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jeudi 20 novembre 2025

The Running Man d'Edgar Wright (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Chasse à l'homme contre chasse à l'homme. D'un côté, le blockbuster américain d'Edgar Wright The Running Man et de l'autre, le franco-belge Les tourmentés de Lucas Belvaux. Commençons dans ce premier article avec le film du cinéaste britannique. Si à priori les cinq millions de budget du second n'ont aucune chance face aux cent-dix du premier, n'allons tout de même pas trop vite en besogne... En préambule, je me dois d'être tout à fait honnête en reconnaissant que la première adaptation du roman de Stephen King sous le pseudonyme de Richard Bachman datant de 1987 ne m'a jamais fait ni chaud, ni froid. Pour un budget qui à l'époque était au demeurant fort conséquent (27 millions de billets verts), le Running Man de Paul Michael ''Starsky'' Glaser avait tout du bon gros nanar financièrement survitaminé. Et c'est un ancien fan de l'écrivain qui vous le dit... Engagé à l'époque pour tenir le rôle principal de Ben Richards, l'acteur Arnold Schwarzenegger était le candidat idéal pour incarner le héros quasi-inexpressif d'une œuvre de science-fiction et d'anticipation bourrée d'énergie mais manquant foncièrement de profondeur sociologique ! Près de quarante ans plus tard, l'auteur du génial Shaun of the Dead, de Hot Fuzz, du Dernier pub avant la fin du monde ou du surévalué Baby Driver revient au cinéma avec SA vision du roman de l'écrivain américain. Une expérience de plus de cent-vingt minutes qui ne réconciliera certainement pas les amateurs de pétarades visuelles et sonores et les spectateurs dont les exigences ne s'arrêtent pas au simple afflux ininterrompu d'effets-spéciaux numériques. Après une bande-annonce qui autrement que de m'avoir alléché les babines les avaient rendues totalement exsangues, j'étais certain de passer un moment long, pénible et assourdissant en me rendant dans la première salle de cinéma projetant le film. Et pourtant, toujours ivre de découvrir LA dernière adaptation de mon idole d'adolescence malgré de nombreuses déconvenues (Maximum Overdrive, qui fut réalisé par ses soins en 1986, les mini-séries Le fléau de Mick Garris en 1994 et Shining en 1997, le catastrophique La tour sombre de Nikolaj Arcel ou encore Doctor Sleep de Mike Flanagan), j'ai donc fait l'effort de me rendre au cinéma pour en ressortir deux heures plus tard en passant par la petite porte de secours. M'assurant que personne ne m'avait vu me faufiler ce jour-ci dans la salle projetant ce The Running Man qui pour moi demeurera de triste mémoire...


Tout comme Baby Driver voilà huit ans, le dernier long-métrage d'Edgar Wright n'est rien de plus, rien de moins qu'un énorme coup d'esbroufe. Jouant la carte de la surenchère, avec sa bande musicale aussi tonitruante qu'insupportable et dont les effets contraires au plus efficace des antiémétiques sont incroyablement redoutables, The Running Man est tout ce que je déteste. Éludant dans les grandes largeurs le message socio-politique s'agissant du fossé qui sépare le monde en deux, entre l'élite et ceux qui vivent dans la pauvreté, ainsi que le concept vu et revu des dizaines de fois consistant à transformer notre univers en une arène télévisée où pour survivre, l'homme accepte de s'exposer dans des jeux de mort afin d'assurer son avenir et celui des siens sont réduits à peau de chagrin. Glen Powell reprend donc ainsi le rôle tenu par Arnold Schwarzenegger. Cette fois-ci, au moins, le personnage est enfin capable d'émotions. Ce que tend par contre à lourdement démontrer Edgar Wright en surexploitant le caractère volubile et agressif de son principal protagoniste. Si dans les grandes lignes le film d'origine et son remake reposent effectivement sur un même concept, la version 2025 cache les limites de l'adaptation d'Edgar Wright et du scénariste Michael Bacall derrière un spectacle certes permanent mais aussi et surtout très superficiel. Tandis qu'en 1987 l'acteur Richard Dawson était parvenu à rendre véritablement concret l'ordure qu'était le personnage de l'animateur du show Damon Kilian, l'afro-américanisation du personnage cette fois-ci remplacé par l'acteur Colman Domingo n'est pas un service rendu à ce dernier tant son incarnation est transparente face à celle de Josh Brolin, lequel interprète le rôle de l'infâme créateur du jeu, Dan Killian. En réduisant l'unité de temps à quelques heures, Paul Michael Glaser et le scénariste Steven E. de Souza produisirent la meilleure idée du long-métrage d'origine tandis que le récit de la version 2025 se perd dans des ellipses temporelles qui fonctionnent atrocement mal. Si le schéma général de l'histoire originelle est ici reproduit plus fidèlement qu'en 1987, Edgar Wright tente d'élargir le spectre du sujet en ajoutant d'innombrables instants de bravoure aussi futiles qu'adolescents. Bref, beaucoup de bruit pour pas grand chose et une énième adaptation pâlichonne de Stephen King, un mois et demi après la sortie du très moyen Marche ou crève de Francis Lawrence...

 

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