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samedi 13 septembre 2025

Alien : Earth de Noah Hawley : Episodes 5 & 6 (2025) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Avec son titre (In Space, No One...) et son retour en arrière de dix-sept jours revenant sur les événements qui se sont produits à bord du cargo USCSS Maginot, le cinquième épisode de la série Alien:Earth devait ou aurait dû réconcilier les fans de la première heure. Celles et ceux qui ne jurent que par Alien, le huitième passager de Ridley Scott et pour certains autres, que par Aliens, le retour de James Cameron risquent cependant de tomber bien bas. Tout laisse pourtant entrevoir un hommage au premier long-métrage. Du réveil des passagers de l'USCSS Maginot jusqu'à l'attaque du xénomorphe et l'évasion de l'unique survivant... Reprenant certaines séquences iconiques du premier long-métrage à avoir vu le jour en 1979, cet épisode laissait espérer qu'enfin la série n'allait pas définitivement sombrer dans le néant et dans l'indigence et pourtant, loin de satisfaire les aficionados du xénomorphe, In Space, No One... que réalise Noah Hawley, auteur du tout premier, réussit tout de même l'exploit de nous laisser indifférents. Prouvant s'il était besoin que Ridley Scott avait déjà tout compris s'agissant de la manière de construire son œuvre, parfaite à vrai dire, et auquel aucun simulacre aussi pathétique fusse-t-il que ce cinquième épisode ne pourrait faire de l'ombre. Ni même entacher. Concernant la créature, et comme cela sera encore plus visible dans le prochain épisode, le créateur de la série semble avoir choisit de lui couper véritablement les couilles en amenuisant sa puissance par l'entremise d'autres espèce extraterrestres et hostiles qui viennent nous apprendre qu'il y a peut-être des moyens plus radicaux que l'emploi d'armes à feu pour en venir à bout. Un gloubiboulga indigeste qui donne à penser que le pire des dangers ne vient peut-être pas du xénomorphe mais d'organismes beaucoup plus petits et qui ont pour habitude de parasiter leurs hôtes ! Si le script emprunte à celui du génial Dan O'Bannon et si les décors rappellent bien évidemment ceux du cargo spatial Nostromo, l'ambiance y est malheureusement mille fois moins anxiogène que dans les aventures que partageaient Ripley, Dallas et le reste de l'équipage ! Peut-être cela est-il dû à l'accoutumance ?


Ou peut-être la responsabilité en incombe à un réalisateur et des scénaristes qui plombent l'aventure de l'équipage du cargo USCSS Maginot en alignant des séquences de courses-poursuites et d'actes horrifiques totalement vidés de leur substance ? Bien qu'à son époque Ridley Scott était parvenu à signer un film terriblement oppressant et jamais ennuyeux malgré un rythme relativement lent, Noah Hawley n'a ici pas une once du talent de son prédécesseur et signe avec In Space, No One... une pâle copie totalement dévitalisée... Maintenant, concernant l'épisode suivant intitulé The Fly, il semblerait que l'on ait atteint un point de non retour... Sydney Chandler continue d'incarner une Wendy toujours plus insupportable. Surtout depuis qu'elle s'est découverte la capacité de communiquer avec les xénomorphes (nous offrant ainsi des séquences parfaitement ridicules). Mais lorsque son frère l'entend affirmer que l'un d'eux pourrait ''être gentil'', on sent déjà venir pointer un petit goût de collaboration future entre l'Homme et la Créature. Mais ça, encore, peut-être aurions-nous pu l'envisager s'agissant de n'importe quelle autre franchise de science-fiction horrifique mais de là à sacrifier le xénomorphe sur l'autel d'une série qui de toute manière part dans tous les sens, c'est non ! Ne parlons même pas de Samuel Blenkin qui dans le rôle toujours plus arrogant du richissime Boy Kavalier se présente à une réunion les pieds crasseux posés sur la table ! Fidèle à la mollesse qui caractérisait déjà les cinq précédents épisodes, réalisé par Ugla Hauksdóttir, The Fly évolue lui aussi très lentement. En ajoutant toujours plus de couches scénaristiques successives à un récit qui se voudrait donc plus profond tandis que l'on aurait sans doute aimé plus de simplicité. Parasitisme, communication télépathiques, incidents en tous genres, bavardages interminables, personnalités crispantes, attitudes invraisemblables, ce sixième épisode est un festival qui remet les pendules à l'heure et permet finalement de relativiser au sujet de l'antépénultième et de l'avant-dernière itérations signées Ridley Scott au cinéma en 2012 et 2017 (Prometheus et Alien Covenant). Et dire qu'il reste encore deux épisodes avant d'être (définitivement?) débarrassés de cette série presque infâme qui ne rend absolument pas hommage au mythique long-métrage originel...

