Devinette :
lorsqu'un commandant de navette spatiale s'appelle Poirier, de quelle
origine peut être l’œuvre qui le met en scène ? Réponse :
canadienne, bien entendu... Réalisé par le très prolifique Neill
Fearnley, lequel était originaire d'Angleterre et est décédé
cette année à Alberta, au Canada, à l'âge de soixante et onze
ans, Escape from Mars
est un téléfilm réalisé en 1999. Celui-ci met notamment en scène
l'actrice américaine Christine Elise que les fans de la série
Beverly Hills, 90210
connaissent bien puisqu'elle y incarna le rôle de Emily Valentine
tout en étant dans la vie, la petite amie de Jason Priestley, l'un
de ses principaux interprètes. Le sujet de Mars et de sa
colonisation étant relativement courant sur grand écran, Escape
from Mars
apparaîtra donc en 2024 comme une œuvre relativement peu originale.
D'autant plus que les effets-spéciaux s'avèrent franchement
désastreux. Surtout si on les compare aux progrès qui furent
effectués dans le domaine dans le courant de la décennie ou si l'on
évoque ceux d'une série bien antérieure telle que Star
Trek : La nouvelle génération
qui vit le jour plus de dix ans auparavant... Le téléfilm repose
sur scénario plutôt ambitieux de Jim Henshaw et Peter Mohan qui
évoque dès 2015 la possibilité d'un voyage vers la planète Mars
afin d'y prélever un minerai propre à la planète et donc
indisponible sur la notre. Trois hommes et deux femmes font le voyage
ensemble pour une durée de six mois environ. Aux côtés du
commandant Lia Poirier l'on retrouve donc l'autre commandant John
Rank (Peter Outerbridge), la chimiste Andrea Singer (Allison
Hossack), l'architecte Bill Malone (Michael Shanks) ainsi que le
biochimiste russe, Sergei Andropov (Kavan Smith). Des tensions
naissent au sein du groupe qui en outre rencontre plusieurs problèmes
en chemin. Parfois involontairement drôle, surtout lorsque l'on
apprend que leurs chances de survie sont de soixante-trois pourcents,
que celles de revenir sur Terre sont de soixante-quinze et qu'un
million de problèmes peuvent surgir durant le voyage, le voyage de
nos cinq astronautes ressemble plutôt et d'emblée à une mission
suicide.
Une aventure hypothétiquement de grande envergure mais des personnages comme enfermés dans une étroite boite de conserve. Vision due à un format 4/3 tout à fait inapproprié..
Ouais,
absurde, donc. D'ailleurs, si un mathématicien consulte cet article,
j'aimerais bien qu'il fasse le calcul entre ces trois données pour
que l'on sache de manière exacte et définitive quelles sont les
chances réelles pour la mission d'aboutir ! À la décharge du
téléfilm de Neill Fearnley, il faut savoir que l'inconfort dans
lequel fut effectuée la projection gâta fortement l'expérience.
Issue d'une VHS en fin de vie depuis des décennies, un souffle
permanent vint gâcher tout ou partie de la projection. Abîmée
comme si elle avait auparavant servie de support à un porno visionné
en boucle par un onaniste compulsif, cette vieille bande n’eut de
cesse que de sauter, affichant même parfois des parasites plus
réalistes que ne le seront jamais les filtres utilisés lors de
l'usage de logiciels de montages vidéo... Passé ce détail
relativement gênant, et même si la source de Escape
from Mars
avait été celle d'un Blu-ray
4K UHD,
le résultat à l'écran aurait été indifféremment pathétique. On
se fiche pratiquement de tout ce qui touche de près ou de loin à la
vie personnelle des personnages. Une caractérisation Discount
qui n'apporte rien à cette œuvre visuellement indigeste, tournée à
l'intérieur d'une navette qui ressemble davantage à un assemblage
de boites en carton peintes en blanc. Nous ne féliciterons donc pas
l'équipe de sept personnes chargée des effets visuels ni les deux
occupées à concevoir les effets physiques. Mieux vaut compter sur
certaines bonnes vieilles recettes, quitte à ce que l'expérience
furète avec l'épouvante comme pour La Galaxie
de la terreur de
Bruce D. Clark ou Inseminoid
de Norman J. Warren. Lesquels démontrèrent qu'avec peu de moyens
il est possible de produire des œuvres plutôt sympathiques. Mais
pour rester collé à la thématique de Escape
from Mars,
inutile de préciser que des séries et pas mal de longs-métrages
cinématographiques eurent comme objectif principal de mêler space
opera et colonisation de Mars. Bref, de quoi faire le bon choix et
éviter de perdre son temps devant ce très mauvais téléfilm de
science-fiction...
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