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samedi 1 janvier 2022

Ne jouez pas avec les martiens signé de Henri Lanoë (1967) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

René Mastier est un médiocre journaliste qui en compagnie du photographe Paddy profite surtout des missions qui lui sont confiées à l'étranger par le directeur de la Gazette de Paris (l'acteur Jean Ozenne dans le rôle de Monsieur Herbert) pour se dorer la pilule au soleil. À chacune de leurs interventions, les deux hommes passent invariablement à côté de l'événement le plus important se déroulant sur place. Rapatriés en France, René (Jean Rochefort) et Paddy (l'acteur et humoriste belge André Valardy) sont convoqués par leur employeur qui leur donne une dernière chance avant de les licencier : alors qu'ils croient que va leur être encore confié un reportage sous les tropiques, les voici échoués dans la commune de Locmaria sur l'île de Belle-Île-en-Mer dans le département du Morbihan situé en Bretagne. Fini le soleil et bonjour les basses températures, la pluie et la gadoue pour les deux reporters qui débarquent afin d'interviewer une femme qui paraît-il va bientôt donner naissance à des quintuplés. Après avoir trouvé une chambre sans chauffage dans un hôtel où dormir, les deux hommes sont pressés par Monsieur Herbert d'aller trouver la jeune femme en question. Malheureusement, leur matériel étant tombé à l'eau lors du débarquement sur l'île, ils ne peuvent pour l'instant que tester une partie de l'équipement qui a échappé à l'humidité. Ils font en outre la connaissance de Maryvonne Guéguen, une habitante de Locmaria qui le soir-même manipule le télex prêté par la Gazette de Paris à René et Paddy et envoie un message dans lequel elle affirme que des martiens ont atterri sur l'île...


Drôle de film que Ne jouez pas avec les martiens signé de Henri Lanoë, seule fiction que le réalisateur aura mis en scène durant sa carrière, plusieurs années après avoir signé une poignée de documentaires. Avec en vedette les regrettés Jean Rochefort et André Valardy que l'on retrouve avec plaisir dans cette étonnante comédie de science-fiction française dont le tournage débuta le 20 mars 1967 et dont la majeure partie fut notamment tournée au cap de la Chèvre sur la presqu'île de Crozon. Aux côtés des deux acteurs, Macha Méril alors âgée de seulement vingt-sept ans interprète la jeune Maryvonne, laquelle est donc à l'origine de l'événement qui va tout d'abord attirer des journalistes du monde entier, intéresser le gouvernement français et notamment le premier ministre. Quant à Pierre Dac, il incarne le rôle du docteur Creac'h. Face à eux, un groupe d'extraterrestres venant non pas de Mars (car tout le monde sait bien qu'il n'y a pas de vie sur la planète rouge) mais de Gamma-2 dont la géolocalisation n'est pas très précise mais dont on sait que leur planète est située au cœur de la voie lactée. Alors que le récit avance et que l'on apprend de surcroît que les futurs bébés n'auront pas de père, les extraterrestres prennent contact avec nos deux journalistes. Ne jouez pas avec les martiens datant de 1967, inutile de s'attendre à des miracles en matière d'effets-spéciaux même si en France la science-fiction n'est pas de première jeunesse puisque l'une des premières traces cinématographiques en la matière date de 1902 avec Le voyage dans la Lune de Georges Méliès...


Le long-métrage de Henri Lanoë n'est pas non plus très drôle à vrai dire. Et même plutôt morose vu le cadre dans lequel se déroulent les événements. Les extraterrestres qui sont au nombre de six sont tous vêtus de la même manière. Costume gris, sous-pull et cagoule marron et casque blanc qu font davantage office de déguisements que d'habits de cosmonautes. Ils communiquent à l'aide d'une sorte de transistor collé à l'oreille capable de traduire en direct n'importe quelle langue. Un traducteur universel dont les origines remontent en fait à l'année 1945 avec la nouvelle First Contact de l'écrivain américain Murray Leinster et que l'on retrouvera dans nombre de séries télévisées et longs-métrages tels que Star Trek, Star Wars ou encore Doctor Who. Les extraterrestres du long-métrage sont quant à eux dotés de certaines particularités que l'on retrouve notamment dans leur mode de reproduction ou leur apparence physique (car à moins que les spécimens soient tous de sexe féminins, les six portent le plus visible des attributs de la femme : soit, une poitrine!). À noter que parmi leurs six interprètes l'un d'eux est un homme et que parmi les cinq autres se trouve la chanteuse et actrice française Amanda Lear.. Ne jouez pas avec les martiens doit donc tout d'abord s'envisager comme une curiosité...