 

vendredi 12 septembre 2025

Proyecto Ovni de Kasper Bajon (2025) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Si la mini-série polonaise Proyecto Ovni porte effectivement en son sein le sujet des extraterrestres, le plus curieux n'est pas tant l'hypothèse d'une observation qui oppose le jeune Zbigniew Sokolik (Mateusz Kosciukiewicz), persuadé qu'ils sont issus des fonds marins de l'Atlantique, à des sceptiques ou encore à des ufologues qui fondent leurs origines sur une civilisation provenant d'une lointaine galaxie que du traitement de l'intrigue. Laquelle se disperse pour laisser finalement le propos s'étendre à d'autres sujets. Principalement incarné par l'acteur polonais Piotr Adamczyk que l'on a pu notamment découvrir dans les saisons deux, trois et quatre de l'excellente série de science-fiction uchronique américaine For All Mankind, le personnage de Jan Polgar anime une émission très populaire en son pays qui s'est spécialisée dans la vulgarisation de phénomènes extraordinaires dont les extraterrestres et les objets volants non identifiés sont au cœur du sujet. Invité à participer à l'émission alors qu'il affirme avoir été lui-même le témoin d'une apparition d'ovni dans la région de Warmia, en Pologne, Zbigniew Sokolik est ridiculisé par l'animateur malgré des preuves photographiques indéniables. Écœuré, celui-ci retourne chez lui mais bientôt, il est de nouveau contacté par Jan Polgar qui sur commande du directeur de la chaîne est envoyé à Truskasy où un vieil homme affirme avoir lui-même aperçu des ''petits hommes verts''. Sur un postulat on ne peut plus commun à nombre de longs-métrages, de téléfilms et de séries télévisées, le créateur de Proyecto Ovni Kasper Bajon évoque son sujet dans le délicat contexte d'une Pologne du début des années quatre-vingt. Riche d'une reconstitution technologique et architecturale que l'on devine rigoureuse, le récit pointe l'agitation politique qui s'empare alors d'un pays en pleine mutation. Si l'on s'en tient strictement au concept d'une espèce originaire d'une lointaine galaxie, les amateurs de science-fiction versant dans les thèmes de l'invasion ou d'une hypothétique rencontre du troisième type risquent de faire grise mine !


Pour une mini-série concentrée autour de quatre épisodes seulement, l'avalanche de sous-intrigues peut à différents degrés donner le tournis. Y sont développés une somme importante de personnages plus ou moins secondaires et de thème dont l'adultère rejoint le principe de ''trahison'' dont le jeune passionné d'ufologie s'est senti la victime. Mettant ainsi la carrière et l'avenir professionnels de Jan Polgar en danger face à une épouse possiblement revancharde (l'actrice Marianna Zydek dans le rôle de Lenta Nalecz-Polgar) et d'une maîtresse et collègue de travail ambitieuse, l'animateur va en outre devoir composer avec certains responsables politiques et militaires. Côté science-fiction, la série se montre relativement chiche. Rien de véritablement spectaculaire à mettre sous les yeux des téléspectateurs puisque le sujet central est ailleurs. La complexité du récit demande un minimum de concentration et l'acceptation selon laquelle tout ne tournera donc pas autour de ce fantastique événement qui s'est produit dans le pays doit obligatoirement faire son petit bonhomme de chemin. S'agissant d'une œuvre dont l'essence même est de rappeler le contexte politique et social de la Pologne du tout début des années quatre-vingt, une certaine tension mêlée à un sentiment de paranoïa se développe tout au long du récit. Pourtant très courte, la mini-série Proyecto Ovni a tendance à parfois traîner en longueur et à aborder des sujets qui n'ont pas toujours leur place dans ce genre de contexte. Une forme de ''remplissage'' dont nous nous serions sans doute passés pour mieux s'imprégner du ''merveilleux'' ou du ''terrifiant'' qu'inspire l'hypothèse d'une présence bienveillante ou malveillante venue d'ailleurs. Fidèle à la rigueur slave, Kasper Bajon offre une reconstitution intéressante de ce début de décennie et oppose les croyances en terme d'OVNIs au sein même des ufologues. Alors que l'intrigue semble arriver à son terme, l'ambiance devient de plus en plus oppressante, voire glaçante et dystopique. Le final laissant même la porte ouverte à quelques suppositions passionnantes quant à une éventuelle saison deux... Pour l'instant, rien d'officiel concernant une suite à cette série polonaise diffusée sur Netflix mais des questions demeurées en suspens et auxquelles l'on espère avoir prochainement la réponse...

