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lundi 9 mai 2022

Les maîtres du monde (The Puppet Masters) de Stuart Orme (1994) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Devinette : si je vous dis qu'il s'agit d'un long-métrage de science-fiction, que son principal interprète se nomme Donald Sutherland, que le récit tourne autour d'une invasion de créatures extraterrestres, que celles-ci prennent possession du corps de leurs victimes et que ces dernières hurlent en ouvrant grande leur bouche, forcément, tout ceci devrait logiquement vous évoquer l'un des grands classiques du genre réalisé par Philip Kaufman en 1978 et intitulé Invasion of the Body Snatchers. Mais comme vous êtes une bande de petits malins et que vous avez d'emblée jeté un œil à l'affiche qui trône en bas de cet article, vous savez déjà qu'il n'en est rien. À dire vrai, vous allez surtout rapidement vous rendre compte en visionnant The Puppet Masters, tout aussi cheap que puisse s'avérer son titre (tout comme peut d'ailleurs l'être sa traduction française, Les Maîtres du monde), que le long-métrage de Stuart Orme ressemble parfois davantage à un autre grand classique de la science-fiction. Un chef-d’œuvre qui en 1988 remporta notamment le Grand Prix au festival international du film fantastique d'Avoriaz. Un Certain The Hidden, merveille absolue du genre auquel son réalisateur Jack Sholder imprima notamment un rythme quasi ininterrompu, des scènes d'action en veux-tu, en voilà, ainsi que quelques séquences émotion. Car plus que ce qui rapproche The Puppet Masters de l’œuvre de Philip Kaufman, ce sont ces détails particulièrement troublants qui laissent supposer que les trois scénaristes Ted Elliott, Terry Rossio et David S. Goyer aient pu piocher dans le scénario de Jim Couf, l'auteur du script de The Hidden. Et pourtant, que nenni puisque les trois hommes ont surtout adapté pour le grand écran, le roman de l'écrivain américain Robert A. Heinlein qui lui, date de 1951. S'impose alors la question suivante : qui de l’œuf ou de la poule est apparu en premier ?


Nous sommes en 1994. Andrew Nivens (Donald Sutherland) et son fils Sam (Eric Thal) sont envoyés en mission dans la petite ville d'Ambroose située dans l'Iowa. C'est là-bas que parait-il se serait écrasée une soucoupe volante. Accompagnés de Mary Sefton (Julie Warner), une exobiologiste, les deux hommes vont rapidement découvrir qu'il s'y passe des choses étranges. Le vaisseau en question est rapidement devenu l'objet d'une attraction touristique permettant à quiconque accepte de payer la somme de trois dollars d'en visiter l'intérieur. Andrew, Sam et Mary constatent cependant que toutes celles et ceux qui en reviennent se comportent de manière relativement curieuse. Et voici que l'on découvre une autre similitude avec Invasion of the Body Snatchers puisque chaque visiteur laisse le sentiment d'y avoir abandonné toute émotion. Mais alors, quels rapport entretient le long-métrage de Stuart Orme avec celui de Jack Sholder me direz-vous ? La présence de créatures qui, si dans The Hidden, celle-ci se cachait à l'intérieur des organismes, dans The Puppet Masters, elles ont plutôt tendance à se fixer entre les omoplates de leurs victimes. L'on passe alors de l'unique créature à un nombre incalculable. D'où une invasion programmée se disséminant dans toutes les couches de la société, mais avec pour but ultime, prendre possession du corps du président des États-Unis d'Amérique. Comme dans The Hidden dans lequel, la créature tentait de s'emparer du corps du sénateur Holt, probable candidat à la future élection présidentielle...


Stuart Orme ne perd pas un instant et alors que nos trois héros sont sur place, il ne leur faut pas plus d'une poignée de minutes pour deviner et mettre à jour l'invasion. Si le spectateur ne se plaindra pas que les personnages soient jetés aussi rapidement dans le feu de l'action, tout ceci manque par contre cruellement de vraisemblance. À croire que le trio est doté de la faculté d'omniscience. En comparaison des deux mastodontes de la science-fiction évoqués plus haut, The Puppet Masters paraît bien faible. Une sympathique série B tout au plus pourtant nominée au Saturn Award du meilleur film de science-fiction à l'époque. Si d'emblée la présence de Donald Sutherland ravivera d'excellents souvenirs au fans du genre, le film de Stuart Orme s'avère en fin de compte relativement anecdotique. D'autant plus que dans l'approche du mimétisme ou de l'appropriation des organismes humains, on pourra ajouter bien des films lui étant plus ou moins supérieurs. Tels, The Thing et Invasion Los Angeles de John Carpenter, The Faculty de Robert Rodriguez, Body Snatchers d'Abel Ferrara et The Invasion d'Oliver Hirschbiegel et James McTeigue (les troisième et quatrième adaptations du roman L'Invasion des profanateurs de Jack Finney paru en 1955) ou encore dans une moindre mesure, la mini-série Invasion d'Armand Mastroianni avec Luke Perry de la série Beverly Hills 90210 dans laquelle il interprétait le rôle de Dylan McKay... Sympa, sans plus...

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