Merci à Captain Midnight pour le partage...
Acteur et scénariste de
films soviétiques et russes, Vassily Livanov signe en 1972, le
court-métrage d'animation et de science-fiction Phaéton, fils
du soleil (Phaethon: syn solntsa et également
Фаэтон - сын солнца).
La principale valeur de ce court-métrage proclamé film-hypothèse
par son auteur est d'être éducative ; Car au delà de la
fiction propre au voyage entrepris par ses personnages, Phaéton,
fils du soleil évoque
l'hypothèse d'une intervention divine ayant eu pour conséquence la
destruction de ce que certains semblent vouloir prétendre être la
dixième planète de notre système solaire. En effet, selon certains
scientifiques, une régularité mathématique se révélerait être
tangible entre les différentes planètes de notre système et le
soleil. La distance entre chacune d'entre elles ne serait donc pas le
fruit du hasard mais d'un savant calcul naturel. C'est en observant
la position de la Ceinture principale d'astéroïdes située entre
Mars et Jupiter que ces mêmes scientifiques en ont conclu que les
débris la constituant seraient en fait des morceaux d'une ancienne
planète détruite par la force de gravitation de Jupiter.
L'on
sait aujourd'hui que c'est l'inverse. En effet, c'est selon d'autres
scientifiques, cette même force de gravitation de la géante gazeuse
qui aurait empêché ces débris de s'amalgamer et de devenir la
dixième planète évoquée plus haut. A la lumière du jour,
Phaéton, fils du soleil
apparaît donc comme obsolète, ce qui ne l'empêche bien évidemment
pas d'avoir une valeur documentaire fort appréciable puisque témoin
de l'imagination de certains qui espéraient y découvrir peut-être
les origines de certains dessins découverts sur Terre et datant de
temps très anciens.
Relativement
simple à comprendre et usant de styles graphiques nombreux et
différents, l'un des principaux soucis du court-métrage demeure
justement dans sa durée quand le spectateur, à l'évocation d'un
voyage vers la Ceinture d'astéroïdes, se met à rêver du
long-métrage auquel il aurait pu ressembler. Afin d'étayer son
hypothèse, Vassily Livanov évoque également la mythologie grecque
à travers une œuvre picturale magnifique, et toute en mouvement.
Le
choix du titre n'est donc pas le fruit du hasard et si l'expédition
menée par les deux astronautes porte le nom de
Phaéton I,
c'est parce qu'est évoqué le récit de ce fils d'Hélios, mort
foudroyé après avoir perdu le contrôle du char solaire de son
père. D'où les conséquences sur la planète réduite en millions
de roches constituant depuis, la Ceinture d'astéroïdes.
Tout
n'est donc que légende, mais le travail effectué sur la bande-son
et certains travaux picturaux demeurant fort intéressants (on se
retrouve plongé dans un univers à la Temps
X des
frères Bogdanov), Phaéton, fils du soleil
plonge
le spectateur dans une certaine apesanteur. Les fans de
science-fiction reposant sur des hypothèses scientifiques prendront
sans doute beaucoup de plaisir à découvrir cet excellent
court-métrage d'animation et de science-fiiction même s'il a très
nettement vieilli depuis sa création au début des années
soixante-dix. On y sent, derrière 'l'affabulation',
la rigueur toute russe. Où le rêve de la conquête spatiale le
mêle à la mythologie grecques. Une courte mais passionnante
expérience...