dimanche 11 décembre 2022

Significant Other (Une obsession venue d'ailleurs) de Dan Berk et Robert Olsen (2022) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Significant Other (curieusement traduit chez nous sous le titre Une obsession venue d'ailleurs) est le dernier long-métrage réalisé par le binôme Dan Berk et Robert Olsen après le court-métrage Dispatch en 2014 et les formats longs Body, The Stakelander et Villains respectivement réalisés en 2015, 2016 et 2019. Voguant jusque là entre horreur, comédie, drame et thriller, ces deux là s'attaquent désormais à la science-fiction. Et force est de reconnaître qu'il y avait bien longtemps que l'on n'avait pas rencontré chose aussi étrange dans le domaine. Pourtant moins énigmatique que l'excellent Under the Skin que réalisa Jonathan Glazer en 2013 mais parfois tout aussi pesant et isolationniste que le troublant Honeymoon de Leigh Janiak en 2014, Significant Other (littéralement, Ma moitié) semble tout d'abord prendre sa source aux mêmes origines que les différentes variations sur le thème des voleurs de corps dont les premières traces remontent en 1955 avec le roman de Jack Finney originellement traduit chez nous sous le titre Graines d'épouvante. Un ouvrage maintes fois adapté sur grand écran puisque pas moins de cinq longs-métrages virent le jour entre 1956 et 2007 (Tout d'abord L'Invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel, L'Invasion des profanateurs de Philip Kaufman en 1978, Body Snatchers d'Abel Ferrara en 1993 et enfin Invasion d'Oliver Hirschbiegel et Invasion of the Pod People tout deux réalisés en 2007). Une thématique insinuant le remplacement de l'espèce humaine par une entité venue d'ailleurs qui fut reprise à d'autres occasions également. Tel The Faculty de Robert Rodriguez en 1998, le médiocre Rupture de Steven Shainberg en 2017, le Assimilate de John Murlowski deux ans plus tard et même le génial Invasion Los Angeles de John Carpenter qu'il ne faudrait surtout pas omettre. On le voit, les petits hommes gris (ou verts, c'est selon) qui aiment se soustraire à la présence de l'homme n'ont pas fini de faire parler d'eux. C'est donc encore une fois le cas avec Significant Other qui situe son action au beau milieu d'une forêt qu'ont décidé de parcourir, sac sur les épaules, le couple formé de Ruth (Maika Monroe) et Harry (Jake Lacy). Un couple amoureux. Lui veut faire sa déclaration entre deux énormes pins et au bord d'un précipice tandis qu'elle n'est pas très chaude. Une rencontre avec un phénomène dont le spectateur découvrira la source dès l'entame va bien évidemment tout remettre en question...


Effets-spéciaux discrets mais relativement efficaces, musique envoûtante (signée de Oliver Coates), caractérisation des principaux protagonistes inhabituelle, interprétation parfois approximative, mais mise en scène sobre et tangible font que tout se tient assez bien finalement. Après une première moitié qui ne tient que sur de faibles fondations en terme d'écriture, la suite promet quelques rebondissements dont une révélation contrecarrant complètement l'impression qu'avaient pu tout d'abord nous laisser l'un et l'autre des personnages. Réduit au strict minimum, le long-métrage de Dan Berk et Robert Olsen ne conviera qu'une toute petite poignée de seconds rôles et se concentrera avant tout sur son duo d'amoureux ''perdu'' dans une forêt on ne peut plus angoissante. Malgré l'apparente simplicité de la mise en scène et l'emploi abusif de Jump Scares qui tous se ressemblent (l'un après l'autre, Ruth et Harry sont surpris par l'arrivée soudaine de leur conjoint dans leur dos) et sont marqués par de maladroits déclenchements sonores, le spectateur sera peut-être surpris de découvrir quelques fondus enchaînés prouvant les réelles qualités en matière de recherche esthétique de la part des deux réalisateurs. Des séquences parfois bluffantes de beauté qui tranchent avec la monotonie de la mise en scène. Monotonie qui participe cependant au climat d'angoisse qui s'installe dès que la nuit tombe, laissant notre jeune couple face à cet inconnu que l'on sait malheureusement déjà venu d'ailleurs. Quelques plans gore viennent superficiellement épicer le récit qui n'avait cependant pas besoin de ces quelques étalages sanguinolents pour faire son petit effet. Si quelques passages paraissent au premier abord plutôt absurdes, ils trouvent en réalité leur justification lors des séquences qui vont leur succéder. Le budget du film étant visiblement limité, le film n'a pas l'ampleur des Grandes Œuvres de la science-fiction mais mérite tout de même l'intérêt des amateurs du genre. Une thématique abordée, au fond, de manière restreinte puisque Significant Other se transforme ensuite en un objet horrifique non dénué d'un certain humour. On regrettera malgré tout la dernière séquence située à bord d'une voiture, laquelle s'avère parfaitement inutile.... signe d'une éventuelle séquelle... ?

