Parmi les plates-formes
de streaming proposant des séries de science-fiction, AppleTV+
fait sans doute partie des plus intéressantes. Avec à son actif au
moins trois des plus passionnantes dans cette catégorie, celle-ci a
de quoi enthousiasmer les amateurs de conquêtes spatiales
uchroniques (For All Mindkind),
de voyages dans le temps et de paradoxes temporels (Dark
Matter)
ou comme dans le cas présent, séduire les fans de tout ce qui
touche à des univers dystopiques avec Silo.
À l'origine de cette série apparue sur AppleTV+
dès
le 5 mai 2023, créée par Graham Yost, un ouvrage en cinq parties
écrit par le romancier de science-fiction américain Hugh Howey
publié en 2012 et dans lequel la vie à la surface de notre planète
est devenue impossible, contraignant ainsi les humains à vivres
retranchés dans un silo souterrain de cent-quarante quatre étages.
Onze ans plus tard voici que débarquait donc son adaptation
télévisuelle. Doté d'un confortable budget de deux-cent millions
de dollars pour un projet finalement peu gourmand si l'on tient
compte du fait que cette première saison tourne tout de même autour
de dix épisodes d'une heure environ, ce qui saisit immédiatement
est l'univers dans lequel baignent les personnages. Le silo est
représenté par une immense structure de béton s'enfonçant dans
les entrailles de la Terre. Un lieu de survie où d'emblée il ne
semble pas vraiment faire bon vivre. Un cadre de vie anxiogène
maintenu en place par une hiérarchie nommée Judiciaire
qui
agit dans l'ombre tandis que le maintien de l'ordre est assuré par
le shérif Holston Becker (David Oyelowo). Du moins jusqu'à un
certain point puisque l'on découvrira d'étonnantes règles régies
par un Pacte,
sorte de règlement interne au Silo que tous doivent respecter à la
lettre.Comme l'interdiction de posséder des reliques. Des objets
faisant partie d'un passé lointain. Car la vie à la surface n'est
plus possible depuis les cent-quarante dernières années. L'air y
étant devenu irresponsable, chaque femme et chaque homme du Silo
peut malgré tout décider de s'y rendre, sans retour possible.
Lorsque l'un d'eux choisit de quitter l'abri, une grande cérémonie
est organisée et à laquelle peut participer chaque habitant. Mais
dehors, c'est la mort qui attend tout homme ou toute femme qui décide
de partir. Le shérif Holston Becker en fera d'ailleurs les frais.
Silo
passe sans encombres du présent au passé récent sous la forme de
flash-back et met principalement en scène l'actrice suédoise
Rebecca Ferguson qui fut notamment découverte grâce à la série
The White Queen
en 2013 avant d'enchaîner les projets cinématographiques parmi
lesquels, Rogue Nation,
Fallout,
Men in Black: International
ou plus récemment le diptyque Dune
de Denis Villeneuve, la nouvelle adaptation sur grand écran du roman
de science-fiction éponyme écrit il y a près de soixante ans par
le romancier américain Frank Herbert. Silo
est fascinant à plus d'un titre. Car plus encore que ses sombres
environnements qui peuvent rappeler les sinistres décors évoqués
dans les séquences futuristes du premier Terminator
de James Cameron, la série de Graham Yost met en place un complot
sans doute visible à des kilomètres à la ronde ( ce qui semble
être l'un des très rares défauts de la série) mais qui s'avère
passionnant. Comme l'on s'en doute, les différents étages des lieux
coïncident avec divers statuts sociaux. Silo
est donc en partie une allégorie du monde tel que nous le
connaissons même si dans le cas présent, celle-ci est abordée sous
la forme d'une dystopie. La série n'est jamais avare lorsqu'il
s'agit de ménager des séquences de tension particulièrement
tendues ! Meurtres, enquêtes, mystères multiples, prises de
pouvoir, révoltes, il y a ici de quoi en donner pour leur argent aux
spectateurs. L'intrigue de Silo
n'est jamais véritablement éloignée de celle d'une série culte
des années soixante-dix créée par les américains William F. Nolan
et George Clayton Johnson. Il est effectivement parfois difficile de
ne pas voir dans cette dystopie quelques éléments propres à la
formidable série L'âge de cristal qui
fit sa première apparition sur les petits écrans en 1977 sur le
territoire américain. Il est donc fort probable que les plus anciens
devinent rapidement les ficelles derrières lesquelles se cachent les
dirigeants de la Judiciaire
et parmi lesquels l'on retrouve l'excellent rappeur et acteur
américain Commons dans le rôle de Robert Sims. Notons également
dans le rôle du nouveau maire Bernard Holland la présence de Tim
Robbins, star américaine que l'on ne présente plus mais qui tourna
notamment auprès d'Adrian Lyne (L'échelle de
Jacob),
des Frères Coen (Le grand saut),
de Frank Darabont (Les évadés)
ou plus récemment dans la série de Sam Shawn et Dustin Thomason,
Castle Rock.
En réalité, ce sont tous les interprètes qu'il faudrait citer ici
tant l'auteur et ses scénaristes se sont employés à rendre
cohérent, intriguant et parfois même touchant leur personnage
respectif. Bref, Silo
est une remarquable série de science-fiction à découvrir
d'urgence. La seconde saison est quant à elle prévue pour novembre
prochain...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire