pas dans les salles obscures. Une déception...

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