 

samedi 15 octobre 2022

Moon 44 de Roland Emmerich (1990) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Moon 44 de Roland Emmerich s'inscrit dans un certain type de longs-métrages de science-fiction qui le condamne d'emblée à finir ses jours au rayon ''nanars''. Il s'agit du quatrième film du réalisateur allemand et de sa seconde incartade dans le domaine de la science-fiction six ans après Le principe de l'Arche de Noé en 1984. L'intrigue se déroule en 2038 alors que sur Terre la quasi-totalité des ressources naturelles sont épuisées. Moon 44 est le nom d'une Lune située dans une galaxie lointaine et divers groupes espèrent pouvoir mettre la main dessus. Parmi eux se trouve une corporation déjà basée sur place. Mais depuis quelques temps, les vaisseaux chargés de transporter de précieux minerais extraits sur place semblent régulièrement être détournés. C'est ainsi qu'un agent est envoyé sur place aux côtés d'une quantité non négligeable de prisonniers ayant accepté de le suivre dans une mission de sécurité. Afin de protéger le site, ceux-ci vont être formés au pilotage d'hélicoptères de défense et d'attaque surarmés auprès de jeunes techniciens. Malheureusement, rien ne va vraiment se dérouler comme prévu. Les tensions montent rapidement entre les prisonniers et les techniciens... Plongé dans dans une brume quasi-permanente (surtout lors des vols d'essais), Moon 44 est plus proche de la vague de nanars italiens qui virent le jour à la suite d'Alien, le huitième passager et de sa suite Aliens, le retour que de ces derniers. Nous sommes au tout début des années quatre-vingt dix et certaines technologies désormais courantes ne sont évidemment pas encore d'actualité à l'époque. Si les technologies employées dans le film pouvaient encore faire illusion en ce temps là, aujourd'hui l'on peut se demander comment en 2038, les écrans peuvent encore être à tubes cathodiques et les consoles munies de boutons aussi disgracieux. C'est tout là le paradoxe d'une œuvre de science-fiction barbare où l'évocation d'un futur incertain était bridé par des limites en terme d'effets-spéciaux numériques. Un concept qui n'a d'ailleurs pas sa place dans ce contexte puisque chaque visuel y fait appel au ''génie'' des créateurs d'effets-spéciaux en ''dur''...