 

dimanche 24 août 2025

Alien : Earth de Noah Hawley (2025) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Bon ben, après avoir découvert seulement deux épisodes, j'ai eu très rapidement envie de laisser tomber la série Alien : Earth de Noah Hawley. Écrit par l'auteur de l'adaptation télévisuelle du génial Fargo des frères Ethan et Joel Coen, la promesse d'éprouver en 2025 le même ressenti que ceux qui avaient découvert Alien, le huitième passager de Ridley Scott à l'époque de sa première diffusion sur grand écran en 1979 demeure bien évidemment inenvisageable. Mais de là à nous balancer du xénomorphe façon ''sodo non consentie'', c'est non. Bien entendu, l'on rejoindra toutes celles et ceux qui prêchent la qualité de l'environnement visuel. Il faudrait être particulièrement difficile pour ne pas reconnaître que les effets-spéciaux sont de qualité. Pour autant, cela ne constitue pas l'essentiel d'un univers dont les jalons ont été déposés voilà déjà plus d'un demi-siècle. Le sujet ayant été maintes fois remanié à travers les visions personnelles de James Cameron (Aliens, le retour), de David Fincher (ALIEN³) et du français Jean-Pierre Jeunet (Alien, la résurrection) avant que Ridley Scott ne reprenne lui-même la main en réalisant Prometheus en 2012 et Alien : Covenant en 2017, on pouvait espérer que Noah Hawley envisage la série par un retour aux sources. Ce qu'est théoriquement et chronologiquement Alien : Earth puisque la série s'inscrit dans une temporalité qui précède de deux ans le premier long-métrage. Tout en cherchant à happer l'attention d'un public pratiquement en culotte courte à travers un casting en partie constitué d'interprètes eux-mêmes relativement jeunes. Mais en réalité, si l'on veut vraiment découvrir le mythe dans l'ordre chronologique, il faut savoir que la première rencontre entre l'homme et le fameux xénomorphe ne remonte ni en 2122 (Alien, le huitième passager) ni deux ans auparavant (Alien : Earth) ''mais pour l'instant'' (on ne sait jamais avec les scénaristes) en 2093 avec Prometheus... Et à dire vrai, c'est un peu de ce côté là que les choses coincent... Si la franchise s'est dispersée à travers diverses considérations historiques ou chronologiques en raison de l'implication de scénaristes et de réalisateurs qui n'étaient pas impliqués dans le projet d'origine (lequel s'est finalement étendu au delà du premier long-métrage), considérer cette première série ancrée dans l'univers d'Alien du point de vue du fan de la première heure sera bien différent de l'observation qu'en fera le novice.


