lundi 1 décembre 2025

Altered de Timo Vuorensola (2025) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Les films de science-fiction dystopiques confrontant différentes couches de la société circonscrites dans des quartiers ou des zones d'habitat sont légion. Il en est même qui poussent le concept jusqu'à situer tout ou partie de leur action à bord de stations spatiales où seuls les plus riches peuvent venir s'installer et se prémunir de la pollution, des maladies ou de la famine comme ce fut le cas avec Elysium de Neill Blomkamp en 2013. C'est donc sans surprise que débarque Altered, dernier long-métrage du réalisateur finlandais Timo Vuorensola auquel on doit notamment Iron Sky 1 & 2 en 2012 et 2019 ou Jeepers Creepers : Reborn en 2022... Avec un tel pedigree, on sait déjà à quoi s'attendre et avouons qu'au bout d'une petite dizaine de minutes, l'envie de cesser la projection d'un film qui ne s'avère être apparemment rien d'autre qu'une énième purge est tentante ! Plus ou moins exigent mais prenant avant tout plaisir à jouer, l'acteur anglais Tom Felton, devenu célèbre grâce au rôle de Draco Malfoy dans la saga Harry Potter, a donc accepté de jouer en 2025 le rôle de Leon, jeune homme paraplégique et véritable génie de la mécanique qui veille sur Chloe (Liza Bugulova), une adolescente dont les parents sont morts. La société étant divisée en deux secteurs, les privilégiés, nommés ''Genetics'' vivent dans les beaux quartiers et bénéficient de privilèges auxquels les '' Specials'' n'ont pas droit. Et bien entendu, Chloe et Leon font partie de ces derniers. Tandis qu'un groupe de terroristes qui se fait appeler les ''Anti Genetics'' s'attaque à des représentants de la communauté des ''Augmentés'', nos héros découvrent bientôt que le groupe en question est en réalité mené par le Colonel Volkov, un exécutant du Régime Génétique incarné à l'écran par l'acteur russe originaire de Moscou, Igor Jijikine. Une manière de convaincre les derniers réfractaires de l'utilité de débarrasser une bonne fois pour toute la société de ceux qui certains appellent des ''Monstres''. Dans le cas de Altered et contrairement à la franchise X-Men, la ''valeur ajoutée'' s'agissant des capacités physiques augmentées de leur porteurs est une qualité et non plus une tare dont il faut masquer l'existence. Au contraire, ceux qu'en des temps propres à notre époque l'on considérerait encore comme des gens normaux sont ici considérés comme la lie de la société puisque ne bénéficiant d'aucune aide spécifique de la part de l'état...


Et c'est là qu'interviennent deux autres personnages. L'actrice britannique Aggy K. Adams incarne la très populaire chanteuse Mira tandis que l'acteur gallo-américain Richard Brake Interprète le rôle de Kessler, un ingénieur. Tous deux auront une importance considérable puisque l'un et l'autre prévoient d'imposer une loi permettant aux ''Genetics'' et aux ''Specials'' de vivre enfin ensemble... Mais bien entendu, le Colonel Volkov ne l'entend pas de cette oreille et s'en prend tout d'abord à Mira, sauvée in-extremis par Leon, lequel s'est fabriqué une armure lui permettant de se déplacer et de développer une force suffisante pour combattre l'ennemi... Pour être très clair, Altered est souvent d'une laideur visuelle repoussante. Il faut être capable de supporter la première séquence pour pouvoir ensuite suivre les aventures du trio principal Leon/Chloe/Mira sans être totalement écœuré par le si peu de soin apporté aux décors et aux effets-spéciaux. Témoignant sans doute d'un budget ne dépassant pas les dix ou quinze millions de dollars. Tout ou presque sonne faux. Probablement tourné en studio, le long-métrage de Timo Vuorensola est d'un point de vue artistique plutôt rachitique. Comme un jeu vidéo de science-fiction dont les décors auraient manqué de véracité et d'une faune de PNJ véritablement vivante... En contrepartie, le finlandais imprime au film une certaine énergie qui parfois parvient à remédier au manque de crédibilité des environnements. Le long-métrage a surtout la chance d'avoir comme acteur principal Tom Felton qui malgré la petitesse et le manque d'ambitions réelles du projet se donne à fond et s'avère tantôt drôle, tantôt émouvant. Surtout lors de son échange avec son père, dans la chambre d’hôpital où le jeune paraplégique est alité. De là à dire que le film vaut véritablement le coup d'être découvert serait exagéré. D'autant plus que, comme je l'ai déjà écrit au dessus, la première partie est vraiment catastrophique et ne donne pas envie de poursuivre l'aventure. Au final, Altered ressemble à un téléfilm de science-fiction dystopique, mélangeant les genres sans complexe. Entre comédie, drame, action et film de super-héros...

 

samedi 22 novembre 2025

Spaceship Earth de Matt Wolf (2020) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

C'est en parcourant l'excellente chaîne Youtube du français Sylart que je suis tombé tout à fait par hasard sur sa vidéo Enfermés 2 ans dans une bulle : l'expérience qui a viré au cauchemar consacrée à l'une des expériences humaines les plus incroyables. Celle de Biosphere 2, ce site expérimental qui dès 1987 et jusque en 1991 fut construit dans le désert de l'Arizona avec pour projet d'enfermer huit hommes et femmes à l'intérieur d'une gigantesque structure reproduisant tous les climats et les types d'environnements de la planètes durant deux années complètes. Une vidéo si fascinante qu'elle me poussa à investiguer un peu plus loin afin de voir si oui ou non une fiction avait été réalisée à partir de cette extraordinaire aventure. Mais non, rien à me mettre sous la dent de ce côté là. Par contre, en 2020 le cinéaste et documentariste américain Matt Wolf réalisa le très complet Spaceship Earth. Un documentaire revenant sur la genèse du projet Biosphere 2. A travers de nombreux témoignages et constitué d'une grande majorité d'images d'archives remontant jusqu'à la fin des années soixante où le mouvement hippie était alors en plein essor, Spaceship Earth remonte un quart de siècle en arrière, lorsqu'à l'âge de dix-sept ans, Kathelin Gray croise pour la toute première fois de son existence John Polk Allen, un homme d'une cinquantaine d'années, ancien ingénieur en métallurgie ayant développé des alliages dans une aciérie lorsque ce jour là, il demande à l'adolescente ce qu'elle fait. Kathelin lui tend alors l'ouvrage de l'écrivain français René Daumal Le Mont Analogue dont le contenu la fascine tant et si bien qu'elle rêve de reproduire le concept qui y est décrit pour sa propre existence. Le roman ainsi que la rencontre entre Kathelin et John seront les clés de voûte d'un projet qui ne verra le jour que vingt-cinq ans plus tard. Mais d'ici à ce que sorte de terre Biosphere 2, Spaceship Earth remonte le temps et évoque non seulement la rencontre entre John et kathelin mais également celle des futurs membres de l'expédition. Naît alors une troupe de théâtre qui arpentera le monde entier, à travers les quatre coins de la planète jusqu'en Antarctique, qui organisera des conférences avec des scientifiques, des ingénieurs, des hommes et des femmes qui comme eux sont préoccupés par l'avenir de la Terre. Une planète que d'aucun d'entre eux considère alors dans sa globalité comme une biosphère, ce qui explique que le projet porta le nom de Biosphere 2 et non pas de Biosphere 1 !


