Excellente série de
science-fiction lorgnant parfois du côté du fantastique
(Loups-Garous, Vampires) et souvent inspirée des classiques du genre
(l'épisode Projet Arctique
n'entretient-il pas en effet quelques rapports avec le chef-d’œuvre
de John Carpenter, The Thing?),
X-Files – Aux Frontières du Réel
a également été à l'origine de deux adaptations
cinématographiques en 1998 puis dix ans plus tard en 2008. Bien
qu'ayant été intégralement incarnée par les deux mêmes agents du
FBI Dana Scully et Fox Mulder, la série avait, du moins dans un
premier temps, l'avantage de proposer à chaque épisode un récit
indépendant des autres. Dans un premier temps car peu à peu, les
scénaristes se sont davantage intéressés à la thématique du
complot mené par le ''Consortium'',
lequel cachait des informations liées aux extraterrestres. Un sujet
qui petit à petit semble avoir ''bouffé'' la série jusqu'à nuire
à l'intérêt que pouvaient avoir les épisodes qui justement
n'entretenaient aucun rapport avec le dit complot. Plutôt que de
proposer sur écran large un scénario totalement original, le
réalisateur Rob S. Bowman et les scénaristes Chris Carter et Frank
Spotnitz choisissent au contraire de creuser un peu plus profondément
le thème du complotisme...
Malheureusement,
ce qui pouvait s'avérer irritant dans la série ne l'est pas moins
sur grand écran. Tout d'abord, X-Files : le
Film
semble avoir été pensé en premier lieu pour les fans de la série.
Qu'ils aient été des dizaines, voire des centaines de millions à
suivre les aventures de Mulder et Scully est un fait. Qu'un projet
cinématographique ait vu le jour à l'époque en fut un autre. Mais
de là à faire l'impasse sur le reste de l'hypothétique public qui
n'y comprendrait certainement rien à l'histoire du faite de leur
ignorance quant à la mythologie de la série, les oublier fut une
erreur grave. Car même après avoir parcouru chacun des épisodes
des neuf premières saison de X-Files,
ce premier long-métrage demeure relativement brouillon. Pourtant, au
départ, retrouver Gillian Anderson et David Duchovny unis pour la
première fois sur grand écran avait de quoi séduire leur public.
Sauf que le réalisateur et les scénaristes, en oubliant que ce
dernier pouvait être en partie différent de celui qui suivait les
aventures de leurs héros sur le petit écran, prenait le risque de
le perdre. Imaginez les répercussions sur celui-ci alors même que
l'amateur pouvait lui-même se montrer dubitatif devant ces nouvelles
aventures prolongées sur une durée d'un peu plus de deux heures et
dont le contenu s'avèrait relativement décevant. Pour ne pas dire
catastrophiques...
Car
en effet, à une époque où virent le jour un ou deux ans auparavant
des films tels que Independence Day
de Roland Emmerich (quoi que l'on puisse penser de ce long-métrage),
Men in Black
de Barry Sonnenfeld, Mars Attack ! de
Tim Burton ou Contact de
Robert Zemechis, X-Files : le Film semble
bien fade. Et même pire que cela puisque le film est sans commune
mesure avec les qualités intrinsèques d'une série qui se voulait,
du moins lors des premières saisons, un catalogue exhaustif de tout
ce qui pouvait se rapprocher de près ou de loin à l'aspect
scientifique de la science-fiction. X-Files :
le Film est
un mauvais film. Et s'il fallait pour cela parvenir à convaincre les
fans purs et durs de la série qui ne voudraient rien entendre, il
leur suffirait juste d'imaginer que le long-métrage de Rob S.
Bowman ait pu être interprété par d'autres acteurs que Gillian
Anderson et David Duchovny et interprétant d'autres personnages que
Mulder et Scullypour qu'ils réalisent enfin combien leur ''totem''
s'effondre dans le cas présent. X-Files :
le Film semble
n'avoir été érigé qu'à la gloire des deux agents du FBI et des
interprètes qui les représentent. D'un ennui profond et parfois
compliqué à suivre, le récit, et même la mise en scène, est
indigne de la série et même du pire de ses épisodes. X-Files :
le Film est
surtout indigne d'avoir trôné sur grand écran, le réalisateur
s'étant sans doute attaché à ce que le film ne s'éloigne
visuellement pas trop de la série. Mais ce qui convenait au petit
écran ne l'était apparemment pas dans les salles obscures. Une
déception...