Déjà troublés voire agacés par le nouvel angle que proposa Ridley Scott à la saga qu'il créa lui-même à travers son Prometheus, les anciens trouveront sans doute à redire, du moins concernant les deux premiers épisodes en question, lesquels rebattent les cartes assez lourdement. Intégrant en outre une société régentée par diverses corporations revendiquant notamment les richesses naturelles de notre planète. L'intelligence Artificielle n'étant désormais jamais très loin de tout ce que propose la science-fiction, le sujet des xénomorphes n'est plus le seul ''attrait'' de Alien : Earth et devient même parfois secondaire. La série faisant ainsi intervenir d'autres ''modèles humains'', tels les Cyborgs, les Synthétiques ainsi que la toute dernière technologie consistant à intégrer chez ces derniers la conscience d'individus de chair et de sang. Et ici, à proprement parler, celle d'enfants malades qui par conséquent vont pouvoir survivre et se voir en outre dotés de facultés hors normes. Justifiant ainsi le futur affrontement entre des êtres qui ne tiendraient normalement pas plus d'une poignée de secondes face à des créatures extraterrestres particulièrement belliqueuses... Ensuite, concernant également les deux premiers épisodes, à tour de rôle l'un et l'autre tentent de convaincre les fans de la première heure et les nouveaux venus. Concernant les premiers, rien ne vient davantage appuyer ce sentiment que la présence du cargo marchand USCSS Maginot et ses passagers qui l'un et les autres ne peuvent qu'engendrer une certaine ''empathie'' puisque l'hommage au cargo interstellaire Nostromo et à son équipage formé autour de Dallas, Monroe, Lambert, l'androïde Ash ou bien évidemment Ripley s'avère remarquable. Pour les plus jeunes d'entre nous, rien de plus simple : ''Impliquer'' les nouveaux adeptes passe par un rajeunissement partiel du casting et par une horreur beaucoup plus frontale et donc nettement moins ''raffinée'' que pour l'original. Une approche qui désole et fait acte de repoussoir pour les nostalgiques qui, confrontés à un cruel manque de suggestivité, regretteront sans doute de retrouver si rapidement et si frontalement l'une de leurs créatures préférées... Au point même que certains, comme moi, remettront en question d'intérêt de poursuivre l'aventure Alien : Earth jusqu'à son terme...

 



jeudi 29 mai 2025

The Silent Sea de Choi Hang-yong (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

L'intrigue de la série sud-coréenne The Silent Sea (Goyo-ui Bada dans sa version originale) déplace ses personnages dans un futur plus ou moins lointain prenant pour cadre une station lunaire alors que sur Terre, l'eau a presque totalement disparue et se trouve désormais rationnée. Quelques rares images de notre planète sont exposées à l'écran tandis que la très grandes majorité des séquences se situent donc à bord de la station située aux abords de la Mer de la Tranquillité et où une première équipe de scientifiques fut envoyée cinq ans auparavant afin d'y effectuer des recherches. Un nouveau groupe d'astronautes est envoyé sur place et après avoir connu une grave avarie qui a condamné leur navette à disparaître au fond d'un gouffre, le chef de mission Han Yoon-jae (Gong Yoo) et les autres membres de l'expédition se rendent à la station. Remplissant in-extremis leurs réserves d'oxygène, ils découvrent tout d'abord que l'équipe de la précédente mission est passée de vie à trépas pour des raisons qui demeurent encore inconnues... Parmi les membres du nouvel équipage, l'on retrouve notamment l'astrobiologiste Song Ji-an (Bae Doona), le pilote de la navette Kim Sun (Lee Sung-Wook) ou encore le docteur Hong Ga-yeong (Kim Sun-young)... Créée par le réalisateur, scénariste et acteur sud-coréen Choi Hang-yong, la série est constituée de huit épisodes particulièrement inspirés par certains classiques de la science-fiction mêlant le genre à l'horreur et l'épouvante. Et deux longs-métrages en particulier puisque Alien de Ridley Scott et sa première séquelle Aliens réalisée quant à elle par James Cameron semblent avoir très fortement influencé le scénariste Park Eun-kyo. Dans la mesure où le spectateur est fan du premier, The Silent Sea va lui permettre de retrouver le climat anxiogène du chef-d’œuvre du cinéaste britannique en ce sens où le cadre et l'ambiance générale de la série retranscrivent plutôt fidèlement ceux du premier volet de la franchise mettant en scène le célèbre xénomorphe. En dehors de quelques espaces où les éclairages sont demeurés intacts, la plupart des coursives que vont explorer les membres de l'équipage seront plongés dans une obscurité à peine troublée par la présence de lampes-torches. En ce sens, Choi Hang-yong rempli parfaitement le contrat s'agissant d'instaurer une certaine angoisse tout au long d'une série qui cependant, aurait sans doute mérité d'être concentrée non pas en huit épisodes mais en seulement cinq ou six.