Véritable nid à autodidactes, l'équipe apprend par elle-même, parfois secourue par des spécialistes. En 1969, l'architecte américain Richard Buckminster Fuller conçoit un modèle de dôme géodésique (dôme constitué d'un réseau de fenêtres de forme triangulaire dont les charges sont réparties de manière harmonieuse) que John et la troupe construisent ensemble. Parmi les projets précédant l'ambitieux Biosphere 2, John et son équipe participent en 1975 à la conception d’un bateau océanographique nommé R/V Heraclitus dont le but est d'étudier les océans de la planète. Lorsque dans les années quatre-vingt est lancée l'idée de construire dans le désert de l'Arizona le site de Biosphere 2 dont les dimensions sont estimées à environ 1,30 hectares, John fait la rencontre du pétrolier texan Ed Bass qui lui propose de financer son projet à hauteur de cent-cinquante millions de dollars à travers la société Space Biospheres Ventures qu'is ont fondé tous les deux. La construction mettra quatre ans et le 26 septembre 1991, l'équipe constituée des huit bionautes Roy Walford, Jane Poynter, Taber McCullum, Mark Nelson, Sally Silverstone, Abigail Alling, Mark Van Thillo et Linda Leigh pénètre le site pour les deux années à venir. Sans possibilité théorique de pouvoir entrer en interaction avec le monde extérieur, les huit ''cobayes'' vont devoir subvenir à leurs propres besoins par les moyens mis à leur disposition en exploitant les ressources et sans jamais pouvoir compter sur la moindre aide extérieure... Si le projet semble extraordinaire et le concept particulièrement visionnaire, Spaceship Earth témoigne après un historique long d'une cinquantaine de minutes des problèmes que rencontrèrent les bionautes formés autour d'un médecin et de scientifiques spécialisés dans divers domaines. Un documentaire qui témoigne également de certaines dérives médiatiques qui eurent notamment une portée relativement importante sur le moral du groupe et sur celui de John qui lui est demeuré à l'extérieur de Biosphere 2. Pour quiconque s'intéresse au sujet, le documentaire de Matt Wolf est un puissant témoignage visuel et sonore sur une aventure humaine, écologique, ambitieuse et fondatrice aux frontières de ''l'extraterrestrialité'' si vous me permettez ce néologisme. À voir, donc, tout comme l'excellente vidéo de Sylart, d'ailleurs...

 

jeudi 20 novembre 2025

The Running Man d'Edgar Wright (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Chasse à l'homme contre chasse à l'homme. D'un côté, le blockbuster américain d'Edgar Wright The Running Man et de l'autre, le franco-belge Les tourmentés de Lucas Belvaux. Commençons dans ce premier article avec le film du cinéaste britannique. Si à priori les cinq millions de budget du second n'ont aucune chance face aux cent-dix du premier, n'allons tout de même pas trop vite en besogne... En préambule, je me dois d'être tout à fait honnête en reconnaissant que la première adaptation du roman de Stephen King sous le pseudonyme de Richard Bachman datant de 1987 ne m'a jamais fait ni chaud, ni froid. Pour un budget qui à l'époque était au demeurant fort conséquent (27 millions de billets verts), le Running Man de Paul Michael ''Starsky'' Glaser avait tout du bon gros nanar financièrement survitaminé. Et c'est un ancien fan de l'écrivain qui vous le dit... Engagé à l'époque pour tenir le rôle principal de Ben Richards, l'acteur Arnold Schwarzenegger était le candidat idéal pour incarner le héros quasi-inexpressif d'une œuvre de science-fiction et d'anticipation bourrée d'énergie mais manquant foncièrement de profondeur sociologique ! Près de quarante ans plus tard, l'auteur du génial Shaun of the Dead, de Hot Fuzz, du Dernier pub avant la fin du monde ou du surévalué Baby Driver revient au cinéma avec SA vision du roman de l'écrivain américain. Une expérience de plus de cent-vingt minutes qui ne réconciliera certainement pas les amateurs de pétarades visuelles et sonores et les spectateurs dont les exigences ne s'arrêtent pas au simple afflux ininterrompu d'effets-spéciaux numériques. Après une bande-annonce qui autrement que de m'avoir alléché les babines les avaient rendues totalement exsangues, j'étais certain de passer un moment long, pénible et assourdissant en me rendant dans la première salle de cinéma projetant le film. Et pourtant, toujours ivre de découvrir LA dernière adaptation de mon idole d'adolescence malgré de nombreuses déconvenues (Maximum Overdrive, qui fut réalisé par ses soins en 1986, les mini-séries Le fléau de Mick Garris en 1994 et Shining en 1997, le catastrophique La tour sombre de Nikolaj Arcel ou encore Doctor Sleep de Mike Flanagan), j'ai donc fait l'effort de me rendre au cinéma pour en ressortir deux heures plus tard en passant par la petite porte de secours. M'assurant que personne ne m'avait vu me faufiler ce jour-ci dans la salle projetant ce The Running Man qui pour moi demeurera de triste mémoire...


