Premier long-métrage
réalisé en collaboration entre la monteuse et scénariste Meghan
Leon et le metteur en scène et producteur Brad Baruh, Night
Drive
est un thriller qui sent aussi bien le souffre et le cynisme de part
l'attitude totalement détachée de son héroïne Charlotte (Sophie
Dalah) fasse à l'adversité qu'il semble être un objet filmique
apparemment mal dégrossi dans la conception de son script. En cause,
plusieurs événements apparemment invraisemblables mais qui pourtant
trouveront leur justification une fois enclenché l'étonnant dernier
acte. Cours puisque n'excédant pas les quatre-vingt deux minutes,
les deux réalisateurs mettent en place avec Night
Drive,
un récit dont le gros de l'action se situe à l'intérieur d'un
véhicule conduit par Russell (AJ Bowen). L'inventeur d'une
application qui depuis a revendu ses parts dans la société pour se
reconvertir ensuite dans le VTC
(ou
Voiture
de Transport
avec Chauffeur).
C'est donc par une nuit calme, à Los Angeles, qu'il accueille dans
l'habitacle de son véhicule, Charlotte. Jeune femme aux oreilles
percées, au regard plein de malice et surtout très généreuse avec
le chauffeur auquel elle donne d'emblée cinq-cent dollars afin que
celui-ci l'emmène là où elle le désire sans qu'il ne pose de
questions. Lors d'un premier arrêt durant lequel Charlotte
s'introduit dans une demeure pour en ressortir accompagnée d'une
mystérieuse petite mallette, son ancien compagnon surgit par la
porte principale, forçant ainsi la jeune femme et Russell à
démarrer à toute berzingue pour s'en éloigner le plus rapidement
possible. En direction de leur nouvelle destination, et alors que le
chauffeur et sa cliente partagent des banalités, un homme traverse
la route et se fait renverser. Ne sachant comment agir, Russell, dont
la moralité se situe tout de même à quelques crans au dessus de
celle de Charlotte, prend la décision de transporter le corps de la
victime encore vivante jusqu'à un hôpital. Malheureusement, pour
lui et la jeune femme, les choses ne vont faire que s'aggraver au fil
de la nuit... Si l'idée qui entoure la première heure est
séduisante quoique relativement rudimentaire, le cadre nocturne et
donc l'ambiance générale du long-métrage offrent une plus-value au
long-métrage de Meghan Leon et Brad Baruh.
L'on
peut trouver repoussante la jeune Charlotte dont l'attitude montre
une moralité plus que discutable face à l'horreur d'une situation
qui ne cessera de dégénérer, face à un Russell paniqué.
Difficile donc de s'attacher à cette jeune femme alors qu'il est
déjà beaucoup plus simple d'éprouver de l'empathie pour le
chauffeur VTC !
Sa courte durée permet à Night Drive
d'éviter
de trop s'appesantir et ainsi aller droit à l'essentiel. Difficile
pari que de maintenir l'intérêt d'une œuvre dont les plans
extérieurs sont rares et dont le décor principal est l'habitacle
d'une voiture. Bien avant que les choses entrent dans l'ordre à la
manière d'un puzzle où chaque pièce retrouverait la place qui lui
convient, certaines situations paraissent être le fruit de carences
scénaristiques rendant le tout improbable. Comme cet homme renversé
qui pour Charlotte n'est pas tout à fait inconnu alors qu'il est
quasiment inenvisageable que Russell ait pu croiser la route de cet
individu qui finit étendu au sol devant le capot de sa voiture. Une
coïncidence que le spectateur aura beaucoup de mal à digérer. L'un
des points positifs du récit, ou du moins celui dont se servent avec
ingéniosité les réalisateurs pour retenir leur public concerne
cette boîte récupérée plus tôt dans la soirée par Charlotte et
renfermant on ne sait quel ''trésor''. Un objet qui interroge
forcément sur son contenu dont le spectateur est empressé de savoir
de quoi il s'agit. Rien n'est ici plus éloigné que le concept de la
mallette enfermant un magot. Car aussi étonnant que cela pourra
paraître, ce qui jusque là arborait les atours d'un thriller somme
toute presque anodin prend un virage si inattendu qu'on aurait sans
doute apprécié qu'il intervienne un peu plus tôt lors du récit
afin qu'il soit exploité à sa juste valeur. Une thématique loin
d'être inédite puisque la science-fiction s'en est emparée à de
très nombreuses reprises mais qui dans le cas présent demeurera une
surprise pour la plupart des spectateurs. Au final,Night
Drive
se regarde avec plaisir mais ne laissera en revanche aucun souvenir
impérissable. Le genre de nuit cauchemardesque dont l'efficacité
n'est malheureusement de ce point de vue là, pas tout à fait
atteinte...
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