En effet, bien que les personnages, tous parfaitement campés, nourrissent chacun à leur manière le récit et bien que le principe d'exploration d'une base lunaire plongée dans le noir et d'une enquête menant à la résolution d'un phénomène aux conséquences désastreuses cultivent un réel intérêt pour l'intrigue, la redondance n'est pas loin. Malgré tout, The Silent Sea diffuse au compte-goutte quelques couches supplémentaires de sous-intrigues qui lui permettent de tenir la route ''PRESQUE'' jusqu'à sa conclusion. Recherche de la sœur disparue lors de la première mission (celle de Song Ji-an, Song Won-kyeong, incarnée à deux âges différents par les actrices Kang Mal-geum et Gong Jin-seo). Enqueête scientifique. Double-jeu... The Silent Sea évoque donc les recherches menées cinq ans en arrière par la précédente équipe de chercheurs, lesquels mirent à jour une eau dont les propriétés pourraient permettre de redonner espoir à l'espèce humaine. Une substance pourtant non dénuée d'effets secondaires dévastateurs comme purent le découvrir les téléspectateurs dès la mise en ligne de la série sur Netflix en décembre 2021. Jouant tout d'abord énormément sur le climat oppressant des installations lunaires, la série vire ensuite à l'horreur à travers une présence visiblement hostile et très attachée au seul élément liquide présent sur la station. D'où le rapport avec Aliens de James Cameron puisque la venue du personnage de Luna 073 (l'actrice Kim Si-a) semble cette fois-ci directement se référer à la gamine prénommée Newt (incarnée alors en 1986 par la jeune Carrie Henn dont il s'agira d'ailleurs de la seule présence sur grand écran avant de ''donner de la voix'' pour le film d'animation de L. Ruhland Thunder Island en 2020). Comment, en effet, ne pas ressentir le rapport entre la Luna 73 (en fait, l'un des nombreux clones ayant servi de cobayes cinq ans plus tôt) et l'astrobiologiste Song Ji-an comme une nouvelle itération de la relation qu'entretint Newt avec l'héroïne de la saga Alien incarnée alors par l'actrice américaine Sigourney Weaver, le lieutenant Ellen L. Ripley ? Bref, The Silent Sea est bourré de qualités. Mais est parfois engoncé dans une certaine répétitivité et dans une accumulation d'invraisemblances que l'on ne pourra cependant pas lui reprocher. À part sans doute cette fin un peu niaise et pour le coup, terriblement improbable. N'ayant pas connu le même succès que les grosses franchises notamment à l'effigie de l'excellent Squid Game, il semble peu probable que les fans (et il y en a) voient débarquer un jour une seconde saison pourtant très attendue...

 

dimanche 2 février 2025

Silo - saison 2 de Graham Yost (2024) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

À l'issue de la première et brillante saison de la série de science-fiction américaine Silo, son créateur Graham Yost avait déployé lors de la conclusion, l'idée selon laquelle il existait de nombreux autres endroits comme celui où vivent les protagonistes. L'héroïne Juliette Nichols (Rebecca Ferguson) avait été contrainte et forcée d'aller s'occuper du nettoyage de la caméra extérieur. Laquelle avait fait le choix de n'en rien faire et d'aller explorer ce qui pouvait se cacher au delà de la colline. Cette ''frontière'' qu'aucun de ceux qui furent jetés dehors avant elle ne parvinrent à atteindre. À l'intérieur du Silo 17, les habitants devinrent témoins de la scène et les plus proches amis de Juliette, convaincus qu'elle avait pu y survivre. Dès le 15 novembre 2024 et jusqu'au 17 janvier dernier, la plateforme Apple TV+ a diffusé l'intégralité des dix épisodes de la seconde saison. Et en faisant aventurer son héroïne dans un second Silo, Graham Yost permet à cette nouvelle fournée d'être découpée en deux parties bien distinctes. Car l'on retrouve bien évidemment tous les protagonistes de la première saison mais aussi de nouveaux personnages, eux, issus de ce second silo dont on devine le sort qui lui fut accordé dès l'entrée de Juliette à l'intérieur. Une réplique que l'on aurait pu supposer de parfaite si un événement d'ampleur exceptionnelle n'avait pas pousser ses habitants à se réfugier à l'extérieur pour y mourir dans d'atroces conditions. Silo saison 2 repousse de très loin les conditions de vie de ses habitants. Entre un Tim Robbins plus magistral que jamais dans le rôle du maire Bernard Holland et que le créateur de la série implique davantage que lors de la précédente saison. L'on retrouve également le rappeur américain Common dans le rôle de Robert Sims ou l'excellent Chinaza Uche dans celui du nouveau shérif Paul Billings qui depuis le départ de Juliette a pris sa place. Alors que dans le principal silo où s'était jusque là située l'action lors des dix premiers épisodes diffusés pour la première fois à partir du 5 mai 2023 toujours sur Apple TV+ la révolte gronde de plus en plus, la question de la viabilité à l'extérieur n'est plus la seule et unique raison de douter de la part de ses habitants puisque beaucoup émettent un doute quant à la sincérité de ses dirigeants.