Tout comme Baby Driver voilà huit ans, le dernier long-métrage d'Edgar Wright n'est rien de plus, rien de moins qu'un énorme coup d'esbroufe. Jouant la carte de la surenchère, avec sa bande musicale aussi tonitruante qu'insupportable et dont les effets contraires au plus efficace des antiémétiques sont incroyablement redoutables, The Running Man est tout ce que je déteste. Éludant dans les grandes largeurs le message socio-politique s'agissant du fossé qui sépare le monde en deux, entre l'élite et ceux qui vivent dans la pauvreté, ainsi que le concept vu et revu des dizaines de fois consistant à transformer notre univers en une arène télévisée où pour survivre, l'homme accepte de s'exposer dans des jeux de mort afin d'assurer son avenir et celui des siens sont réduits à peau de chagrin. Glen Powell reprend donc ainsi le rôle tenu par Arnold Schwarzenegger. Cette fois-ci, au moins, le personnage est enfin capable d'émotions. Ce que tend par contre à lourdement démontrer Edgar Wright en surexploitant le caractère volubile et agressif de son principal protagoniste. Si dans les grandes lignes le film d'origine et son remake reposent effectivement sur un même concept, la version 2025 cache les limites de l'adaptation d'Edgar Wright et du scénariste Michael Bacall derrière un spectacle certes permanent mais aussi et surtout très superficiel. Tandis qu'en 1987 l'acteur Richard Dawson était parvenu à rendre véritablement concret l'ordure qu'était le personnage de l'animateur du show Damon Kilian, l'afro-américanisation du personnage cette fois-ci remplacé par l'acteur Colman Domingo n'est pas un service rendu à ce dernier tant son incarnation est transparente face à celle de Josh Brolin, lequel interprète le rôle de l'infâme créateur du jeu, Dan Killian. En réduisant l'unité de temps à quelques heures, Paul Michael Glaser et le scénariste Steven E. de Souza produisirent la meilleure idée du long-métrage d'origine tandis que le récit de la version 2025 se perd dans des ellipses temporelles qui fonctionnent atrocement mal. Si le schéma général de l'histoire originelle est ici reproduit plus fidèlement qu'en 1987, Edgar Wright tente d'élargir le spectre du sujet en ajoutant d'innombrables instants de bravoure aussi futiles qu'adolescents. Bref, beaucoup de bruit pour pas grand chose et une énième adaptation pâlichonne de Stephen King, un mois et demi après la sortie du très moyen Marche ou crève de Francis Lawrence...

 

lundi 17 novembre 2025

Gosti iz Galaksije de Dusan Vukotic (1981) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Tout d'abord, un grand merci à Otto Rivers pour avoir posté récemment un article consacré à Gosti iz Galaksije du réalisateur et scénariste yougoslave Dusan Vukotic dont je n'avais jusqu'ici jamais entendu parler. Si cet auteur de plus d'une cinquantaine d’œuvres cinématographiques a produit une grande majorité de courts-métrages, il lui est cependant arrivé de mettre en scène quelques longs formats. Comme cet étonnant Gosti iz Galaksije, justement. Un long-métrage totalement farfelu et inédit chez nous, lequel demandera un peu de jugeote et de savoir-faire si l'on veut le découvrir puisqu'il ne semble pas avoir connu de sortie officielle dans notre beau pays. Peu de choix s'offrent alors aux spectateurs. La meilleure solution demeurant encore son acquisition sur un site de streaming payant où il ne vous en coûtera pas plus de quelques dollars. Cependant, attention ! Si le simple fait de tendre l'oreille pour tenter de déchiffrer les dialogues dans la version américaine du long-métrage ne vous suffit pas, assurez-vous d'avoir la possibilité d'activer les sous-titres.... qui eux-même risquent d'être dans la langue de Shakespeare. Une fois avoir mis toutes les chances de votre côté, il faut ensuite savoir avant de cliquer définitivement sur le bouton d'achat que Gosti iz Galaksije reste malgré tout un film relativement particulier. Si Dusan Vukotic et son scénariste Milos Macourek font preuve d'un vrai sens pour l'écriture, les deux hommes la trouvent surtout sur le terrain fertile de la parodie. Et si Visitors from the Arkana Galaxy, qui est le titre du long-métrage à l'internationale, commence de manière plutôt sobre, la suite va se révéler être d'une toute autre teneur... Travaillant à l'accueil d'un hôtel et écrivain amateur de science-fiction en plein ouvrage de son premier roman, Robert (l'acteur, de cinéma, de télévision et de théâtre croate, Žarko Potočnjak) a donc débuté l'écriture d'une œuvre dans laquelle deux jeunes habitants de la galaxie Arkana prénommés Ulu (Jasminka Alic) et Targo (Rene Bitorajac) sont élevés par leur tutrice Andra (Ksenija Prohaska), une androïde très probablement inspirée du Maschinenmensch prénommé Maria dans le Metropolis de Fritz Lang...


Convaincu par un ami qui lui conseille d'ajouter un monstre au sein du récit afin de susciter la curiosité de ses futurs lecteurs, Robert crée Mumu (Petr Drozda). Une créature apparemment anodine mais dont l'existence nouvelle va avoir de très importantes répercussions dans la vie réelle. En effet, un soir, et alors qu'il tente de prolonger l'écriture de son roman, Robert n'aperçoit pas l'étrange bolide qui tombe du ciel pour venir s'écraser sur une île proche du continent. Ce qui l'interpelle, par contre, est cette voix qui sort du petit enregistreur à cassette qu'il utilise pour mémoriser ses idées. Et quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il constate que la voix, féminine, est celle d'Andra... Le personnage qu'il a lui-même créé ! Invité à venir à sa rencontre, Robert emprunte le petit bateau de son frère pour se rendre sur l'île où il tombe nez à nez avec Andra mais aussi Ulu et Targo. Ce dernier se montrant particulièrement hostile envers lui, le gamin tente de se débarrasser de l'écrivain en jetant à ses pieds une miniature de Mumu qui alors se met à grandir en des proportions inquiétantes... Difficile de voir dans cette apparition ''monstrueuse'' autre chose qu'un hommage aux Kaijū du cinéma japonais rendus célèbres dès les années cinquante grâce au Gojira (Godzilla) d'Ishirō Honda et à une flopée d'autres créatures du même genre... Gosti iz Galaksije mélange alors les genres, entre science-fiction et comédie parfois délirante, avec usage de yeux-lasers, de deux retour dans le temps, de scènes de ménage entre notre héros et sa petite amie Biba (Lucié Žulova) et de tout un tas de petits en-cas plutôt sympathiques situés lors d'un repas de mariage qui part littéralement en vrille. Malgré ces bonnes idées, il faut tout de même avouer que le long-métrage de Dusan Vukotic n'est pas toujours très folichon et que l'on s'y emmerde parfois. L'originalité et l'humour totalement décomplexé ne faisant pas tout, il arrive en effet que Gosti iz Galaksije soit assez ennuyeux. Par contre, les amateurs de nanars de science-fiction kitsch qui se complaisent devant le spectacle navrant d'effets-spéciaux visuels et prosthétiques d'un autre âge risquent de s'en repaître jusqu'à plus faim ! Bref, le film vaut le détour mais à quel prix ? Celui d'une petite dizaine de dollars ? Pas sûr...