Autre soucis rencontré par Moon 44 : certains de ses personnages eux-mêmes. Dans une grande majorité, et sans avoir à l'esprit de mettre forcément en avant de tout jeunes adultes façon ''jeunisme'', les personnages manquent de crédibilité. Si de nos jours il est de coutume sur grand écran que des ''gamins'' soient suffisamment intelligents pour prendre le contrôle d'un vaisseau, à l'époque le concept était déjà moins courant et donc difficilement compréhensible. Mais ce qui dépasse ici les bornes est sans doute dans l'emploi de prisonniers tous plus abrutis les uns que les autres et auxquels est pourtant confiée la délicate tâche de sécuriser un site d'extraction. D'où des séquences que l'on a plus souvent l'habitude de rencontrer dans les cellules ou les douches d'une prison qu'à bord d'un vaisseau spatial ! Si Brian Thompson (Cobra de George Cosmatos, Full Contact de Sheldon Lettich, ou la série X-Files dans laquelle il interpréta le rôle récurrent d'un extra-terrestre polymorphe) n'est pas le plus mauvais acteur que l'on ait pu croiser sur un écran de cinéma, sa seule trogne laisse moins envisager au spectateur qu'il assistera à une œuvre subtile et profonde que ce qu'elle est réellement : bourrine, testostéronée, aux dialogues primaires et à l'intrigue rudimentaire. Oui, le quatrième long-métrage de Roland Emmerich n'est rien de moins, rien de plus qu'un petit film de science-fiction au scénario ultra-basique (les personnages multiplient les essais à la surface d'une lune au visuel atroce et jouent de leurs muscles d'un côté et de leur matière grise de l'autre) et au jeu souvent outré. Malgré la présence de l'actrice Lisa Eichhorn dans le rôle de Terry Morgan, Moon 44 manque cruellement de charme et de féminité. Quant aux présences de Michael Paré dans le rôle principal de Felix Stone et de Malcom McDowell dans celui du major Lee, celles-ci ne relèvent malheureusement pas le niveau du film. Vite vu, vite oublié...


 

mercredi 28 septembre 2022

A Boy and his Dog (Apocalypse 2024) de L.Q. Jones (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''Ce futur si proche, vous le vivrez peut-être...''. C'est vrai qu'il est proche puisque comme l'annonce l'affiche française de A Boy and his Dog traduit sous le titre de Apocalypse 2024, la fin du monde devrait être pour dans deux ans. Par contre, il va falloir que les dirigeants de notre planète mettent les bouchées doubles puisque ça n'est pas une hypothétique troisième guerre mondiale qui a réduit notre planète à un immense désert mais une quatrième. Qui a duré seulement cinq jours. Alors que Poutine menace aujourd'hui l'Occident d'employer l'arme nucléaire, le monde dans lequel évolue Vic (héros de ce long-métrage incarné par l'acteur Don Johnson que le monde entier connaît sous les traits de l'inspecteur James Crockett dans la série Deux flics à Miami) n'est plus qu'une vaste plaine recouverte de sable où les pilleurs font la loi. Le film ressemble en cela énormément au classique de l'australien George Miller, Mad Max 2. à tel point que A Boy and his Dog s'ouvre sur l'attaque d'innocents dont est témoin Vic comme le fut avant lui le héros du classique de la science-fiction post-apocalyptique postérieur de huit années. On peut donc considérer que le long-métrage de L.Q. Jones est l'ancêtre de celui de l'australien, servant plus ou moins officiellement de source d'inspiration aux péripéties de Max Rockatansky ! Comme l'indique d'emblée le titre original, on retrouvait d'ailleurs déjà dans A Boy and his Dog un homme affublé d'un chien. Lequel est cete fois-ci semble-t-il doté de la parole. Un détail qui posera sans doute jusqu'à la fin des aventures de ce drôle de personnage qui parfois s'active sans prendre le temps de réfléchir, des questions. Et une, en particulier : doit-on comprendre que Blood (c'est son nom), doublé dans la version originale par Tim Mcintire, est réellement doté de la parole ou le chien n'agit-il ainsi qu'à travers la pensée de son maître ? Un peu comme le Tom Hanks de Seul au monde, œuvre de Robert Zemeckis dans laquelle le personnage de Chuck Noland créait un partenaire en la personne d'un ballon ? Quelques détails viennent corroborer le fait que Blood soit réellement affublé d'une voix puisqu'il semble notamment capable d'indiquer à Vic la présence de ''femelles'' dans les parages...


