2009, sortie de Avatar
de James Cameron. Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Un vague souvenir,
mais surtout, une incapacité à le revoir sans éprouver un terrible
ennui. 1996, sortie de Independence Day
de Roland 'tâcheron'
Emmerich. Qu'en reste-t-il ? Rien ! Ou plutôt, autant qu'à
l'époque de sa diffusion sur grand écran. Du néant qu'il dégageait
alors, le film au budget total de quatre-vingt quinze millions de
dollars a conservé toute sa crétinerie, son sens de la bravoure
pro-américaine. Son message de propagande. Déjà grotesque à
l'époque, l'auteur du tout aussi pénible 2012
accoucha même il y a deux ans d'une séquelle au monstrueux budget
de deux-cent millions de dollars. Plus du double. Résultat :
encore plus mauvais que son prédécesseur. Roland Emmerich, c'est
un peu le Luc Besson d'Outre-Atlantique. Placez-le dans un bac à
sable rempli de billets verts, et il vous pondra nanar sur nanar. Des
grosses machines, vulgaires, incohérentes, mégalomaniaques,
bourrées d'effets-spéciaux tenant sur des scénario aussi linéaires
qu'une droite partant d'un point A et rejoignant un point B. Pas de
circonvolutions. Aucun parasite, pas d'aspérités. Pas de méchants,
ici, non plus. On est aux States. Le pays de la morale. Le number
one en matière d'armement et de défence. Et si quelqu'un osait
vouloir contredire cet état de fait, une piqûre de rappel lui
ferait du bien : Independence Day.
Le
film a cette faculté incroyable de vous rendre détestable tout
acteur ayant participé à l'aventure. Oui, car à part
l'irréprochable Jeff Goldblum dans le rôle de l'analyste
informaticien David Levinson, l'excellent 'Prince
de Bel Air' incarné sur nos petits écrans par Will
Smith agace à force de bons mots. Comme ces 'youh ouh !'
(pardon pour l'orthographe) entendus alors qu'une vague de chasseurs
s'attaque à un vaisseau de plusieurs dizaines de kilomètres de
diamètre (la folie des grandeurs s'en étant encore pris à Roland
Emmerich). Qui ira croire un tel comportement, même du plus
courageux pilote de la United
States Air Force,
face à l'enjeu auquel il s'apprête à s'attaquer ? Emmerich
veut faire participer son public américain. Celui déjà acquis
depuis bien longtemps à sa cause. Il veut que ses adolescents
braillent dans les salles de cinéma. Hurlent si fort qu'on les
entendrait de l'extérieur. Will Smith, lui, rate son incarnation du
capitaine Steven Hiller. Qui lui en voudrait ? Car c'est bien
sous la direction de Roland Emmerich que l'acteur de sitcom devenu
grand par la suite n'a fait que rejouer son éternel rôle de gamin
originaire de Philadephie de l'excellente série Le
Prince de Bel-Air.
Non, tout mais surtout pas ça. Amusant cinq minutes, mais lourd sur
la durée..
Et
que dire de Bill Pullman, l'excellent interprète du chef-d’œuvre
de David Lynch qui allait sortir un an plus tard,
Lost Highway ?
Ici, il incarne toute l'hypocrisie américaine. Toutes ces valeurs
vomies par une nation qui livre à quiconque, le droit de posséder
une arme à feu. Le voilà endossant le rôle d'un président
préoccupé du sort de ses concitoyens à un tel niveau de conscience
que son jeu sonne terriblement faux. Qui croirait que le premier
homme des États-Unis serait capable de retrousser les manches de sa
chemise à ce point pour combattre en première ligne un tel ennemi ?
Certainement pas moi. Independence Day
offre son comptant de scènes mielleuses à souhait, et dans ce
domaine, le quota est scrupuleusement respecté. Le film de Roland
Emmerich a la particularité de ne montrer aucun antagoniste humain.
Un choix sans doute justifié par la présence plus qu'hostile de
créatures venue d'ailleurs, mais à combien de reprises a t-on pu
voir se révéler la face d'ombre de l'homme dans un cas tel que
celui-ci ? Mais le pire reste à venir lorsque le président des
États-Unis d'Amérique lui-même endosse l'uniforme de pilote pour
aller lui aussi casser du E.T. Risible et hautement improbable. Nous
sommes bien là devant un spectacle dont l'objectif n'est certes pas
d'éveiller les consciences mais plutôt d'abrutir les masses devant
un cortège d'effets-spéciaux qui, eux, auront par contre le mérite
d'être réussis. Pour le reste, Independence
Day est
un piètre exemple de science-fiction...