 

mercredi 12 novembre 2025

Le grand déplacement de Jean-Pascal Zadi (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

1968, 2001, l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. 1979, Stalker d'Andreï Tarkovski, Star Trek de Robert Wise et Alien, le huitième passager de Ridley Scott. 1983, L'étoffe des héros de Philip Kaufman. 1995, Apollo 13 de Ron Howard... 2025 ? Alors qu'il va falloir encore patienter quelques dizaines de jours avant de pouvoir découvrir sur grand écran le troisième volet de la franchise Avatar de James Cameron intitulé De feu et de cendres (dont la sortie est prévue pour le 17 décembre prochain), les amateurs de space-opera auront été contraints cette année de ronger leur frein d'impatience en se coltinant Le grand déplacement de et avec Jean-Pascal Zadi dont on connaît son point de vue sur le racisme anti-blancs ! Une hérésie ? Pourquoi pas si l'on se positionne de son côté. Ce qui permettra notamment à ce fils d'ivoiriens né à Bondy dans le département de Seine-Saint-Denis de lancer quelques torpilles bien comme il faut contre l'homme blanc à travers le personnage de Frantz Dubois (l'humoriste Fary). Poursuivant ainsi son message en s'attaquant à la politique totalitaire américaine s'agissant de la conquête spatiale. Jean-Pascal Zadi n'y va donc pas avec le dos de la cuillère mais plutôt avec le tranchant mal aiguisé de la pelle en enfonçant des portes déjà ouvertes bien avant qu'il ne s'y mette lui-même. Ce qui ne l'empêche bien évidemment pas d'en faire de même avec les noirs et les arabes. Traitant ainsi de l'Afrique en des termes qui sans doute auront fait bondir d'effroi certains frileux en matière d'humour noir et pourquoi pas des musulmans modérés qui ne souffrent plus que l'on renvoie leur religion à l’extrémisme sur lequel certains font leur marché. Comédie de science-fiction ''afro-futuriste'' d'où émane sans doute là encore un brin d'ironie s'agissant de cet ''afrocentrisme'' qui pollue plus ou moins les esprits en réécrivant certaines pages de l'Histoire en la modifiant à partir du point de vue de ''pseudo-intellectuels'' se réappropriant tout ou partie de celle qui fut développée en Europe et plus généralement en Occident, Jean-Pascal Zadi défouraille à sa façon la plupart des ''communautés''. A la manière d'un Fabrice Eboué mais sans la même finesse d'écriture.


Tandis que le nouveau long-métrage de ce dernier (Gérald le conquérant) a été repoussé en décembre alors qu'il devait sortir en avril et ce, pour d'obscures raisons telles que les thématiques entourant le régionalisme et l'identité nationale (deux gros mots désormais interdits sur notre territoire, sous peine d'être traités de fachos), les critiques qu'il faut émettre au sujet du grand déplacement le doivent être surtout au sujet de la mise en scène et de l'écriture elles-mêmes me semble-t-il ! Car loin d'atteindre les cimes du film de science-fiction à tendance Space Opera, le dernier long-métrage de Jean-Pascal Zadi souffre tout d'abord d'une durée qui l'empêche de développer un scénario véritablement ambitieux. Dans un futur tellement proche qu'aucune date précise n'est affichée, la Terre est en danger. Mais lorsque certains des personnages du récit évoquent cette problématique, il s'agit surtout de parler d'Afrique et de la sauvegarde de son peuple. C'est ainsi qu'intervient l'UNIA. Une agence astronautique d'origine africaine fantaisiste créée pour le film (tandis que plusieurs pays continentaux travaillent réellement sur la conquête spatiale) et aux commande de laquelle l'on retrouve l'actrice Claudia Tagbo dans le rôle de Madame Zokou. Un projet ambitieux de colonisation d'une exoplanète rendu possible grâce à une plante censément disparue et qui permet de produire de l'ergol, une substance permettant la propulsion de fusées ! Les États-Unis ayant pour projet de lancer leur propre fusée, la responsable de l'UNIA décide d'avancer la date de départ des membres de l'équipage du ZION 63 après qu'ils aient suivi des examens ainsi qu'une formation... Si sur le papier Le grand déplacement paraît effectivement ambitieux, à l'image, le résultat se révèle relativement piteux. Dans le rôle du pilote de chasse Pierre Blé auquel ont été confiées les commandes du ZION 63, Jean-Pascal Zadi incarne un véritable abruti qui sème la zizanie au sein de l'équipage. Réduit à une durée de quatre-vingt trois minutes, le film n'a malheureusement pas les moyens d'exploiter toutes les idées du script en profondeur. Et s'agissant tout d'abord d'une comédie ''noire'' (sans mauvais jeux de mots), il s'agit moins pour son auteur d'exploiter le filon de la conquête spatiale africaine que de cumuler un certain nombre de gags dont le résultat n'est malheureusement pas toujours fructueux...

 

lundi 3 novembre 2025

Chien 51 de Cédric Jimenez (2025) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Bac Nord ? Ouais, sympa, sans plus. Novembre ? Pas vu ! Apparemment tiré du roman Chien 51 auréolé du prix 2022 des Écrivains du Sud, le projet portant sur la version cinématographique a été confié à Cédric Jimenez qui plutôt que de se conformer strictement au récit d'origine a choisi de concentrer l'action autour de ses deux principaux personnages incarnés à l'écran par Gilles Lellouche et Adèle Exarchopoulos. Mais le cinéaste se veut tout d'abord rassurant. S'il n'évoque pas directement le genre ''science-fiction'' auquel il préfère celui, très proche, de la ''dystopie'' sans doute pour créer un lien avec ses précédents longs-métrages, Chien 51 permettra assurément aux amateurs de l'un et de l'autre de ces deux genres intimement liés de découvrir sa vision d'un monde ou plutôt d'une France, totalitaire et ségrégationniste. Ici, pas question de séparer le français de souche de l'homme venu d'un autre continent. La ségrégation est ici sociale, balisée à travers trois zones qui contraignent à montrer patte blanche si l'on veut pouvoir passer des unes aux autres. Le film de Cédric Jimenez se déroulant dans un futur proche où les technologies les plus récentes servent les forces de l'ordre dans leur action quotidienne, celui-ci met en scène Gilles Lellouche dans le rôle de Zem Brecht, un flic issu de la Zone 3, ainsi qu'Adèle Exarchopoulos dans celui de Salia Malberg, une inspectrice de la Zone 2. Contraints de collaborer ensemble après l'assassinat de l'inventeur de l''intelligence artificielle Alma Georges Kessel, le principal suspect est Jon Mafram (Louis Garrel), le chef d'un groupe anarchiste connu sous le nom de BreakWalls ! Malgré leurs différences, Zem et Salia vont s'unir afin de retrouver le coupable, démasquant par là-même une conspiration de très grande ampleur... Bon, ben, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Que j'aurais bien aimé pouvoir sortir de la salle avant la fin de la séance ? C'est un fait, mais la méticulosité avec laquelle je me borne à respecter le concept du ''Un film vu en entier = Une critique'' ne peut évidemment pas souffrir de l'idée que je m'installe devant mon clavier après avoir quitté une salle bien avant la fin d'une projection !


