Tout d'abord, un grand
merci à Otto Rivers pour avoir posté récemment un article consacré
à Gosti iz Galaksije
du réalisateur et scénariste yougoslave Dusan Vukotic dont je
n'avais jusqu'ici jamais entendu parler. Si cet auteur de plus d'une
cinquantaine d’œuvres cinématographiques a produit une grande
majorité de courts-métrages, il lui est cependant arrivé de mettre
en scène quelques longs formats. Comme cet étonnant
Gosti iz Galaksije,
justement.
Un long-métrage totalement farfelu et inédit chez nous, lequel
demandera un peu de jugeote et de savoir-faire si l'on veut le
découvrir puisqu'il ne semble pas avoir connu de sortie officielle
dans notre beau pays. Peu de choix s'offrent alors aux spectateurs.
La meilleure solution demeurant encore son acquisition sur un site de
streaming payant où il ne vous en coûtera pas plus de quelques
dollars. Cependant, attention ! Si le simple fait de tendre
l'oreille pour tenter de déchiffrer les dialogues dans la version
américaine du long-métrage ne vous suffit pas, assurez-vous d'avoir
la possibilité d'activer les sous-titres.... qui eux-même risquent
d'être dans la langue de Shakespeare. Une fois avoir mis toutes les
chances de votre côté, il faut ensuite savoir avant de cliquer
définitivement sur le bouton d'achat que Gosti
iz Galaksije
reste malgré tout un film relativement particulier. Si Dusan Vukotic
et son scénariste Milos Macourek font preuve d'un vrai sens pour
l'écriture, les deux hommes la trouvent surtout sur le terrain
fertile de la parodie. Et si Visitors from the
Arkana Galaxy,
qui est le titre du long-métrage à l'internationale, commence de
manière plutôt sobre, la suite va se révéler être d'une toute
autre teneur... Travaillant à l'accueil d'un hôtel et écrivain
amateur de science-fiction en plein ouvrage de son premier roman,
Robert (l'acteur, de cinéma, de télévision et de théâtre croate,
Žarko Potočnjak) a donc débuté l'écriture d'une œuvre dans
laquelle deux jeunes habitants de la galaxie Arkana prénommés Ulu
(Jasminka Alic) et Targo (Rene Bitorajac) sont élevés par leur
tutrice Andra (Ksenija Prohaska), une androïde très probablement
inspirée du Maschinenmensch prénommé Maria dans le Metropolis
de Fritz Lang...
Convaincu
par un ami qui lui conseille d'ajouter un monstre au sein du récit
afin de susciter la curiosité de ses futurs lecteurs, Robert crée
Mumu (Petr Drozda). Une créature apparemment anodine mais dont
l'existence nouvelle va avoir de très importantes répercussions
dans la vie réelle. En effet, un soir, et alors qu'il tente de
prolonger l'écriture de son roman, Robert n'aperçoit pas l'étrange
bolide qui tombe du ciel pour venir s'écraser sur une île proche du
continent. Ce qui l'interpelle, par contre, est cette voix qui sort
du petit enregistreur à cassette qu'il utilise pour mémoriser ses
idées. Et quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il constate que la
voix, féminine, est celle d'Andra... Le personnage qu'il a lui-même
créé ! Invité à venir à sa rencontre, Robert emprunte le
petit bateau de son frère pour se rendre sur l'île où il tombe nez
à nez avec Andra mais aussi Ulu et Targo. Ce dernier se montrant
particulièrement hostile envers lui, le gamin tente de se
débarrasser de l'écrivain en jetant à ses pieds une miniature de
Mumu qui alors se met à grandir en des proportions inquiétantes...
Difficile de voir dans cette apparition ''monstrueuse'' autre chose
qu'un hommage aux Kaijū du cinéma japonais rendus célèbres dès
les années cinquante grâce au Gojira
(Godzilla)
d'Ishirō Honda et à une flopée d'autres créatures du même
genre... Gosti iz Galaksije
mélange alors les genres, entre science-fiction et comédie parfois
délirante, avec usage de yeux-lasers, de deux retour dans le temps,
de scènes de ménage entre notre héros et sa petite amie Biba
(Lucié Žulova) et de tout un tas de petits en-cas plutôt
sympathiques situés lors d'un repas de mariage qui part
littéralement en vrille. Malgré ces bonnes idées, il faut tout de
même avouer que le long-métrage de Dusan Vukotic n'est pas toujours
très folichon et que l'on s'y emmerde parfois. L'originalité et
l'humour totalement décomplexé ne faisant pas tout, il arrive en
effet que Gosti iz Galaksije
soit assez ennuyeux. Par contre, les amateurs de nanars de
science-fiction kitsch qui se complaisent devant le spectacle navrant
d'effets-spéciaux visuels et prosthétiques d'un autre âge risquent
de s'en repaître jusqu'à plus faim ! Bref, le film vaut le
détour mais à quel prix ? Celui d'une petite dizaine de
dollars ? Pas sûr...
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