René Mastier est un
médiocre journaliste qui en compagnie du photographe Paddy profite
surtout des missions qui lui sont confiées à l'étranger par le
directeur de la Gazette de Paris (l'acteur Jean Ozenne dans le rôle
de Monsieur Herbert) pour se dorer la pilule au soleil. À chacune
de leurs interventions, les deux hommes passent invariablement à
côté de l'événement le plus important se déroulant sur place.
Rapatriés en France, René (Jean Rochefort) et Paddy (l'acteur et
humoriste belge André Valardy) sont convoqués par leur employeur
qui leur donne une dernière chance avant de les licencier :
alors qu'ils croient que va leur être encore confié un reportage
sous les tropiques, les voici échoués dans la commune de Locmaria
sur l'île de Belle-Île-en-Mer dans le département du Morbihan
situé en Bretagne. Fini le soleil et bonjour les basses
températures, la pluie et la gadoue pour les deux reporters qui
débarquent afin d'interviewer une femme qui paraît-il va bientôt
donner naissance à des quintuplés. Après avoir trouvé une chambre
sans chauffage dans un hôtel où dormir, les deux hommes sont
pressés par Monsieur Herbert d'aller trouver la jeune femme en
question. Malheureusement, leur matériel étant tombé à l'eau lors
du débarquement sur l'île, ils ne peuvent pour l'instant que tester
une partie de l'équipement qui a échappé à l'humidité. Ils font
en outre la connaissance de Maryvonne Guéguen, une habitante de
Locmaria qui le soir-même manipule le télex prêté par la Gazette
de Paris à René et Paddy et envoie un message dans lequel elle
affirme que des martiens ont atterri sur l'île...
Drôle de film que Ne
jouez pas avec les martiens signé de Henri Lanoë, seule
fiction que le réalisateur aura mis en scène durant sa carrière,
plusieurs années après avoir signé une poignée de documentaires.
Avec en vedette les regrettés Jean Rochefort et André Valardy que
l'on retrouve avec plaisir dans cette étonnante comédie de
science-fiction française dont le tournage débuta le 20 mars 1967
et dont la majeure partie fut notamment tournée au cap de la Chèvre
sur la presqu'île de Crozon. Aux côtés des deux acteurs, Macha
Méril alors âgée de seulement vingt-sept ans interprète la jeune
Maryvonne, laquelle est donc à l'origine de l'événement qui va
tout d'abord attirer des journalistes du monde entier, intéresser le
gouvernement français et notamment le premier ministre. Quant à
Pierre Dac, il incarne le rôle du docteur Creac'h. Face à eux, un
groupe d'extraterrestres venant non pas de Mars (car tout le monde
sait bien qu'il n'y a pas de vie sur la planète rouge) mais de
Gamma-2 dont la géolocalisation n'est pas très précise mais dont
on sait que leur planète est située au cœur de la voie lactée.
Alors que le récit avance et que l'on apprend de surcroît que les
futurs bébés n'auront pas de père, les extraterrestres prennent
contact avec nos deux journalistes. Ne jouez pas avec les
martiens datant
de 1967, inutile de s'attendre à des miracles en matière
d'effets-spéciaux même si en France la science-fiction n'est pas de
première jeunesse puisque l'une des premières traces
cinématographiques en la matière date de 1902 avec Le
voyage dans la Lune
de Georges Méliès...
Le
long-métrage de Henri Lanoë n'est pas non plus très drôle à
vrai dire. Et même plutôt morose vu le cadre dans lequel se
déroulent les événements. Les extraterrestres qui sont au nombre
de six sont tous vêtus de la même manière. Costume gris, sous-pull
et cagoule marron et casque blanc qu font davantage office de
déguisements que d'habits de cosmonautes. Ils communiquent à l'aide
d'une sorte de transistor collé à l'oreille capable de traduire en
direct n'importe quelle langue. Un traducteur universel dont les
origines remontent en fait à l'année 1945 avec la nouvelle First
Contact
de l'écrivain américain Murray Leinster et que l'on retrouvera dans
nombre de séries télévisées et longs-métrages tels que Star
Trek,
Star Wars
ou encore Doctor Who.
Les extraterrestres du long-métrage sont quant à eux dotés de
certaines particularités que l'on retrouve notamment dans leur mode
de reproduction ou leur apparence physique (car à moins que les
spécimens soient tous de sexe féminins, les six portent le plus
visible des attributs de la femme : soit, une poitrine!). À
noter que parmi leurs six interprètes l'un d'eux est un homme et que
parmi les cinq autres se trouve la chanteuse et actrice française
Amanda Lear.. Ne jouez pas avec les martiens doit
donc tout d'abord s'envisager comme une curiosité...
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