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dimanche 30 septembre 2018

Alien Autopsy de Jonny Campbell (2005)) - ★★★★★★★☆☆☆




L'autopsie de l'extraterrestre de Roswell, qui fit couler tant d'encre lors de sa révélation en 1995 sur les chaînes du monde entier, causa chez nous la disparition à l'écran de l'animateur de télévision Jacques Pradel qui proposa par deux fois de revenir sur cet événement dans son émission L'Odyssée de l’Étrange en choisissant de croire en la véracité des images. Un parti pris qui l'éloigna du petit écran durant six ans, entre 1996 et 2002. Aux États-Unis, c'est l'acteur, réalisateur, et pour le coup, animateur Jonathan Frakes qui animait le docu-fiction Alien Autopsy: Fact or Fiction? lors de sa diffusion le 28 août 1995, sans doute lui-même convaincu de la véracité des faits. Dix ans plus tard, le cinéaste britannique Jonny Campbell revenait sur le sujet avec son unique long-métrage cinéma à ce jour (le bonhomme tournant avant tout pour le petit écran). Une comédie « so british » revenant sur ce fait divers qui défraya la chronique au beau milieu des années quatre-vingt dix et bouscula quelque peu le monde de l'ufologie.

Si Alien Autopsy laisse entrevoir l'hypothèse selon laquelle il existerait bien une vidéo montrant l'autopsie RÉELLE d'un extraterrestre datant de 1947 (vidéo à l'origine d'un canular s'expliquant par la destruction de la bande magnétique sur laquelle était reproduite la dite autopsie), la réalité semble cependant bien moins féerique puisque son auteur, un certain Ray Santilli, avoua avoir voulu faire une blague sans penser un seul instant aux répercutions qu'engendreraient les images qu'il tourna en compagnie de son... « complice » Gary Shoefield, du réalisateur et producteur Spyros Melaris, ainsi que de son frère et sa petite amie, lesquels endossèrent l'uniforme des faux chirurgiens apparaissant sur les célèbres images. Quand à l'extraterrestre à proprement parler, il fut l’œuvre du sculpteur John Humphreys, un spécialiste des effets-spéciaux qui travailla notamment sur Rawhead Rex de George Pavlou en 1986 ou Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton en 2006. Quant à sa composition organique, elle sembla avoir été assez fidèle à la description qu'en fait l’œuvre de Jonny Campbell.

Un long-métrage, d'ailleurs, assez curieux, puisque traité sur le ton de l'humour... anglais, comme il se doit. Un parti-pris qui peut dérouter pendant quelques instants mais qui au final ne révèle rien de véritablement fâcheux puisqu'à part quelques gags au demeurant, relativement drôles, le cinéaste met le doigt sur les conséquences d'une telle plaisanterie. Principalement incarnée par les britanniques Declan Donnelly et Anthony McPartlin (sans oublier l'actrice Morwenna Banks), cette petite production nous venant de Grande Bretagne étend son casting au delà des frontières britanniques puisqu'on peut notamment y découvrir les acteurs américains Bill Pullman et Harry Dean Stanton, l'iranien Omid Djalili (excellent dans la peau du réalisateur-cameraman Melik, ou encore l'allemand Götz Otto, lequel ne dépareillerait sans doute pas au milieu d'un casting constitué par les Frères Coen (on a pu notamment l'apercevoir dans le troisième volet des aventures des Visiteurs dans le rôle du Colonel Wurtz). Drôle, fun, librement inspiré, Alien Autopsy permet de remettre au goût du jour un fait divers qui fit beaucoup parler de lui et ridiculisa quelque peu ceux qui y virent une manne financière (on parle évidemment des responsables de chaînes de télévision), ainsi que les communautés médicales et scientifiques, surtout si l'on considère que certains spécialistes, à l'époque, y ont cru. Sous ses apparences de petite production bricolée, Alien Autopsy est donc une excellente surprise...et puis, si certains n'avaient définitivement pas envie de rêver, ou bien même d'accepter la supercherie, ils pourront toujours se rattraper avec l'excellente bande-son piochant allégrement dans certains standards pop des années soixante-dix, quatre-vingt...

mercredi 5 septembre 2018

Independence Day de Roland Emmerich (1996) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆



