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dimanche 2 juin 2024

La mutante (Species) de Roger Donaldson (1995) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Réalisé par Roger Donaldson qui avant cela nous avait gratifié de quelques sympathiques longs-métrages parmi lesquels The Bounty en 1984, Sens unique en 1987 et Cocktail l'année suivante, La mutante est le premier volet d'une franchise qui en compte quatre. Écrit par le réalisateur et scénariste Dennis Feldman qui à l'époque travaillait déjà sur un projet de film de science-fiction intitulé Real Man, le long-métrage sera principalement interprété par un quintet d'interprètes célèbres ou en passe de le devenir puisque Ben Kingsley y interprétera le rôle du scientifique Xavier Fitch, Alfred Molina celui du professeur d'anthropologie comparée Stephen Arden, Marg Helgenberger celui du docteur en biologie moléculaire, tandis que Michael Madsen incarnera le rôle d'un tueur à la solde du gouvernement du nom de Preston Lennox et l'inestimable Forest Withaker celui du clairvoyant Dan Smithson... Embarqués dans une même aventure consistant à traquer une jeune fillette issue d'une hybridation ayant consisté en l'intégration d'une toute nouvelle séquence ADN sur une centaine de cobayes dont un seul survécu, ils ne se doutent pas encore des dangers que va revêtir une telle mission. Ayant réussi à s'échapper du laboratoire dans lequel elle était retenue prisonnière, Sil (qui pour le moment est interprétée par la jeune actrice Michelle Williams) monte à bord d'un premier train puis d'un second qui l'emportera jusqu'à Los Angeles où elle débarquera sous les traits d'une magnifique jeune femme incarnée désormais par l'actrice et mannequin canadienne Natasha Henstridge. La mutante est pour elle l'occasion de débuter une carrière d'actrice qui depuis perdure puisque depuis le début de l'année elle est déjà apparue dans deux projets intitulés Cinderella's Revenge et Karma: Death at Latigo Springs. Afin de donner vie à la créature qui se cache sous la splendide apparence de l'actrice, la production fait appel aux talents du maquilleur Steve Johnson qui jusque là avait notamment œuvré sur Predator de John McTiernan en 1987, Le Cauchemar de Freddy de Renny Harlin l'année suivante ou encore la mini-série adaptée du roman de Stephen King, Le fléau. Si la créature est convaincante lorsque celle-ci apparaît sous les oripeaux d'effets-spéciaux réalisés de manière ''pratique'', les images de synthèse ont quant à elles prit un sacré coup de vieux.


L'on ne pourra d'ailleurs pas invoquer l'époque de leur conception puisque en la matière, Steven Spielberg était parvenu à nous prouver deux ans auparavant grâce à Jurassic Park qu'il était possible de les repousser dans leurs derniers retranchements. Tout demeurant alors une question de talent et de budget. Détail qui a son importance, le design de la créature est l’œuvre du sculpteur et plasticien suisse Hans Ruedi Giger, lequel est surtout demeuré célèbre pour sa conception du xénomorphe de la franchise Alien. L'on retrouve ainsi le même genre de créature violente et volontairement hyper-sexualisée. Mélangeant science-fiction, horreur et action, La mutante est un très agréable divertissement qui comblera les amateurs de sensations fortes, surtout lors des séquences montrant Sil entrer dans une furie au moment de s'ébattre avec des individus de sexe masculin. Car le destin de cette entité polymorphe relativement inquiétante qui se cache sous l'écorce d'une irrésistible beauté demeure en l'état le même que toute créature animale terrestre : se reproduire. Là où certains effets-spéciaux numériques pèchent par leur médiocrité, le film nous offre quelques petits plans gore fort sympathiques. Doté d'un budget plutôt confortable de trente millions de dollars au vu du résultat qui ressemble davantage à une petite série b horrifique, La mutante peut surtout compter sur son casting trois étoiles auquel s'ajoute donc la très convaincante Natasha Henstridge. L'occasion pour Roger Donaldson d'offrir à ses libidineux spectateurs quelques scènes de nu dont quelques gros plans sur la généreuse poitrine de Sil avant que celle-ci ne se transforme en une atroce créature. À sa sortie en salle, La mutante rapportera environ quatre fois la mise de départ. Une bonne raison de lancer une suite qui pourtant ne verra le jour que trois ans plus tard. Roger Donaldson abandonne alors le projet au profit de Peter Medak qui dix-huit ans plutôt fut notamment l'auteur de l'un des plus grands films de maisons hantées avec L'Enfant du diable. Une suite dans laquelle reprendront du service Michael Madsen, Marg Helgenberger ainsi que Natash Henstridge mais qui verra surtout l'absence de Ben Kingsley et de Forrest Withaker...

 

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