Qu'il s'agisse du titre original ou de sa traduction française, l'un comme l'autre, les titres reflètent assez bien le contenu du film. Même si l'on préférera le titre américain, lequel crée une certaine empathie pour ses deux principaux protagonistes. Et pourtant, le caractère du personnage campé par Don Johnson peut s'avérer parfois relativement agaçant. Agissant sans réfléchir et ne faisant de compromis que dans son seul intérêt, Vic est finalement assez peu attrayant. Contrairement au chien dont on louera l'interprétation. Sans doute le meilleur ''acteur'' d'un long-métrage adapté de l’œuvre littéraire éponyme d'Harlan Ellison publiée six ans avant la sortie en salle du film de L.Q. Jones. Un réalisateur dont on se souvient davantage du visage que du nom (un pseudonyme qu'il conservera après l'avoir porté dans Le Cri de la victoire de Raoul Walsh) puisqu'il interpréta nombre de personnages dans divers thrillers et westerns. Durant sa carrière de réalisateur, L.Q. Jones tournera A Boy and his Dog, donc, mais avant lui le western The Devil's Bedroom onze ans auparavant ainsi qu'un épisode de la série culte Hulk en 1980. Plongés dans un monde post-apocalyptique, Vic et Blood vont croiser la route de brigands, voleurs de nourriture et assassins sans morale. Si la mort rode dans ce monde en surface où les denrées se font rares, il existe cependant un ''monde d'en bas'' dont l'entrée est symbolisée par une porte noire accessible grâce à une carte. Un lieu où décide de se rendre Vic contre l'avis de Blood qui le prévient des dangers potentiels. Une menace qui à la surface semble tout d'abord prendre la forme de trois individus dont le réalisateur cache scrupuleusement l'apparence. Trois hommes dont ne découvrons que les jambes et qui vont utiliser Quilla June Holmes (l'actrice Susanne Benton) comme appât...


Car si la nourriture se fait rare, les femmes également, semble-t-il. Attiré par la beauté de la jeune femme, Vic va se rendre dans le monde d'en bas où il va être capturé par les membres du Comité dirigé par trois individus dont un certain Lou Craddock (Jason Robards) et une certaine Mez Smith (Helene Winston). Le monde d'en bas tranche avec celui de la surface. Coloré, ''vivant'', il n'en est pas moins cauchemardesque. C'est presque l'univers de l'écrivain Lewis Carroll et notamment celui d'Alice au pays des merveilles qui y est convoqué. Dans cet univers apparemment idyllique où sont célébrés des dizaine de mariages et où les festivités vont bon train, le Comité mène la vie dure aux rebelles qui tentent de renverser l'état d'hégémonie qui règne dans ce bas monde. Condamnant à mort ceux qui tentent de renverser les membres du Comité. A Boy and his Dog est une œuvre de science-fiction aussi étonnante que déroutante, située dans un univers féérico-cauchemardesque mais souffrant d'une réalisation et d'une écriture parfois brouillonnes. Ce qui n'empêche pas le long-métrage de s'avérer intéressant à comparer à la vague de films post-apocalyptiques qui naîtront par la suite. On y appréciera surtout les rapports entre le maître et son chien même si le premier manque sensiblement d'humanité (Blood semble en effet ne servir que de guide à son maître) et l'étrangeté de l'univers lié au monde d'en bas. Pour le reste, le scénario de Harlan Ellison et L.Q. Jones se montre un peu léger...

 

Planet Dune de Glenn Campbell et Tammy Klein (2022) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Ça y est, je l'ai découverte, la seconde partie de l'adaptation cinématographique de Dune. Alors que sa sortie était à l'origine prévue pour 2023, celle-ci a débarqué plus tôt que prévu. Un an après que le réalisateur canadien Denis Villeneuve ait essuyé les plâtres de nombreuses critiques plus ou moins justifiées (certains se découvrant alors subitement un amour immodéré pour la piteuse version réalisée par David Lynch en 1984), celui-ci semble avoir choisi de jeter l'éponge puisque la suite que l'on s'attendait à voir apparaître sous le titre Dune : Partie 2 et qui finalement s'est révélée à nous sous celui de Planet Dune a été récemment produite par... The Asylum ! Et oui, comble de l'horreur, la production de cette suite n'étant donc plus assurée par Legendary Pictures (société de production notamment à l'origine de Batman Begins de Christopher Nolan, de Man of Steel de Zack Snyder ou de Crimson Peak de Guillermo del Toro), la responsabilité en incombe donc au distributeur américain généralement spécialisé dans la production de Mockbusters... et... je... commence... à comprendre... mon erreur ! Je me disais aussi qu'avec une affiche aussi laide reprenant le concept du Ver des sables dans une approche esthétique déplorable avait de quoi laisser dubitatif. S'explique alors également le titre : Planet Dune. Rien à voir avec un quelconque prolongement du long-métrage du réalisateur canadien sorti sur les écrans l'année passée. Un ou deux oufs de soulagement plus tard, on se rend bien vite compte que le film de Glenn Campbell et Tammy Klein ne s'inspire que de très loin du roman de Franck Herbert bien que derrière son concept de Mockbuster se cachent évidemment de serviles manipulations. Comme celle de conserver quelques aspects du roman ou du long-métrage de Denis Villeneuve pour faire croire aux innocentes et naïves victimes qui seraient tombées dans le panneau qu'il s'agit bien d'une œuvre directement rattachée à l'univers de l’Épice, de la maison Atréides, des Harkonnens ou des célèbres Vers des sables !


