Beyond the Universe
clôt
un tout petit cycle consacré au réalisateur, scénariste et
producteur américain Robert Emenegger après Warp
Speed et
Time Warp.
Au delà des fictions qu'il réalisa et celles dont il fut le
producteur, Robert Emenegger tourna également plusieurs
documentaires aux côtés d'Allan Sandler au profit du département
de la défense des États-Unis afin de promouvoir son approche de
l'ufologie, jouant ainsi sur la fascination du public pour une
éventuelle rencontre du troisième type. Baignant donc en permanence
dans un univers de science-fiction, Robert Emenegger revenait une
fois encore à la charge dans ce domaine avec Beyond
the Universe
qui contrairement aux deux autres longs-métrages évoqués dans ce
petit cycle qui lui est consacré, possède quelques relatives
qualités. Bien moins mauvais que Warp Speed et
Time Warp donc,
cet ''Au delà de
l'Univers''
n'en est pas moins bricolé. Mais ses vaisseaux possèdent enfin une
géométrie en trois dimensions et n'ont plus l'air d'avoir été
découpés dans des revues spécialisées. Pourtant, tout comme les
deux autres exemples, Beyond the Universe
a tout l'air du film réalisé à la vas vite. Ce que peut expliquer
le projet mis en place par Allan Sandler et Robert Emenegger de
tourner en l'espace de douze mois environs, dix longs-métrages. Un
exploit que les deux hommes parviendront à réaliser malheureusement
au détriment d'effets visuels désuets et de mises en scène bâclées.
Beyond the Universe
débute un siècle après que la Terre ait été littéralement
ravagée par une succession de cataclysmes dû à deux guerres
atomiques. L'oxygène y étant devenue une denrée rare, la
population s'en voit administrer un faible pourcentage, les malades
étant les premières victimes des drastiques restrictions imposées
par le gouvernement. Un homme pourtant semble avoir trouvé une
solution afin de sauver les habitants de la planète. Un cristal aux
facultés étonnantes puisque capable de synthétiser la pensée de
celui ou celle qui se concentre dessus. Beyond
the Universe
semble évoquer l'Hypothèse
Biogéochimique ou,
Hypothèse Gaîa
selon laquelle l'ensemble des créatures vivant sur Terre formeraient
un vaste super-organisme appelé Gaïa
en accomplissant l'autorégulation de ses composants pour favoriser
la vie.
L'humanité y est traitée comme un cancer, l’œuvre de Robert
Emenegger revêtant un aspect environnemental, écologiste et new age
quelque peu en avance sur son temps (n'oublions pas que le film a
presque quarante ans d'existence).
En
vedette, l'acteur David Ladd, plus ''connu'' pour avoir produit
L'Emprise des Ténèbres
de Wes Craven en 1988 que pour avoir joué dans Le
Métro de la Mort
de Gary Sherman en 1972, Le Jour du Fléau
de John Schlesinger en 1975 ou dans un épisode de Kojak
deux
ans plus tard (I
Could Kill My Wife's Lawyer)
y tient le rôle principal. Commandant d'un vaisseau et chef du
projet de fabrication du ''Comaducteur''
(l'appareil évoqué plus haut), David va devoir faire face à un
gouvernement qui en secret a mis en place des directives sous le nom
de programme
Réhab-1
particulièrement restrictives et mortelles : la conception
d'enfants est devenue interdite, les espèces animales consommatrices
d'oxygène doivent être systématique annihilées. Mais il y a
pire : le gouvernement aidé par les médias audiovisuels promet
aux personnes âgées de plus de 65 ans, handicapées ou souffrant
d'une maladie grave de postuler au programme ''Réhab-1''
directement parrainé par le gouvernement alors que la vérité est
toute autre comme le découvrira David. En effet, le programme
''Réhab-1''
vise en réalité à supprimer de la société toute personne malade
bénéficiant des ressources vitales réservées à la population
saine en les envoyant vers un centre qui se chargera à son tour de
les expulser vers un astéroïde. Là, elles se verront administrer
un gaz innervant avant d'être éjectées et de mourir dans
d'atroces conditions. D'une certaine manière, le sujet de Beyond
the Universe
repose sur un scénario semblable à celui du grand classique de la
science-fiction réalisé en 1974 par Richard Fleischer, Green
Soylent.
Mais ne nous emballons pas. L’œuvre de Robert Emenegger lui est
infiniment inférieure. Si l'interprétation est plutôt convaincante
et le thème passionnant, son traitement n'atteint pas l'ambition
d'un tel sujet. Décors cheapos et bavardages incessants font de
Beyond the Universe
une toute petite production de science-fiction qui mériterait un
remake avec des moyens financiers beaucoup plus importants...