Premier long-métrage du
réalisateur Francesco Cinquemani après toute une série de courts
et d'épisodes de séries télévisées, Andron : The Black
Labyrinth
tient son nom du grec ancien signifiant la pièce d'une demeure
réservée aux hommes. On peut donc supposer que le film a comme
intention de traverser le temps pour nous offrir un voyage en pleine
Grèce Antique ou pour au moins baigner ses personnages dans des
décors typiques de cette époque mais non, là n'est visiblement pas
l'intention du réalisateur et scénariste italien qui préfère au
risque de créer une certaine indigence, mélanger différents types
de longs-métrages ayant connu un certain succès. À l'origine, le
film est semble-t-il basé sur une série télévisée italienne et
mélange donc post-apocalypse avec ses décors extérieurs
fourmillant de pauvres hères, groupe d'individus ayant perdu la
mémoire et se retrouvant coincés dans le labyrinthe du titre,
survie, jeu télévisé... Bref, il y a dans Andron
: The Black Labyrinth,
de la science-fiction dystopique à la manière des vieux mockbusters
italiens des années 80, du Cube
et consorts, du gros repompage de The Maze Runner
(sorti dans l'hexagone sous le titre Le
labyrinthe)
et du Running Man (ou
plus près de chez nous, Le prix du danger).
Tout ceci enrobé par la double présence d'Alec Baldwin et Danny
Glover histoire d'apporter un peu de lustre et de crédit à une
œuvre qui très honnêtement en manque terriblement. En effet, dès
les premières secondes et jusqu'au générique de fin, c'est
l'effarement. On se demande comment les deux acteurs à la carrière
pourtant bien fournie ont pu l'un et l'autre se laisser tenter par un
script branlé avec aussi peu d'imagination. L'appel du billet vert,
sans doute ? Manifestement financé à l'aide d'un budget serré,
le long-métrage de Francesco Cinquemani offre nettement moins
d'intérêt qu'une œuvre signée de Sergio Martino, Bruno Mattei ou
d'Enzo G. Castellari en leur temps. Quel rapport me direz-vous entre
2019, après la chute de New-York,
Virus Cannibale,
Les guerriers du Bronx
et Andron : The Black Labyrinth ?
Sans
doute aucun, à moins que l'on se réfère aux objectifs que chacun
s'était fixé en son temps : reprendre un concept. Se le
réapproprier et en proposer une fumeuse alternative. Chose qui par
contre ne risque pas d'arriver avec Andron : The
Black Labyrinth
qui demeure l'une des pires expériences cinématographiques de ces
dix dernières années. On comprends rapidement que les deux vedettes
du film ne sont que des faire-valoir servant à attirer du monde
devant les écrans puisque les véritables protagonistes seront
interprétés par des acteurs nettement moins connus : au
hasard, Leo Howsard, Gale Harold, Antonia Campbell-Hugues, la
chanteuse Skin du groupe Skunk
Anansie
ou encore Elettra Dallimore Mallaby. Bref, un casting hétéroclite
pour une œuvre qui ne l'est pas moins. Gardez bien au chaud vos
petits classiques achetés aux format DVD ou Blu-ray car ce n'est
certes pas Andron : The Black Labyrinth
qui les chassera de vos vidéothèques. Le long-métrage de
Francesco Cinquemani est une purge, une vraie. Le genre de films qui
pullulent, mêlant science-fiction et action dans un univers
visuellement dégueulasse. Le labyrinthe du titre est à lui seul une
authentique escroquerie. Oh, il y a bien quelques engrenages qui
tentent de faire illusion ça et là mais le film semble avoir été
tourné en grande partie à l'intérieur d'une ancienne usine
désaffectée qui n'aurait sans doute pas fait tâche si elle avait
dû remplacer celle de la séquence d'ouverture du nanar culte de
Bruno Mattei, Virus Cannibale !
Effets-spéciaux au rabais, décors on ne peut moins immersifs, jeu
approximatif et scénario bancal, Alec Baldwin et Danny Glover
durent se mordre les doigts d'avoir accepté un tel projet. Le
montage est chaotique, surtout lors des séquences d'action qui en
deviennent totalement illisibles. L'escouade de soldats auxquels vont
se frotter nos protagonistes demeure absolument ridicule (non mais ça
veut dire quoi ces yeux rouges lumineux?) et semble avoir été
empruntée à la série culte japonaise San Ku
Kaï.
Les amateurs ne séries Z de science-fiction peuvent d'ors et déjà
se frotter les main : Andron : The Black
Labyrinth
est fait pour eux, et uniquement pour eux. Les autres risquent de
fuir le film dès les premières minutes... et ils auront bien raison
de le faire... Allez hop, à la poubelle !