Visuellement, Planet Dune est évidemment très laid et l'on ne doute pas un seul instant que le film n'ait pas bénéficié des mêmes cent soixante-cinq millions que le long-métrage de Denis Villeneuve. S'agissant d'une production directement liée à The Asylum, les effets-spéciaux sont typiques de ceux que l'on retrouve chez ce distributeur. Des CGI bas de gamme rendant le tout superficiel. Ajouté à cela, quelques formidables incohérences : prenons par exemple les vers (victimes d'une perte de poids importante en comparaison du Dune de Denis Villeneuve) qui, si l'on prend en compte le fait qu'ils ne semblent pas être en mesure de quitter les sables (on en voit un buter contre un rocher), ne devraient par exemple pas être en mesure de pénétrer l'intérieur d'un vaisseau. Et pourtant... Le script met au centre de l'aventure le lieutenant Astrid, une astronaute qui lors du sauvetage d'un cosmonaute d'origine russe s'est attirée les foudres de ses supérieurs en désobéissant à leurs ordres (sachant que dans le futur, des accords ont été conclus afin qu'aucun état n'interfère avec un autre). Dégradée, sa supérieure directe (Sean Young dans le rôle de Chase) lui octroie par amitié une mission de sauvetage à bord d'un vieux vaisseau. Accompagnée par trois autres membres, Astrid va devoir poser l'engin et son équipage à la surface d'une planète désertique afin de sauver les survivants d'une base implantée sur place. Mais c'était sans compter sur la présence de vers des sables géants contre lesquels tous vont devoir tenter de survivre...


La profondeur de l'univers de Franck Herbert ayant ici fondu comme neige au soleil, on se retrouve avec un scénario écrit à quatre mains par Lauren Pritchard et Joe Roche parfaitement inintéressant. D'un classicisme repoussant les frontières de l'ennui, le film contient fort heureusement quelques séquences nanardesques du plus bel (et involontaire) effet ! L'un des sommets demeurant sans doute la séquence lors de laquelle deux représentants de sexe masculin situés dans une grotte tentent d'échapper à un vers. À elle seule, cette scène mérite l'attention des amateurs de nanars. Entre l'intégration de CGI totalement ratée et les deux acteurs tentant de nous faire croire qu'ils font usage de leurs forces afin de tirer une corde, la séquence pourrait bien devenir le nouvel emblème du Nanar ! Si seulement tout le film avait pu être de cet acabit. Mais du nanar jusqu'au navet il n'y a parfois qu'un tout petit pas à franchir. Un saut dans le néant que Planet Dune parvient malheureusement à franchir sans problèmes. Autant dire que perdre un peu moins d'une heure trente n'a aucun intérêt. Le film de Glenn Campbell et Tammy Klein n'aidera malheureusement pas les plus impatients à attendre jusqu'à la sortie de la seconde partie du diptyque consacré par le réalisateur canadien à l'univers de Dune...