Tandis que diverses stratégies de conquêtes se développent au sein de la population, Juliette explore ce nouveau silo dont la désagrégation est l'un des aspects les plus remarquables de cette nouvelle saison. Résultat d'une révolte dont les conséquences se lisent sur chaque mètre-carré. Des décors sombres, formidablement dégradés, amples et pourtant claustrophobes qui rendent à côté la vie du silo où vivent les compagnons de Juliette presque envisageable. Alors que l'on retrouve la totalité des interprètes présents lors de la première saison, l'arrivée de notre héroïne dans ce nouveau silo offre l'opportunité de faire connaissance avec un nouveau protagoniste en la personne de Solo. Personnage complexe brillamment incarné par le méconnaissable Steve Zahn. Cette partie du scénario, qu'il s'agisse de Solo lui-même, de l'endroit où il vit et des découvertes primordiales que Juliette aura l'occasion de faire lors de son long périple dans ces angoissants dédales est le parfait miroir de ce que sont en train de vivre ses compagnons. Un préambule à la catastrophe qui pourrait éventuellement se produire cette fois-ci dans le silo numéro 17. Silo saison 2 pénètre encore davantage l'esprit du spectateur et cela en dépit de quelques défauts qui à force de marteler la ''toute puissance'' de l'héroïne finit au bout du compte par la décrédibiliser. En effet, si Rebecca Ferguson demeure irréprochable, son personnage est traité de manière un peu trop ostentatoire. Figurant plus que jamais la super-héroïne sur laquelle repose les attentes du (des) silo(s), Juliette survit à tout. Une infection plus proche de la gangrène que de la simple petite coupure au doigt, à une fléchette plantée dans l'épaule, à un accident de décompression suite à une plongée en profondeur et, dans ce dernier cas, à ce qui aurait logiquement dû la condamner à l'hypothermie et donc... à la mort. Imaginez : Juliette au fond d'un silo dont la partie inférieure est inondée sur des dizaines de mètres de profondeur, sans combinaison adaptée, les bras nus et, cerise sur le gâteau, une remontée en apnée ! Bref, invraisemblable. Mais fort heureusement l'on parvient à mettre de côté ces absurdités tant cette seconde saison demeure passionnante. Des enjeux, nombreux, et surtout des personnages tour à tour attachants et monstrueux. La palme de la plus formidable crapule revenant évidemment sans conteste à Tim Robbins !

 