Bref, sans être de ces supplices qui me pousseraient presque à ruer dans les brancards pour me faire rembourser tel le cupide et avare personnage qui compte ses sous jusqu'au dernier centime, je dois avouer que Chien 51 m'a laissé du plus beau marbre, celui que l'on peut ressentir devant une œuvre d'où ne se dégage pas la moindre émotion. S'agissant d'un long-métrage hexagonal tourné dans notre beau pays et pourtant sur des terres dont les brochures de voyages ne vantent jamais les hypothétiques mérites (le film a été tourné dans les quartiers nord de Marseille), je me demande dans quelles dispositions psychologiques il faut au préalable se positionner pour que le spectateur accepte de se vautrer devant un spectacle qui régurgite (pour ne pas dire, vomit) tout ce que la science-fiction dite dystopique a engendré depuis bien longtemps. L'originalité n'étant absolument pas au rendez-vous, malgré un budget tournant autour des cinquante millions d'euros et la présence de stars françaises aidant supposément à l'adhésion des spectateurs, Chien 51 n'est qu'une vague réminiscence de tout ce que l'on connaît sur le sujet des ''Terres Parallèles'' recourant à l'autoritarisme. Avec son bagage cinéphilique, le spectateur aura donc tout loisir de se faire sa propre opinion, armé d'une base plus ou moins solide. Chez moi comme chez beaucoup de fans de science-fiction comme je le suppose, il est presque inévitable de passer outre le souvenir du Blade Runner de Ridley Scott. L'imagerie asiatique, avec ces immenses panneaux publicitaires, cette Street-Food vendue par des réfugiés du Pays du Soleil Levant ou encore Gilles Lellouche, peroxydé, comme en son temps l'immense Rutger Hauer ! Quant au contexte social, chacun y verra matière à comparer le film de Cédric Jimenez avec ses propres ''classiques''. Quant à moi, c'est bien le Land of the Dead de George Romero qui s'imposa ! Visuellement, je n'ai eu de cesse que d'essayer d'effacer de ma mémoire le souvenir de Banlieue 13 et de sa séquelle auxquels l'esthétisme de Chien 51 se raccroche, me semble-t-il, furieusement. Un visuel enrobé de surcroît d'effets-spéciaux parfois dignes d'une cinématique de jeu vidéo du type GTA lors des séquences de courses-poursuites en voiture. Le film est sorti voilà tout juste deux semaines qu'il paraît avoir déjà pris un sérieux coup de vieux. Dommage ? À vrai dire, non ! J'irais même jusqu'à affirmer que l'on s'en fiche un peu s'agissant d'un matériau de base qui selon le réalisateur lui-même n'a de toute manière n'a pas été traité dans son ensemble... Un film creux, crâneur et se réduisant intellectuellement au niveau des pires blockbusters d'action américains ! Bref, remboursez !

 

mercredi 29 octobre 2025

The Vindicator de Jean-Claude Lord (1986) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

The Vindicator ou Frankenstein '88 (à ne pas confondre avec la truculente comédie fantastique Frankenstein 90 de Jean Jessua avec Eddy Mitchell, Jean Rochefort et Fiona Gélin) est le dixième long-métrage du réalisateur et scénariste canadien Jean-Claude Lord. Un cinéaste qui fut notamment l'auteur en 1982 du sympathique Terreur à l'hôpital central dans lequel Michael Ironside traquait et terrorisait Lee Grant un an avant de devenir l'un des valeureux résistants de la géniale série télévisée de science-fiction V. Bien que The Vindicator semble effectivement tout d'abord être inspiré par le mythe de Frankenstein mais aussi par le premier volet de la franchise Terminator que James Cameron réalisa en 1984, le plus curieux avec ce nanar de science-fiction est qu'il semble développer certaines thématiques qui le rapprochent d'un autre classique de la science-fiction dystopique qui pourtant ne verra le jour qu'en 1987 : Robocop. Et ce, dans des proportions telles que l'on se demande si les scénaristes Michael Miner et Edward Neumeier ne seraient pas quelque peu inspirés du script conçu par Edith Rey et David Preston pour le long-métrage de Paul Verhoeven. Car s'il est entendu que le scientifique Carl Lehman employé par la société ARC n'est pas un flic, la première partie de The Vindicator ressemble presque point par point à celle qui sera développée lors du premier acte de Robocop. Ici, le personnage central incarné David McIlwraith est victime d'un ''accident'' alors qu'il tente d'éviter une catastrophe dans le laboratoire de recherche où il travaille. On le sait très rapidement, l'homme derrière la mort de Carl est Whyte (l'acteur Richard Cox), collaborateur et chef de projet ambitieux qui face aux menaces du scientifique de tout révéler sur certains de ses agissements a trouvé un moyen d'éliminer cet empêcheur de tourner en rond... Laissant ainsi seule une veuve prénommée Lauren, laquelle porte leur futur enfant (l'actrice Teri Austin que l'on a pu notamment découvrir dans la série Côte Ouest ou dans L'esprit de Caïn de Brian De Palma). Après son enterrement, le corps de Carl va être cependant récupéré afin de subir une expérience qui le ramènera à la vie (d'où le titre alternatif de Frankenstein '88 qui le rapproche du mythe créé par Mary Shelley dans son ouvrage Frankenstein ou le Prométhée moderne)...


Désormais transformé en un cyborg doté d'une force incroyable, Carl est bien décidé à se venger de ceux qui l'ont assassiné tout en cherchant à protéger la vie de Lauren. Laquelle peut apparemment et malgré tout compter sur le soutien de son ami Burt (Maury Chaykin). Tandis que Carl est devenu hors de contrôle et qu'il a échappé à Whyte, ce dernier lance à sa recherche Hunter (l'ancienne égérie de la Blaxploitation Pam Grier), jeune ''panthère noire'' armée jusqu'aux dents et spécialisée dans la traque et l'élimination d'individus qu'elle est payée pour tuer ! Mais malheureusement pour elle ainsi que pour son employeur, Carl va se montrer difficile à faire disparaître. En cause : l'armure métallique qui le recouvre presque intégralement et qui s'avère résistante aux impacts de balles ! The Vindcator est donc plus proche de Robocop que de Terminator alors que l'on s'attendait à un avatar pompant scrupuleusement le classique de James Cameron. Outre les séquences d'action, Jean-Claude Lord tente d'injecter à son œuvre une petite touche de psychologie à travers la personnalité de Carl dont le revêtement électro-métallique ne l'empêche pas d'avoir conservé des sentiments humains. Surtout envers son épouse Lauren qu'il tente de protéger quels que soient les moyens. Si le film commence de manière plutôt encourageante même si l'on sait très bien que l'on met les pieds dans une production plus proche du nanar que du chef-d’œuvre de la science-fiction, la suite n'est malheureusement pas du même acabit. The Vindicator est lent, ponctué d'interminables et répétitifs ventres mous. Vanté à l'époque pour leur qualité par certains critiques, les effets-spéciaux sont en réalité d'une grande médiocrité. Pourtant conçus par l'un des maîtres en matière d'effets-spéciaux animatroniques Stan Winston auquel on doit notamment tout ou partie de ceux de Terminator 2 : le jour du jugement et Aliens : le retour de James Cameron, The Thing de John Carpenter ou encore Jurassic Park de Steven Spielberg, celui qui pourtant travailla deux ans plus tôt sur ceux du deuxième chapitre de la franchise Vendredi 13 signe ici des Fxs déplorables. Un cyborg qui a plus l'air de porter comme armure une couverture de survie dorée qu'une combinaison à l'épreuve des balles. Bref, un bon gros nanar...

