1968, 2001,
l'odyssée de l'espace de
Stanley Kubrick. 1979, Stalker
d'Andreï Tarkovski, Star Trek
de Robert Wise et Alien, le huitième passager
de Ridley Scott. 1983, L'étoffe des héros
de Philip Kaufman. 1995, Apollo 13
de Ron Howard... 2025 ? Alors qu'il va falloir encore patienter
quelques dizaines de jours avant de pouvoir découvrir sur grand
écran le troisième volet de la franchise Avatar
de James Cameron intitulé De feu et de cendres
(dont la sortie est prévue pour le 17 décembre prochain), les
amateurs de space-opera auront été contraints cette année de
ronger leur frein d'impatience en se coltinant Le
grand déplacement
de et avec Jean-Pascal Zadi dont on connaît son point de vue sur le
racisme anti-blancs ! Une hérésie ? Pourquoi pas si l'on
se positionne de son côté. Ce qui permettra notamment à ce fils
d'ivoiriens né à Bondy dans le département de Seine-Saint-Denis de
lancer quelques torpilles bien comme il faut contre l'homme blanc à
travers le personnage de Frantz Dubois (l'humoriste Fary).
Poursuivant ainsi son message en s'attaquant à la politique
totalitaire américaine s'agissant de la conquête spatiale.
Jean-Pascal Zadi n'y va donc pas avec le dos de la cuillère mais
plutôt avec le tranchant mal aiguisé de la pelle en enfonçant des
portes déjà ouvertes bien avant qu'il ne s'y mette lui-même. Ce
qui ne l'empêche bien évidemment pas d'en faire de même avec les
noirs et les arabes. Traitant ainsi de l'Afrique en des termes qui
sans doute auront fait bondir d'effroi certains frileux en matière
d'humour noir et pourquoi pas des musulmans modérés qui ne
souffrent plus que l'on renvoie leur religion à l’extrémisme sur
lequel certains font leur marché. Comédie de science-fiction
''afro-futuriste'' d'où émane sans doute là encore un brin
d'ironie s'agissant de cet ''afrocentrisme'' qui pollue plus ou moins
les esprits en réécrivant certaines pages de l'Histoire en la
modifiant à partir du point de vue de ''pseudo-intellectuels'' se
réappropriant tout ou partie de celle qui fut développée en Europe
et plus généralement en Occident, Jean-Pascal Zadi défouraille à
sa façon la plupart des ''communautés''. A la manière d'un Fabrice
Eboué mais sans la même finesse d'écriture.
Tandis
que le nouveau long-métrage de ce dernier (Gérald
le conquérant)
a été repoussé en décembre alors qu'il devait sortir en avril et
ce, pour d'obscures raisons telles que les thématiques entourant le
régionalisme et l'identité nationale (deux gros mots désormais
interdits sur notre territoire, sous peine d'être traités de
fachos), les critiques qu'il faut émettre au sujet du
grand déplacement
le doivent être surtout au sujet de la mise en scène et de
l'écriture elles-mêmes me semble-t-il ! Car loin d'atteindre
les cimes du film de science-fiction à tendance Space Opera, le
dernier long-métrage de Jean-Pascal Zadi souffre tout d'abord d'une
durée qui l'empêche de développer un scénario véritablement
ambitieux. Dans un futur tellement proche qu'aucune date précise
n'est affichée, la Terre est en danger. Mais lorsque certains des
personnages du récit évoquent cette problématique, il s'agit
surtout de parler d'Afrique et de la sauvegarde de son peuple. C'est
ainsi qu'intervient l'UNIA. Une agence astronautique d'origine
africaine fantaisiste créée pour le film (tandis que plusieurs pays
continentaux travaillent réellement sur la conquête spatiale) et
aux commande de laquelle l'on retrouve l'actrice Claudia Tagbo dans
le rôle de Madame Zokou. Un projet ambitieux de colonisation d'une
exoplanète rendu possible grâce à une plante censément disparue
et qui permet de produire de l'ergol, une substance permettant la
propulsion de fusées ! Les États-Unis ayant pour projet de
lancer leur propre fusée, la responsable de l'UNIA décide d'avancer
la date de départ des membres de l'équipage du ZION
63
après qu'ils aient suivi des examens ainsi qu'une formation... Si
sur le papier Le grand déplacement
paraît effectivement ambitieux, à l'image, le résultat se révèle
relativement piteux. Dans le rôle du pilote de chasse Pierre Blé
auquel ont été confiées les commandes du ZION
63,
Jean-Pascal Zadi incarne un véritable abruti qui sème la zizanie au
sein de l'équipage. Réduit à une durée de quatre-vingt trois
minutes, le film n'a malheureusement pas les moyens d'exploiter
toutes les idées du script en profondeur. Et s'agissant tout d'abord
d'une comédie ''noire'' (sans mauvais jeux de mots), il s'agit moins
pour son auteur d'exploiter le filon de la conquête spatiale
africaine que de cumuler un certain nombre de gags dont le résultat
n'est malheureusement pas toujours fructueux...


