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mercredi 15 juin 2022

Chronical : 2067 de Seth Lamey (2022) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


L'Australie fut l'un des fleurons (plutôt avare) de la science-fiction dans les années soixante-dix/quatre-vingt. D'emblée l'on pense évidemment aux deux premiers volets de la franchise post-apocalyptique Mad Max réalisés par George Miller. Beaucoup plus tard l'on eu même droit à l'un des plus incroyables longs-métrages tournant autour des boucles et paradoxes temporels, Prédestination de Michael et Peter Spierig. Nous pourrions élargir le spectre en ajoutant à cette très courte liste différents thèmes fantastiques (genre avec lequel la science-fiction se confond parfois) que revêtent les classiques de Peter Weir que sont La dernière vague et Les voitures qui ont mangé Paris, Harlequin de Simon Wincer ou Patrick de Richard Franklin mais ce serait s''éloigner un peu trop du sujet qui nous intéresse ici. Chronical : 2067 de Seth Lamey est le second long-métrage du réalisateur australien. Sa thématique risque tout d'abord de faire bondir les amateurs de science-fiction de leur siège. Imaginez donc qu'à la surface de notre planète l'air soit devenu irrespirable et que soit prise la décision d'envoyer dans le futur un homme capable de s'y renseigner afin de trouver une solution pour sauver l'humanité. Je sais ce que vous vous dites. Que le réalisateur et scénariste australien ne s'est apparemment pas trop emmerdé avec ce qui aurait dû lui servir de créativité puisque d'origine, le synopsis semble emprunter son ''originalité'' au formidable scénario que David Webb Peoples et Janet Peoples développèrent au milieu des années quatre-vingt dix pour le chef-d’œuvre de Terry Gilliam, L'armée des douze singes. Un script lui-même inspiré par le court-métrage français de Chris Marker La Jetée qui, soit dit en passant, est au mieux un roman-photo sonorisé, au pire une soirée diapositives terriblement ennuyeuse. En tous les cas, une œuvre beaucoup trop surestimée, n'en déplaise à son grand nombre de fans qui le portent aux nues de la science-fiction...


Ambitieux et parfois très joli même si certains décors (ceux de cités détruites) arborent une désespérante artificialité, Chronical : 2067 mêle voyage dans le temps, post-apocalyptique et donc, science-fiction. Drame également, avec le récit de ce jeune homme qui décidément n'a pas de chance dans la vie. Imaginez donc : un père scientifique qui se suicide alors que son fils n'est encore qu'un enfant. Une mère qui perd la vie durant un guet-apens alors que son rejeton n'a pas encore atteint l'âge de l'adolescence. Une petite amie qui beaucoup plus tard, sera atteinte d'une très grave maladie. Et puis, un sort qui s'acharne sur le jeune homme qu'est devenu Ethan Whyte : seul espoir de l'humanité, guidé par des scientifiques et par un intriguant message venu du futur s'affichant sur un panneau lumineux digne de ceux qui l'on trouve dans les Trains Express Régionaux français (oh, ça va, je rigole.......... en fait, non, je suis vraiment sérieux), lequel enjoint Ethan a faire le voyage vers le futur en se positionnant dans une étrange machine en forme de réacteur d'avion de ligne ! Tout seul... Comme un grand... Le poignet engoncé dans un drôle de boîtier électronique impossible à ôter que son père lui a ''offert'' il y a donc très longtemps avant de disparaître. Si quatre-cent ans plus tard l'air est redevenu respirable, certaines petites baies dont nos parents nous ont toujours dit de nous méfier demeurent quant à elle toujours aussi toxiques. Empoisonné et délirant, proche de la mort, Ethan voit surgir du passé (et donc de son présent) son ami Jude Mathers avec lequel il va entreprendre de trouver le remède au mal qui décime l'humanité en 2067...


Drôle de choix que d'avoir choisi l'acteur Kodi Smit-McPhee afin d'incarner Ethan Whyte. Celui-ci dégage effectivement très peu de charisme contrairement à son compagnon de route, l'acteur Ryan Kwanten. Mais bon, tout étant question de goût, on ne va pas s'éterniser sur le sujet. Comme nombre de films de science-fiction modernes,Seth Lamey attache beaucoup d'importance à la psychologie de son principal personnage. En découlent des séquences lors desquelles l'émotion tente une percée sans malheureusement y parvenir. Bien au contraire puisque c'est l'ennui qui s'impose à intervalles réguliers. Déjà que le film, sans être d'une mollesse à toutes épreuves, n'est pas très bien rythmé et qu'il perd les spectateurs dans un brouillard scénaristique aussi artificiel que la plupart des décors, l'ambitieux récit tombe malheureusement régulièrement à plat. Moralisateur et démagogue, on se doute bien qu'à un moment donné l'histoire va tordre le cou au concept de base pour nous trimballer dans un récit où la morale le disputera à la corruption et au nauséabond. La portée ''fantastique'' du récit est balayée par un ouragan faussement émotionnel qui veut que l'intérêt du sujet se porte moins sur l'espoir d'une humanité à l'agonie reposant sur un seul homme que sur les rapports qu'il entretient avec l'image de son père disparu et avec lequel il ''communiquera'' à travers des hologrammes. Pompeux, vain et ennuyeux, Chronical : 2067 arbore parfois de jolis décors qui promettaient à l'origine de superbes séquences d'exploration mais là encore, c'est la désillusion. Entre incohérences, propagande et confusion, le film du réalisateur australien est une assez mauvaise surprise dont la seule qualité sera de nous donner envie de redécouvrir le chef-d’œuvre de Terry Gilliam. Ce qui d'une certaine manière, n'est déjà pas si mal...

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