 

jeudi 16 octobre 2025

Electric Dream de Robert Barron (1984) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 



À la lecture des nombreux commentaires s'agissant d'Electric Dream du réalisateur, scénariste et producteur américain Robert Barron, l'engouement avec lequel s'expriment à son sujet les critiques laissait envisager une expérience hors du commun, renvoyant à une époque que nombre de cinéastes tentent aujourd'hui de faire ressurgir par l'application du concept de Revival. Sans doute faut-il avoir connu cette comédie romantique et de science-fiction pour y être autant agrippé que le sera l'année suivante votre serviteur au sujet du formidable Breakfast Club de John Hugues. Pourtant sans commune mesure avec Terminator de James Cameron qui verra le jour sur son territoire d'origine à trois mois d'intervalle seulement, Electric Dream peut être considéré comme l'un des premiers longs-métrages à s'être penché sur une thématique dont la récurrence s'accélérera au fil des décennies. Avant que l'Intelligence Artificielle ne prenne le pas sur celle des ingénieurs qui en furent les fondateurs, en cette année 1984, le film de Robert Barron et encore plus celui de James Cameron façonneront chacun à leur manière différentes étapes dans l'évolution des machines. Le premier pouvant être conçu comme une involontaire préquelle au second. Des débuts hésitants, projetant la dite Intelligence Artificielle sur une machine heureusement dénuée de jambes et de bras mais en revanche dotée de capacités de calculs et d'une ''réflexion'' dus au booste dont elle a bénéficié de la part de son propriétaire Miles Harding (Lenny Von Dohlen). Employé d'une entreprise d'architecture souvent en retard au travail, c'est sur les conseils d'un ami et collègue de travail qu'il prend la décision de s'acheter un ordinateur. Electric Dream ayant plus de quarante ans, la machine en question apparaîtra bien désuète au regard des monstres de technologies actuels. Notons que le personnage, lequel avoue ne rien y connaître en matière d'informatique, semble un peu trop rapidement s'accorder avec les fonctions de sa nouvelle acquisition. Pour un type qui n'y connaît pas grand chose, le voilà déjà en train de doter son appartement de fonctions domotiques (concept qui fut démocratisé dans les années 70 grâce au protocole X10) qui ne vont d'ailleurs pas forcément lui faciliter la tâche...


Le film nous présente ensuite la jeune et jolie Madeline (Virginia Madsen). Joueuse de violoncelle talentueuse au sein d'un orchestre philharmonique, celle-ci vient de s'installer dans le même immeuble que Miles. Un jour, alors qu'elle répète dans son appartement tandis que l'architecte est parti travailler, l'ordinateur de Miles répond à chaque note produite par l'instrument de la jeune femme. Séduite mais ne sachant pas que la musique qu'elle a entendu dans l'appartement voisin n'a pas été produite par Miles mais par son ordinateur, Madeline commence à s'intéresser de très près à son voisin... Partant d'un postulat dans lequel s'imbriquent des théories aussi peu compatibles que le trio amoureux entre deux être de chair et de sang et un appareil informatique, Robert Barron signe une œuvre logiquement larguée en matière de technologie même si le sujet conserve même aujourd'hui tout son intérêt et peut être vu comme l'ancêtre d'un long-métrage tel que T.I.M de Spencer Brown ou comme celui de l'excellente série allemande Cassandra de Benjamin Gutsche qui virent le jour ces dernières années. Le principal soucis avec Electric Dream est qu'il faut probablement avoir connu le film à l'époque de sa sortie pour en avoir conservé un amour que l'on peut juger de démesuré lorsqu'on ne le découvre que quarante ans plus tard. Non pas que le film soit mauvais mais avec le temps, il faut avouer que cette bluette entre deux être au demeurant charmants et un ordinateur qui va montrer de dangereux signes de jalousie a sans doute perdu de la superbe dont il devait sans doute être doté en 1984. On passera sur le charme visuellement ''arriéré'' de la technologie appliquée à l'image de ce cube aux fonctions limitées mais boostées lors de son raccordement au super-ordinateur du boss de Miles par connexion ''Internet'' (Pour info, Internet fut issu au 1er janvier 1983 du projet de recherche Arpanet). Bourré de séquences musicales (à vrai dire trop nombreuses) lors desquelles les plus vieux reconnaîtront certainement quelques classiques de la pop (The Dream et Love is Love de Culture Club, Chase Hunter de Heaven 17, etc...), la bande musicale est notamment signée par Giorgio Moroder, compositeur italien de musique disco dans les années 70 avant de travailler pour le cinéma où il composa en outre la mythique partition de Midnight Express d'Alan Parker...

 

lundi 6 octobre 2025

Future Zone de David A. Prior (1990) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