 

samedi 23 mai 2020

Spaced Invaders de Patrick Read Johnson (1989) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Lorsque l'on frôle le demi-siècle d'existence et que l'on se retrouve confronté à Spaced Invaders traduit chez nous sous le titre Les Marrrtiens, il s'avère difficile de demeurer objectif devant une œuvre qui semble n'avoir comme vocation que d'amuser une galerie réduite à un public oscillant entre trois et dix ans. Après ça, le spectateur risque de trouver le premier film de Patrick Read Johnson quelque peu... stupide. Et je mâche mes mots. En effet, sorti en 1989 sur le territoire américain, Spaced Invaders a tous les atouts pour faire passer ET. L'Extraterrestre de Steven Spielberg pour de la hard science-fiction. Très proche dans son concept bêtifiant de la série Alf créée au beau milieu des années quatre-vingt par Paul Fusco et Tom Patchett, le long-métrage de Patrick Read Johnson est une comédie de science-fiction souvent bête, mais peu méchante situant son action lors de la célèbre fête d'Halloween. C'est ce jour là qu'une radio locale choisit de retransmettre sur les ondes, la fameuse Guerre des Mondes racontée à l'époque (en 1938) par Orson Welles d'après l’œuvre de H.G. Wells et qui selon la légende sema la panique au sein de la population américaine...

Loin de la Terre (mais pas tant que cela finalement), aux alentours de la planète Mars, une armada constituée par la marine spatiale atomique impériale combat depuis longtemps déjà son ennemi juré : la civilisation Arcturienne. L'un des vaisseaux de l'armada intercepte la rediffusion de La Guerre des Mondes et croyant à une invasion programmée par leurs congénères, les membres de l'équipage foncent vers la Terre afin d'y participer. C'est à Big Bean, petite localité de l'Illinois qu’atterrit donc le vaisseau. Et comme c'est la fête d'Halloween, personne ici ne perçoit les ''visiteurs'' tels qu'ils sont mais comme des enfants affublés de déguisements (en effet, les extraterrestres sont de petite taille). Pourtant, la panique finit par s'emparer de quelques habitants parmi lesquels le fermier Wrenchmuller. L'adjoint au shérif Klembecker tente de rattraper le vaisseau afin de mettre une contravention à son propriétaire qui a dépassé les quatre-mille kilomètres heure (!!!) tandis que Kathy, nouvellement installée en ville avec son père Sam, le nouveau shérif de Big Bean, sympathise avec l'un des gamins du coin, le jeune Brian...

Il se passe une foule de choses dans Spaced Invaders qui pourrait amuser les plus jeunes d'entre nous. Il ne manque cependant plus que des rires enregistrés pour que le long-métrage ne ressemble à rien d'autre que ce qu'il semble être : un téléfilm vaguement ''inspiré'', mais surtout, totalement imbitable pour le spectateur ayant survécu à la puberté des années en arrière. En situant son intrigue lors de la fête d'Halloween, on ne peut pas dire que le réalisateur fasse preuve d'une très grande originalité même si le contexte permet le développement de quelques quiproquos. Pas sérieux pour un brin, les extraterrestres débarquent sur notre planètes avec de mauvaises intentions que leur allure générale ne rendra jamais menaçants. Ce qui ne semble de toute manière pas être l'intention du réalisateur au vu de l'ambiance qui règne autour de l'intrigue. Si Spaced Invaders n'est pas la première parodie de science-fiction ni la dernière à avoir vu le jour sur un écran de cinéma, tout ce qui fait le sel de ce sous-genre parfois doté d'excellentes références est ici malmené par des dialogues incroyablement creux et infantilisant. Douglas Barr (L'Homme qui Tombe à Pic) a beau y incarner le shérif de Big Bean et Royal Dano (La Petite Maison dans la Prairie) le vieux Wrenchmuller, Spaced Invaders reste pathétique. Ce qui est d'autant plus dommage que certains effets-spéciaux en animatronique et les maquillages en latex s'avèrent plutôt convaincants. À réserver aux plus jeunes, donc...

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