 

samedi 24 septembre 2022

Alien : Mission sous haute tension (Alien Fury: Countdown to Invasion) de Rob Hedden (2000) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Typique de la majorité des productions télévisuelles de science-fiction du début des années 2000, Alien : Mission sous haute tension (Alien Fury: Countdown to Invasion) n'est pas le genre de téléfilm à faire des remous dans sa catégorie. Écrit et réalisé par Rob Hedden dont la carrière est quasiment entièrement consacrée à la télévision, Alien : Mission sous haute tension met en scène le directeur d'un département de la défense américaine responsable de la surveillance de l'espace, à la recherche du moindre signe pouvant être émis par des extraterrestres. Alors qu'est menacée de fermeture la STRAW (le département en question), Bill Templer (l'acteur Dale Midkiff) ne trouve rien de mieux que d'évoquer la présence d'aliens installés dans l'un des cratères de la Lune. Il trafique ainsi des photos prises par un satellite et ceux qui voulaient jusqu'à maintenant fermer la division pour des raisons budgétaires s'intéressent désormais à l'affaire. Bientôt, certains agents découvrent cependant que le canular n'en est plus un : en effet, la présence d'extraterrestres s'avère bien réelle. Mais alors que l'un des employés de la STRAW s'est emparé de documents confidentiels afin de révéler la vérité au monde, il est pris en chasse par Ava Zurich (Chyna), la chef de sécurité du département. En outre, l'inspecteur Kevin Anjanette (Dondre T. Whitfield) s'intéresse de très près à l'affaire et décide d'enquêter de son côté...


Les amateurs de films d'horreur en général et de la franchise Vendredi 13 en particulier ne peuvent ignorer l'existence du réalisateur Rob Hedden puisqu'en 1989, il réalisa lui-même le huitième chapitre des aventures de Jason Voorhees, Vendredi 13, chapitre 8: L'ultime retour ainsi que deux épisodes de la série inspirée des méfaits de celui qui demeure toujours l'un des plus célèbres tueurs masqués de fiction. Cependant, avec Alien : Mission sous haute tension, nous nous retrouvons dans une autre catégorie de cinéma. De la science-fiction de bas étage, visuellement pénible à soutenir malgré un script de base plutôt intéressant. Imaginez : des extraterrestres établis sur la surface de la Lune et la menace prochaine d'une invasion ! Mais encore aurait-il fallut que le réalisateur et scénariste se donne les moyens d'offrir au projet les ressources nécessaires pour que le projet ressemble à autre chose qu'à une production à peine digne de figurer au catalogue de The Asylum !


Car Alien : Mission sous haute tension est... comment dire... laid! Durant une bonne moitié du récit, on hésite à appuyer sur stop pour ranger le dvd dans son boîtier et laisser le tout prendre la poussière tout en bas d'une étagère. Il est sans doute courant d'exprimer la chose de cette manière mais c'est encore comme ustensile pouvant caler un meuble bancal que le film et son support peuvent encore espérer avoir une utilité. Bon, reconnaissons que même si visuellement le téléfilm de Rob Hedden ne change pas d'un iota, les choses s'accélérant par la suite, on s'ennuie un peu moins lorsque les événements se précipitent, que l'on apprend la réalité de ce qui jusque là n'apparaissait que comme un canular, que le flic de service se lance dans la prospection et que Bill Templer, tout aussi ''toc'' qu'apparaisse son personnage, montre son vrai visage. Si j'osais, j'affirmerais que Alien : Mission sous haute tension est à ranger dans la catégorie des films du type L'invasion des profanateurs de sépultures ou de la série Les envahisseurs. SI J'OSAIS !!! Mais comme je me dégonfle assez facilement, je dirais plutôt qu'il s'intègre en réalité plus facilement dans celle des bonnes grosses daubes qui pullulent dans le genre. Une idée originale mais une mise en scène et une interprétation souvent plus que médiocres. Les effets-spéciaux ? C'est simple, ils sont aux abonnés absents. Tellement plus simple de cacher des envahisseurs derrière l'apparence d'êtres humains. Ce qui permet d'économiser pas mal de billets verts en terme de maquillages. Et dans le genre, Rob Hedden ne s'est pas fait prier ! Bref, passez votre chemin...

 

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