En 1989, le réalisateur, scénariste, producteur, directeur de la photographie et monteur américain David A. Prior signait Future Force. Un film d'action mâtiné d'une petite touche de science-fiction dans lequel l'acteur David Carradine interprétait le rôle de l'un des plus influents membres de la Civilian Operated Police Systems, alternative beaucoup plus efficace d'une autorité qui depuis de nombreuses années s'est malheureusement avérée être impuissante face à la criminalité qui gangrène la ville de Los Angeles. L'on y découvrait les agissements d'Adams (William Zipp), le propre chef de l'organisation. Un homme corrompu qu'allait donc combattre notre héros, épaulé par une journaliste (Anna Rapagna dans le rôle de Marion Sims)... Quelques années ont passé et depuis, la direction de la Civilian Operated Police Systems a été confiée à Mickland (Charles Napier, dans un rôle le sous-employant). John Tucker (qui est donc toujours incarné par David Carradine) est désormais marié à Marion (cette fois-ci interprétée par l'actrice Gail Jensen). Dans cette seconde aventure, John Tucker continue à combattre la criminalité au sein de la COPS. Alors qu'il vient d'abattre trois membres d'un réseau de drogue dirigé par un certain Hoffman (Patrick Culliton) et après en avoir arrêté un quatrième, lorsque celui-ci quitte les lieux pour retourner dans les locaux de l'organisation, un étrange halo de lumière bleue fait son apparition... Surgit alors un homme armé d'un étrange boîtier qui se déplace jusqu'à se présenter aux portes de l'organisation où il fait montre de ses exceptionnelles capacités de tireur. Si l'on ne sait rien de cet inconnu, celui-ci semble cependant très intéressé par John Tucker qu'il suit de très près. En parallèle, Marion annonce à son époux qu'elle a une grande nouvelle à lui annoncer. Mais alors que John doit la rejoindre chez eux afin d'entendre ce qu'elle a prévu de lui dire, les choses ne vont pas se dérouler comme prévu : En effet, alors que la COPS a récupéré plus de cent kilos de cocaïne pure après que Tucker se soit chargé plus tôt des employés de Hoffman, ce dernier, avec la complicité forcée de Mickland (qu'il manipule en le menaçant de s'en prendre à sa famille), lance ses hommes à sa recherche afin qu'il soit assassiné... Tandis que Future Force était une petite série B d'action et de science-fiction plutôt sympathique, David A. Prior signe avec Future Zone une suite qui ne déroge pas à la règle puisque là encore, le cinéaste mélange les deux genres.


Mais alors que dans le premier opus la science-fiction n'était traitée qu'à travers l'évocation d'un futur très proche et à travers celle d'un gant permettant à Tucker de démultiplier sa force physique, Future Zone suscite l'intérêt du spectateur pour le voyage dans le temps. Repoussant même le concept jusqu'à inscrire dans cette thématique celle du paradoxe temporel ! Mais cette séquelle n'étant pas d'une efficacité, d'un sérieux ou d'une maîtrise redoutables en la matière, dans sa forme, Future Zone est d'abord et avant tout un film d'action. Bourrin, juste ce qu'il faut. Avec un David Carradine prônant une attitude de cow-boy des temps modernes dans une ville toujours plus gangrenée par la violence. L'un des atouts de cette suite se situe dans la présence de Ted Prior, le frère du réalisateur qui incarne ici le rôle de Billy. Cet inconnu qui ne cesse de vouloir participer aux différents événements aux côtés d'un John Tucker qui a l'habitude de travailler en solo. Quelques échauffourées opposeront d'ailleurs les deux hommes dans ce qui apparaît être en outre comme un buddy movie qui offrira pour les moins observateurs, un très intéressant twist final lors duquel ils apprendront ce que d'autres spectateurs auront déjà entrevu depuis belle lurette. D'ailleurs, mieux vaut se couvrir de toute envie d'en lire plus sur l'identité des personnages avant d'avoir découvert le film dans son intégralité pour ne pas gâcher ce que tente (parfois) de garder mystérieux David A. Prior jusqu'à la fin du récit... Pourtant, un simple moment de réflexion couplé à quelques indices disséminés ça et là permettront de rapidement deviner qui est donc Billy ! Du haut de son statut de petite série B, Future Zone s'offre alors le privilège de se conclure sur une petite touche d'émotion. Si l'on devait comparer les deux volets du diptyque, celui-ci est sans conteste le mieux travaillé. Si le scénario n'est pas toujours d'une très grande originalité et s'il ne devait en rester qu'un, ce serait sans doute celui-là. Notons que David Carradine se prend parfois un peu trop au sérieux, dans ce western ''moderne'', ce qui rend certaines situations relativement pittoresques. Les quelques bagarres au corps à corps sont mal chorégraphiées tandis que les fusillades sont en général invraisemblables. À ce titre, le combat final qui oppose John et Billy (alors à l'air libre) à une dizaine d'hommes surarmés est emblématique du soucis rencontré lors de sa mise en scène... Bref, un sympathique divertissement, bourré de délicieux défauts et incarné par un binôme, au fond, pas inintéressant...

 

jeudi 2 octobre 2025

The Thing Return de Rui Constantino (2021) - ★☆☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

En 1982 John Carpenter signait The Thing. Remake de The Thing from Another World de Christian Nyby et Howard Hawks lui-même adapté du roman de l'écrivain américain John W. Campbell Who Goes There ?, le film eu droit en 2011 à un préquel sobrement intitulé The Thing réalisé cette fois-ci par le réalisateur et scénariste néerlandais Matthijs van Heijningen Jr. Alors que l'on attend toujours la suite que devrait mettre lui-même en scène John Carpenter (enfin, on l'espère), il en est un qui en 2021 eut l'outrecuidance de réaliser une ''suite'' au chef-d’œuvre du cinéaste américain. En effet, le réalisateur, scénariste et directeur de la photographie portugais Rui Constantino s’attelle depuis des années à reprendre de grandes franchises pour en offrir une vision à chaque fois, toute personnelle... Et pour ceux qui connaissent les classiques actuels du cinéma Z sur le bout des doigts, Rui Constantino est comparable à un certain James Nguyen de triste (ou heureuse, c'est selon) mémoire ! Tandis que le préquel revint sur les événements qui se produisirent sur la base norvégienne, The Thing Return se cantonne à investir celle des américains après que ses membres aient cessé de donner de leurs nouvelles. Une équipe de la station McMurdo est envoyée sur place et constate que l'avant-poste 31 a été détruit. Là-bas, ils découvrent deux cadavres ainsi qu'un réseau de galeries gelées où est implantée une technologie de type extraterrestre... L'équipe va en outre être confrontée à une créature qui parasite les organismes et prend leur apparence. Les membres vont alors être en proie à la paranoïa, ne sachant pas qui parmi eux est la créature en question... Si la comparaison avec le travail de James ''Birdemic'' Nguyen saute aux yeux, c'est parce Rui Constantino réussi l'exploit de produire une œuvre qui cumule les tares avec ce même soucis du détail qui fait entrer de plain-pied son film dans le genre tant redouté du cinéma Z le plus infâme. Mais alors que la trilogie de James Nguyen pouvait parfois faire office de franchise nanardesque (en dehors du troisième opus intitulé Birdemic 3: Sea Eagle qui lui est une véritable purge difficile à regarder jusqu'à son terme) et alors que les plus endurants attendent sans doute au coin du feu le quatrième qui devrait s'appeler Birdemic 4 : Garden of Paradise, The Thing Return n'est jamais plaisant à suivre...


