Réalisé par Roger
Donaldson qui avant cela nous avait gratifié de quelques
sympathiques longs-métrages parmi lesquels The Bounty en
1984, Sens unique
en 1987 et Cocktail
l'année suivante, La mutante
est le premier volet d'une franchise qui en compte quatre. Écrit par
le réalisateur et scénariste Dennis Feldman qui à l'époque
travaillait déjà sur un projet de film de science-fiction intitulé
Real Man,
le long-métrage sera principalement interprété par un quintet
d'interprètes célèbres ou en passe de le devenir puisque Ben
Kingsley y interprétera le rôle du scientifique Xavier Fitch,
Alfred Molina celui du professeur d'anthropologie comparée Stephen
Arden, Marg Helgenberger celui du docteur en biologie moléculaire,
tandis que Michael Madsen incarnera le rôle d'un tueur à la solde
du gouvernement du nom de Preston Lennox et l'inestimable Forest
Withaker celui du clairvoyant Dan Smithson... Embarqués dans une
même aventure consistant à traquer une jeune fillette issue d'une
hybridation ayant consisté en l'intégration d'une toute nouvelle
séquence ADN sur une centaine de cobayes dont un seul survécu, ils
ne se doutent pas encore des dangers que va revêtir une telle
mission. Ayant réussi à s'échapper du laboratoire dans lequel elle
était retenue prisonnière, Sil (qui pour le moment est interprétée
par la jeune actrice Michelle Williams) monte à bord d'un premier
train puis d'un second qui l'emportera jusqu'à Los Angeles où elle
débarquera sous les traits d'une magnifique jeune femme incarnée
désormais par l'actrice et mannequin canadienne Natasha Henstridge.
La mutante
est pour elle l'occasion de débuter une carrière d'actrice qui
depuis perdure puisque depuis le début de l'année elle est déjà
apparue dans deux projets intitulés
Cinderella's Revenge et
Karma: Death at Latigo Springs.
Afin de donner vie à la créature qui se cache sous la splendide
apparence de l'actrice, la production fait appel aux talents du
maquilleur Steve Johnson qui jusque là avait notamment œuvré sur
Predator
de John McTiernan en 1987, Le Cauchemar de Freddy
de Renny Harlin l'année suivante ou encore la mini-série adaptée
du roman de Stephen King, Le
fléau.
Si la créature est convaincante lorsque celle-ci apparaît sous les
oripeaux d'effets-spéciaux réalisés de manière ''pratique'', les
images de synthèse ont quant à elles prit un sacré coup de vieux.
L'on
ne pourra d'ailleurs pas invoquer l'époque de leur conception
puisque en la matière, Steven Spielberg était parvenu à nous
prouver deux ans auparavant grâce à Jurassic
Park
qu'il était possible de les repousser dans leurs derniers
retranchements. Tout demeurant alors une question de talent et de
budget. Détail qui a son importance, le design de la créature est
l’œuvre du sculpteur et plasticien suisse Hans Ruedi Giger, lequel
est surtout demeuré célèbre pour sa conception du xénomorphe de
la franchise Alien.
L'on retrouve ainsi le même genre de créature violente et
volontairement hyper-sexualisée. Mélangeant science-fiction,
horreur et action, La mutante
est un très agréable divertissement qui comblera les amateurs de
sensations fortes, surtout lors des séquences montrant Sil entrer
dans une furie au moment de s'ébattre avec des individus de sexe
masculin. Car le destin de cette entité polymorphe relativement
inquiétante qui se cache sous l'écorce d'une irrésistible beauté
demeure en l'état le même que toute créature animale terrestre :
se reproduire. Là où certains effets-spéciaux numériques pèchent
par leur médiocrité, le film nous offre quelques petits plans gore
fort sympathiques. Doté d'un budget plutôt confortable de trente
millions de dollars au vu du résultat qui ressemble davantage à une
petite série b horrifique, La mutante
peut surtout compter sur son casting trois étoiles auquel s'ajoute
donc la très convaincante Natasha Henstridge. L'occasion pour Roger
Donaldson d'offrir à ses libidineux spectateurs quelques scènes de
nu dont quelques gros plans sur la généreuse poitrine de Sil avant
que celle-ci ne se transforme en une atroce créature. À sa sortie
en salle, La mutante rapportera
environ quatre fois la mise de départ. Une bonne raison de lancer
une suite qui pourtant ne verra le jour que trois ans plus tard.
Roger Donaldson abandonne alors le projet au profit de Peter Medak
qui dix-huit ans plutôt fut notamment l'auteur de l'un des plus
grands films de maisons hantées avec L'Enfant du
diable.
Une suite dans laquelle reprendront du service Michael Madsen, Marg
Helgenberger ainsi que Natash Henstridge mais qui verra surtout
l'absence de Ben Kingsley et de Forrest Withaker...
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