2009, sortie de Avatar de James Cameron. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Un vague souvenir, mais surtout, une incapacité à le revoir sans éprouver un terrible ennui. 1996, sortie de Independence Day de Roland 'tâcheron' Emmerich. Qu'en reste-t-il ? Rien ! Ou plutôt, autant qu'à l'époque de sa diffusion sur grand écran. Du néant qu'il dégageait alors, le film au budget total de quatre-vingt quinze millions de dollars a conservé toute sa crétinerie, son sens de la bravoure pro-américaine. Son message de propagande. Déjà grotesque à l'époque, l'auteur du tout aussi pénible 2012 accoucha même il y a deux ans d'une séquelle au monstrueux budget de deux-cent millions de dollars. Plus du double. Résultat : encore plus mauvais que son prédécesseur. Roland Emmerich, c'est un peu le Luc Besson d'Outre-Atlantique. Placez-le dans un bac à sable rempli de billets verts, et il vous pondra nanar sur nanar. Des grosses machines, vulgaires, incohérentes, mégalomaniaques, bourrées d'effets-spéciaux tenant sur des scénario aussi linéaires qu'une droite partant d'un point A et rejoignant un point B. Pas de circonvolutions. Aucun parasite, pas d'aspérités. Pas de méchants, ici, non plus. On est aux States. Le pays de la morale. Le number one en matière d'armement et de défence. Et si quelqu'un osait vouloir contredire cet état de fait, une piqûre de rappel lui ferait du bien : Independence Day.

Le film a cette faculté incroyable de vous rendre détestable tout acteur ayant participé à l'aventure. Oui, car à part l'irréprochable Jeff Goldblum dans le rôle de l'analyste informaticien David Levinson, l'excellent 'Prince de Bel Air' incarné sur nos petits écrans par Will Smith agace à force de bons mots. Comme ces 'youh ouh !' (pardon pour l'orthographe) entendus alors qu'une vague de chasseurs s'attaque à un vaisseau de plusieurs dizaines de kilomètres de diamètre (la folie des grandeurs s'en étant encore pris à Roland Emmerich). Qui ira croire un tel comportement, même du plus courageux pilote de la United States Air Force, face à l'enjeu auquel il s'apprête à s'attaquer ? Emmerich veut faire participer son public américain. Celui déjà acquis depuis bien longtemps à sa cause. Il veut que ses adolescents braillent dans les salles de cinéma. Hurlent si fort qu'on les entendrait de l'extérieur. Will Smith, lui, rate son incarnation du capitaine Steven Hiller. Qui lui en voudrait ? Car c'est bien sous la direction de Roland Emmerich que l'acteur de sitcom devenu grand par la suite n'a fait que rejouer son éternel rôle de gamin originaire de Philadephie de l'excellente série Le Prince de Bel-Air. Non, tout mais surtout pas ça. Amusant cinq minutes, mais lourd sur la durée..

Et que dire de Bill Pullman, l'excellent interprète du chef-d’œuvre de David Lynch qui allait sortir un an plus tard, Lost Highway ? Ici, il incarne toute l'hypocrisie américaine. Toutes ces valeurs vomies par une nation qui livre à quiconque, le droit de posséder une arme à feu. Le voilà endossant le rôle d'un président préoccupé du sort de ses concitoyens à un tel niveau de conscience que son jeu sonne terriblement faux. Qui croirait que le premier homme des États-Unis serait capable de retrousser les manches de sa chemise à ce point pour combattre en première ligne un tel ennemi ? Certainement pas moi. Independence Day offre son comptant de scènes mielleuses à souhait, et dans ce domaine, le quota est scrupuleusement respecté. Le film de Roland Emmerich a la particularité de ne montrer aucun antagoniste humain. Un choix sans doute justifié par la présence plus qu'hostile de créatures venue d'ailleurs, mais à combien de reprises a t-on pu voir se révéler la face d'ombre de l'homme dans un cas tel que celui-ci ? Mais le pire reste à venir lorsque le président des États-Unis d'Amérique lui-même endosse l'uniforme de pilote pour aller lui aussi casser du E.T. Risible et hautement improbable. Nous sommes bien là devant un spectacle dont l'objectif n'est certes pas d'éveiller les consciences mais plutôt d'abrutir les masses devant un cortège d'effets-spéciaux qui, eux, auront par contre le mérite d'être réussis. Pour le reste, Independence Day est un piètre exemple de science-fiction...

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