S'enorgueillant d'être le directeur de la photographie de la plupart des longs-métrages qu'il a lui-même mis en scène (parmi lesquels l'on notera Jeepers Creepers : le retour, Halloween : Mal Interno, Terminator : Skynet Rising ou encore Sith Wars Episode III : Fantasmas Dos Sith !!!), Rui Constantino propose ainsi une ''séquelle'' visuellement pauvre. Esthétiquement à la ramasse, The Thing Return est un calvaire qui non content d'être une véritable abjection du point de vue artistique est aussi et surtout ''incarné'' par des comédiens qui n'en ont que le nom. Entre stock-shots, longues et pénibles séances de vols en hélicoptère, tournages dans des lieux enneigés afin de simuler une action se déroulant au sein même de l'ancienne base américaine et effets-spéciaux d'un âge si reculé que le spectacle donne l'impression qu'ils sont issus d'images de synthèse produites à l'époque du Forum International des Nouvelles Images (renommé par la suite Imagina), le long-métrage du cinéaste portugais est moins un hommage à l’œuvre de John Carpenter qu'un Mockbuster de la pire espèce ! Un.... film qui ne devrait se contempler que les yeux clôt. En effet, le réalisateur s'est autorisé à reprendre la superbe partition d'Ennio Morricone à son compte ! En a-t-il récupéré les droits ? Mouais, cela m'étonnerait ! Ensuite, Rui Constantino ne se contente pas de piller le film de 1982 mais se complaît également à en reprendre certaines séquences, tel l'examen sanguin qui, dans le cas présent (et comme on s'en doute), est reproduit de la pire des manières ! Montage foireux, liant un plan à un autre sans prendre en compte le design sonore, vous ne trouverez ici en outre aucun champ/contre-champ puisque le portugais filme chacun des personnages face caméra. Découle alors l'étrange impression qu'aucun d'entre eux ne s'adresse à son interlocuteur mais directement au spectateur. Alors que le film n'a absolument rien de passionnant à nous proposer, Rui Constantino nous assène un dernier coup de grâce en proposant un récit qui s'étire sur pas moins de cent minutes ! Bref, un supplice...

 

jeudi 25 septembre 2025

Future Force de David A.Prior (1989) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Réalisateur et scénariste de nombreuses séries B depuis plus de quarante ans, David A.Prior a notamment réalisé entre 1989 et 1990 un diptyque constitué de deux longs-métrages principalement interprétés par l'acteur David Carradine : Future Force et Future Zone. Avant de parler du second, évoquons le premier, dont l'intrigue se déroule dans le courant des années quatre-vingt dix et dans une Amérique qui connaît une très inquiétante recrudescence de la violence. L'autorité n'y est plus représentée par la police d'état ou locale mais par une sorte d'organisation parallèle dont les méthodes outrepassent généralement celle régies par des lois. Ici, suspects et coupables ont le choix. Au moment de leur arrestation, et comme le précise Tucker qu'incarne donc à l'image David Carradine, Chacun a le droit de mourir. Et en renonçant à ce droit, tout criminel sera arrêté puis emprisonné ! Drôle d'alternative qui veut que l'on propose tout d'abord à l'incriminé de faire le choix de mourir avant celui d'accepter d'être mis aux arrêts ! La police n'étant plus représentée à l'image, celle-ci est désormais remplacée par des chasseurs de prime regroupés autour d'une organisation connue sous le nom de COPS (pour (Civilian Operated Police Systems). Dirigés par un certain Adams (l'acteur William Zipp), lequel est épaulé par son bras droit Becker (Robert Tessier), le patron des COPS est un homme corrompu qui n'hésite pas à se débarrasser de ceux qui refusent de se plier à ses exigences. Lorsque la journaliste Marion Sims (Anna Rapagna) met la main sur une vidéo qui prouve la corruption au sein de l'organisation, Adams met une importante prime sur sa tête et les membres des COPS se lancent alors à sa poursuite afin de décrocher la somme de cent-mille dollars. Mais c'était sans compter sur la présence de Tucker qui plutôt que de se ranger du côté de son employeur décide d'aider la jeune femme à faire la lumière sur toute cette affaire... En 1987 sortaient sur les écrans Robocop de Paul Verhoeven et The Running Man de Paul Michael Glaser. Dans le premier, l'Omni Cartel des Produits (ou OCP) de Détroit plaçait au sein de la police un robot-policier du nom de Robocop afin de combattre la criminalité qui gangrenait la ville. Le second, lui, décrivait un pays transformé en état policier totalitaire dans lequel était offerte aux criminels condamnés à mort une chance de rester en vie en participant à un jeu télévisé lors duquel ils devaient échapper à des tueurs chargés de les éliminer...


Deux ans plus tard, le script de David A. Prior basé sur le récit de Thomas Baldwin est une sorte de mix entre ces deux ''classiques'' du cinéma d'action et de science-fiction dystopique qui mêle donc la vision pessimiste d'un pays aux mains d'un état totalitaire perverti par la criminalité et l'affrontement entre un homme et une femme tentant de faire le jour sur une vérité que certains préféreraient garder cachée et des chasseurs de primes ! Contrairement à Robocop ou à The Running Man, Future Force n'aura pas la chance de voir le jour sur grand écran aux États-Unis. Directement diffusé au format vidéo par la compagnie de distribution et de production américaine Action International Pictures plus connue chez nous sous l'acronyme AIP, le film est une série B mêlant action, policier et science-fiction. Et à travers cette dernière, une technologie qui certes face à celle qui fut mise en place deux ans plus tôt dans Robocop ne fait pas le poids mais dont l'efficacité s'avère relativement notable afin que les criminels la craignent. En effet, Tucker peut compter sur Billy (DC Douglas), un petit génie en informatique qui a conçu un bras cybernétique qui une fois porté par le chasseur de prime permet à ce dernier d'utiliser un laser surpuissant, le dotant en outre d'une force impressionnante... Nonchalant, à la manière du ''Petit Scarabée'' qu'il incarna dans la série Kung-fu, David Carradine s'apparente ici à un cow-boy du futur, nanti d'une morale (contrairement à la plupart de ses collègues) qui le poussera davantage à faire le bien en protégeant la journaliste plutôt qu'à se soucier de la prime de cent-mille dollars qu'il pourrait remporter avec l'arrestation de la jeune femme. En comparaison des deux longs-métrages cités plus haut, Future Force est évidemment doté d'un budget des plus faibles et cela se voit à l'écran. Le film de David A.Prior satisfera en priorité les amateurs de petites séries B pas trop regardantes sur les moyens mis en œuvre. Quelques séquences d'action, entre courses-poursuites et fusillades et un peu de science-fiction à proprement parler s'agissant de l'usage du fameux bras cybernétique... Notons tout de même avec un certain amusement que le réalisateur a choisi de plonger ses personnages dans un univers de science-fiction dystopique pas très éloigné de l'année de production du long-métrage puisque seules deux années séparent sa réalisation du contexte dans lequel il plonge ses protagonistes...

 

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