mercredi 2 octobre 2024

Silo - saison 1 de Graham Yost (2023) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Parmi les plates-formes de streaming proposant des séries de science-fiction, AppleTV+ fait sans doute partie des plus intéressantes. Avec à son actif au moins trois des plus passionnantes dans cette catégorie, celle-ci a de quoi enthousiasmer les amateurs de conquêtes spatiales uchroniques (For All Mindkind), de voyages dans le temps et de paradoxes temporels (Dark Matter) ou comme dans le cas présent, séduire les fans de tout ce qui touche à des univers dystopiques avec Silo. À l'origine de cette série apparue sur AppleTV+ dès le 5 mai 2023, créée par Graham Yost, un ouvrage en cinq parties écrit par le romancier de science-fiction américain Hugh Howey publié en 2012 et dans lequel la vie à la surface de notre planète est devenue impossible, contraignant ainsi les humains à vivres retranchés dans un silo souterrain de cent-quarante quatre étages. Onze ans plus tard voici que débarquait donc son adaptation télévisuelle. Doté d'un confortable budget de deux-cent millions de dollars pour un projet finalement peu gourmand si l'on tient compte du fait que cette première saison tourne tout de même autour de dix épisodes d'une heure environ, ce qui saisit immédiatement est l'univers dans lequel baignent les personnages. Le silo est représenté par une immense structure de béton s'enfonçant dans les entrailles de la Terre. Un lieu de survie où d'emblée il ne semble pas vraiment faire bon vivre. Un cadre de vie anxiogène maintenu en place par une hiérarchie nommée Judiciaire qui agit dans l'ombre tandis que le maintien de l'ordre est assuré par le shérif Holston Becker (David Oyelowo). Du moins jusqu'à un certain point puisque l'on découvrira d'étonnantes règles régies par un Pacte, sorte de règlement interne au Silo que tous doivent respecter à la lettre.Comme l'interdiction de posséder des reliques. Des objets faisant partie d'un passé lointain. Car la vie à la surface n'est plus possible depuis les cent-quarante dernières années. L'air y étant devenu irresponsable, chaque femme et chaque homme du Silo peut malgré tout décider de s'y rendre, sans retour possible. Lorsque l'un d'eux choisit de quitter l'abri, une grande cérémonie est organisée et à laquelle peut participer chaque habitant. Mais dehors, c'est la mort qui attend tout homme ou toute femme qui décide de partir. Le shérif Holston Becker en fera d'ailleurs les frais.


Silo passe sans encombres du présent au passé récent sous la forme de flash-back et met principalement en scène l'actrice suédoise Rebecca Ferguson qui fut notamment découverte grâce à la série The White Queen en 2013 avant d'enchaîner les projets cinématographiques parmi lesquels, Rogue Nation, Fallout, Men in Black: International ou plus récemment le diptyque Dune de Denis Villeneuve, la nouvelle adaptation sur grand écran du roman de science-fiction éponyme écrit il y a près de soixante ans par le romancier américain Frank Herbert. Silo est fascinant à plus d'un titre. Car plus encore que ses sombres environnements qui peuvent rappeler les sinistres décors évoqués dans les séquences futuristes du premier Terminator de James Cameron, la série de Graham Yost met en place un complot sans doute visible à des kilomètres à la ronde ( ce qui semble être l'un des très rares défauts de la série) mais qui s'avère passionnant. Comme l'on s'en doute, les différents étages des lieux coïncident avec divers statuts sociaux. Silo est donc en partie une allégorie du monde tel que nous le connaissons même si dans le cas présent, celle-ci est abordée sous la forme d'une dystopie. La série n'est jamais avare lorsqu'il s'agit de ménager des séquences de tension particulièrement tendues ! Meurtres, enquêtes, mystères multiples, prises de pouvoir, révoltes, il y a ici de quoi en donner pour leur argent aux spectateurs. L'intrigue de Silo n'est jamais véritablement éloignée de celle d'une série culte des années soixante-dix créée par les américains William F. Nolan et George Clayton Johnson. Il est effectivement parfois difficile de ne pas voir dans cette dystopie quelques éléments propres à la formidable série L'âge de cristal qui fit sa première apparition sur les petits écrans en 1977 sur le territoire américain. Il est donc fort probable que les plus anciens devinent rapidement les ficelles derrières lesquelles se cachent les dirigeants de la Judiciaire et parmi lesquels l'on retrouve l'excellent rappeur et acteur américain Commons dans le rôle de Robert Sims. Notons également dans le rôle du nouveau maire Bernard Holland la présence de Tim Robbins, star américaine que l'on ne présente plus mais qui tourna notamment auprès d'Adrian Lyne (L'échelle de Jacob), des Frères Coen (Le grand saut), de Frank Darabont (Les évadés) ou plus récemment dans la série de Sam Shawn et Dustin Thomason, Castle Rock. En réalité, ce sont tous les interprètes qu'il faudrait citer ici tant l'auteur et ses scénaristes se sont employés à rendre cohérent, intriguant et parfois même touchant leur personnage respectif. Bref, Silo est une remarquable série de science-fiction à découvrir d'urgence. La seconde saison est quant à elle prévue pour novembre prochain...

