Lorsque l'on frôle le
demi-siècle d'existence et que l'on se retrouve confronté à Spaced
Invaders
traduit chez nous sous le titre Les Marrrtiens,
il s'avère difficile de demeurer objectif devant une œuvre qui
semble n'avoir comme vocation que d'amuser une galerie réduite à un
public oscillant entre trois et dix ans. Après ça, le spectateur
risque de trouver le premier film de Patrick Read Johnson quelque
peu... stupide. Et je mâche mes mots. En effet, sorti en 1989 sur le territoire américain,
Spaced Invaders
a tous les atouts pour faire passer ET.
L'Extraterrestre
de Steven Spielberg pour de la hard
science-fiction.
Très proche dans son concept bêtifiant de la série Alf
créée au beau milieu des années quatre-vingt par Paul Fusco et Tom
Patchett, le long-métrage de Patrick Read Johnson est une comédie
de science-fiction souvent bête, mais peu méchante situant son
action lors de la célèbre fête d'Halloween. C'est ce jour là
qu'une radio locale choisit de retransmettre sur les ondes, la
fameuse Guerre des
Mondes
racontée à l'époque (en 1938) par Orson Welles d'après l’œuvre
de H.G. Wells et qui selon la légende sema la panique au sein de la
population américaine...
Loin
de la Terre (mais pas tant que cela finalement), aux alentours de la
planète Mars, une armada constituée par la marine spatiale atomique
impériale combat depuis longtemps déjà son ennemi juré : la
civilisation Arcturienne. L'un des vaisseaux de l'armada intercepte
la rediffusion de La
Guerre des Mondes
et croyant à une invasion programmée par leurs congénères, les
membres de l'équipage foncent vers la Terre afin d'y participer.
C'est à Big Bean, petite localité de l'Illinois qu’atterrit donc
le vaisseau. Et comme c'est la fête d'Halloween, personne ici ne
perçoit les ''visiteurs'' tels qu'ils sont mais comme des enfants
affublés de déguisements (en effet, les extraterrestres sont de
petite taille). Pourtant, la panique finit par s'emparer de quelques
habitants parmi lesquels le fermier Wrenchmuller. L'adjoint au shérif
Klembecker tente de rattraper le vaisseau afin de mettre une
contravention à son propriétaire qui a dépassé les quatre-mille
kilomètres heure (!!!) tandis que Kathy, nouvellement installée en
ville avec son père Sam, le nouveau shérif de Big Bean, sympathise
avec l'un des gamins du coin, le jeune Brian...
Il
se passe une foule de choses dans Spaced Invaders
qui
pourrait amuser les plus jeunes d'entre nous. Il ne manque cependant
plus que des rires enregistrés pour que le long-métrage ne
ressemble à rien d'autre que ce qu'il semble être : un
téléfilm vaguement ''inspiré'', mais surtout, totalement imbitable
pour le spectateur ayant survécu à la puberté des années en
arrière. En situant son intrigue lors de la fête d'Halloween, on ne
peut pas dire que le réalisateur fasse preuve d'une très grande
originalité même si le contexte permet le développement de
quelques quiproquos. Pas sérieux pour un brin, les extraterrestres
débarquent sur notre planètes avec de mauvaises intentions que leur
allure générale ne rendra jamais menaçants. Ce qui ne semble de
toute manière pas être l'intention du réalisateur au vu de
l'ambiance qui règne autour de l'intrigue. Si Spaced
Invaders
n'est pas la première parodie de science-fiction ni la dernière à
avoir vu le jour sur un écran de cinéma, tout ce qui fait le sel de
ce sous-genre parfois doté d'excellentes références est ici
malmené par des dialogues incroyablement creux et infantilisant.
Douglas Barr (L'Homme qui Tombe à Pic)
a beau y incarner le shérif de Big Bean et Royal Dano (La
Petite Maison dans la Prairie)
le vieux Wrenchmuller, Spaced Invaders
reste pathétique. Ce qui est d'autant plus dommage que certains
effets-spéciaux en animatronique et les maquillages en latex
s'avèrent plutôt convaincants. À réserver aux plus jeunes,
donc...
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