Pour les amoureux de
cinéma fantastique et de science-fiction des années quatre-vingt,
Jack Sholder, ce fut Alone in the Dark
en 1982. Un premier long-métrage qui réunissait sur un même écran
Jack Palance, Donald Pleasence et Martin Landau. Ce fut également A
Nightmare on Elm Street Part 2: Freddy's Revenge
trois ans plus tard, suite des aventures du célèbre croquemitaine
au visage brûlé Freddy Krueger qui avec ces secondes aventures
allait créer la controverse. Mais Jack Sholder, ce fut surtout
Hidden
en
1987. Chef-d’œuvre absolu de la science-fiction, du thriller et de
l'action qui remporta un grand prix du Festival d'Avoriaz bien
mérité. Après un Flic et Rebelle
déjà un peu moins convainquant, Jack Sholder passe ensuite le plus
clair de son temps à tourner des épisodes de séries télévisées
ainsi que des téléfilms. Et parmi ceux-ci, un certain 12:01
qui, hasard du calendrier, allait passer sur les petits écrans
américains la même année que la sortie au cinéma de l'une des
grandes références du genre, l'excellent Groundhog
Day (Un
Jour sans Fin)
de Harold Ramis interprété par Bill Muray et Andie MacDowell...
Beaucoup
moins célèbres dans notre pays mais tout aussi enjoués à
interpréter leur rôle respectif, Jonathan Silverman et Helen Slater
sont les vedettes de 12:01
dont le scénario de Jonathan Heap et Philip Norton se rapproche
sensiblement de celui de Danny Rubin et Harold Ramis pour Groundhog
Day.
En effet, dans les deux cas, il s'agit pour son personnage masculin
principal de revivre sans cesse la même journée. De son réveil
jusqu'à minuit une (d'où le titre de ce téléfilm), heure à
laquelle un phénomène étrange l'a plongé dans une boucle
temporelle. Même s'il n'arrive pas à cacher son statut de téléfilm
visuellement très peu séduisant, la mise en scène toujours
énergique de Jack Sholder parvient cependant à nous faire oublier
ce petit handicap esthétique pour nous plonger dans une aventure où
là encore, le réalisateur mêle science-fiction, thriller et
action, badigeonnant le tout d'une histoire à l'eau de rose entre le
petit employé d'un centre de recherche nucléaire (Jonathan
Silverman dans le rôle de Barry Thomas) et la scientifique Lisa
Fredericks (Helen Slater). Ce jeune homme apparemment pas très
impliqué dans son travail tombe sous le charme de cette jolie jeune
femme visiblement inaccessible. Pourtant, il va être le témoin de
son assassinat. Mais la vie lui offrant une seconde chance de sauver
celle qu'il aime après qu'un phénomène lié à une expérience
menée sur l’accélérateur de particules du centre de recherches
se soit produit, Barry va revivre inlassablement cette même journée.
Une journée qu'il mettra à profit pour convaincre Lisa et les
autres de l'existence de la boucle temporelle entre les mailles de
laquelle il est prit depuis plusieurs jours et ainsi pouvoir la
sauver du danger qui la guette...
Si
les habitués du genre voyages dans le temps, boucles et paradoxes
temporels ne trouveront sans doute là rien de très original à se
mettre sous la dent, force est de reconnaître que 12h01
est une excellente surprise. Comme dans tout bon (télé)film
reposant sur le principe de la journée qui se répète à l'infini,
Jack Sholder pose les codes du genre habituels. Comme d'éparpiller
ça et là quelques situations cocasses qui révéleront au
personnage principal le phénomène qui est en train de se produire.
Action, thriller, science-fiction mais aussi, comédie pour ce
téléfilm qui accumule les séquences humoristiques sans pour autant
transformer l’œuvre de Jack Sholder en téléfilm irrespectueux du
thème qu'il aborde. Bien au contraire puisque abstraction faite des
limites qu'imposait à l'époque le format télévisuel, 12h01
est peut-être l'une des meilleures productions abordant le thème de
la boucle temporelle. À noter la présence de Martin Landau dans le
rôle du Docteur Thadius Moxley, le créateur de la machine à
l'origine de laquelle notre héros vivra une expérience hors du
commun...