 

samedi 20 février 2021

Project Blue Book de David O’Leary (2019-2020) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Hasard du calendrier ou hommage plus ou moins assumé ? Il y a un peu plus d'un mois était diffusée sur Canal+ la première saison de la série française OVNI(S) de Clémence Dargent et Martin Douaire qui situait son action à la fin des années 70, au cœur du Gepan. Cet organisme chargé d'étudier le phénomène ovni à la tête duquel était projeté Didier Mathure, un scientifique dont la mission était de démonter les ''preuves'' accumulées durant des années par ses trois nouveaux collègues, Marcel Bénes, Rémy Bidaut et Véra Clouseau. Une série originale qui ouvrait aux spectateurs les moins aguerris, et sous l'angle de l'humour, les portes du célèbre organisme. Originale, certes, mais surtout très agréable à suivre et fidèle à l'époque qu'elle est censée représentée. Cependant, OVNI(S) aura pu évoquer aux amateurs éclairés une autre série qui fut diffusée un an auparavant seulement et qui cette fois-ci, ne provenait pas de l'hexagone mais des États-Unis, berceau de Roswell, de la Zone 51 et de nombreux événements inexplicables qui eurent lieu au vingtième siècle. Et notamment au début des années 50, lorsque le Project Blue Book (qui donne son nom à la série créée par David O'Leary et produite par Robert Zemeckis) est lancé par l'US Air Force afin d'étudier le phénomène ovni...


On retrouve au premier plan de cette série malheureusement abandonnée en cours de route comme cela est de coutume lorsque les résultats d'audience ne sont pas suffisant, le personnage de J. Allen Hynek, célèbre astronome qui fut au cœur du Projet Blue Book est qui dans le cas présent est incarné par l'acteur britannico-irlandais Aidan Gillen. Aux côtés du Capitaine Michael Quinn de l'US Air Force (l'acteur américano-britannique Michael Malarkey) il est chargé par les généraux James Harding (Nearl McDonough) et Hugh Valentine (Michael Harney) de démontrer que tous les témoignages relatant des phénomènes ovnis sont faux. Contrairement à son ''homologue'' français Didier Mathure qui figure une approche relativement cartésienne, le spectateur a l'occasion à de nombreuses reprises de constater que J. Allen Hynek est plutôt du genre à ''passer de la pommade'' sur le dos de ceux qui l'emploient afin de faire avancer dans l'ombre, la cause ovni...



Alors que OVNI(S) aborde son thème de manière humoristique, voire loufoque, la série Project Blue Book le fait quant à elle de manière beaucoup plus sérieuse. Le duo que forment J. Allen Hynek et le Capitaine Michael Quinn rappellent sensiblement celui qui unissaient les deux personnages emblématiques de la série culte X-Files et qui de son côté opposait Mulder, un agent du FBI passionné par le phénomène OVNI et Scully, qui elle, était chargée bien avant les héros de OVNI(S) et de Project Blue Book de mettre à mal les recherches de son nouveau collègue et ainsi de faire fermer les portes du bureau des dossiers non classés. Sauf que dans le cas présent, aucune trace de vampires, de loups-garous, de tueurs en série dotés de performances physiques extraordinaires. Non, ici, le sujet traité est très clair. Extraterrestres, soucoupes volantes, abductions, base militaires secrètes, expériences menées sur de nouveau prototypes de propulsion et espionnage russe servent de terreau fertile à un complot politico-militaire mené par des généraux à la moralité douteuse. Project Blue Book est une très bonne série, quoique redondante dans son approche ''spectaculaire'' des faits (on a par exemple souvent l'impression que les plans montrant des soucoupes volantes sont toujours les mêmes). Si les interprètes sont majoritairement convaincants, l'actrice canadienne Laura Mennell (qui interprète le rôle deMimi Hynek, l'épouse d'Allen Hynek) a cependant l'habitude d'en faire un peu trop en terme de gestuelle et d'attitude. La série retranscrit bien l'époque, ici, les années 50, et si la première saison tourne un peu en rond en terme d'événements, les auteurs ont mis un coup d'accélérateur dès l'entame de la seconde. Ce qui n'empêchera malheureusement pas à la troisième saison d'être annulée...


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