En 2119, la vie sur Terre
est devenue impossible. C'est pourquoi l'humanité est condamnée à
aller vivre loin du système solaire, sur une planète du nom de
Proxima B. Afin de mettre à
bien ce projet de colonisation, Un vaisseau, l'Arche 1, est envoyé
dans l'espace avec à son bord plus de quatre-cent hommes et femmes
dont une majorité n'a pas trente ans. Durant les premiers mois du
voyage, un très grave incident se produit et une partie de
l'équipage meurt. Parmi les victimes se trouvent tous les plus
éminents membres du personnel. Afin de pallier à leur tragique
disparition, un nouveau commandement est formé et à la tête duquel
va immédiatement s'imposer le lieutenant Sharon Garnet. Problème :
alors que l'Arche doit atteindre sa destination dans un an,
l'équipage qui avait été placé sous stase cryogénique est
désormais réveillé et va devoir survivre malgré des stocks
alimentaires et une réserve en eau insuffisants... Série de
science-fiction qui à ce jour compte deux saisons, The
Ark
est diffusé depuis le 1er février 2023 sur Syfy.
Tournée à Belgrade, en Serbie, la première saison est constituée
de douze épisodes de trois-quart d'heure environ. Mêlant
science-fiction sur fond de dystopie, cette création de Dean Devlin
et Jonathan Glassner ''bénéficie'' d'une réputation généralement
peu flatteuse. On lui reproche en effet notamment son manque
d'inspiration. Il faut dire que dans ce type de space-opera
réunissant des centaines d'individus censés coloniser une nouvelle
planète, le concept n'est évidemment pas nouveau. Mais ce qui saute
avant tout aux yeux dès les premiers instants, c'est la faible
qualité des effets-spéciaux. Leur indigence est tout d'abord telle
que l'on peut aisément ressentir un certain détachement vis à vis
de cette première saison. La catastrophe à laquelle sont confrontés
les passagers de l'Arche 1 est très significative du problème que
rencontre la série du point de vue des effets. Passé ce détail
relativement gênant, The Arch
va cependant devenir très rapidement prenant.
Ses
créateurs prenant ainsi soin de leurs personnages en leur offrant
une caractérisation qui dépasse de très loin celle de pas mal de
séries ou longs-métrages du genre. Sans être exemplaire dans ce
domaine, pour autant, Dean Devlin et Jonathan Glassner parviennent à
rendre attachants des personnages tels que le lieutenant James Brice
(Richard Fleeschman), Alicia Nevins (Stacey Michelle Read) ou Angus
Medford (Ryan Adams) bien qu'au démarrage l'on puisse être
immédiatement agacé par l'attitude légèrement désinvolte du
premier et l'aspect hautement caricatural des deux autres (Alicia
ayant un débit de parole relativement épuisant). Mais ce qui
définit assez bien le caractère des divers protagonistes est le
soin avec lequel les créateurs ont choisit de développer peu à peu
leur personnalité. Qu'il s'agisse de trahison ou d'intégrité, tous
les types de caractères sont ici retranscrits dans un tourbillons
d'événements qui ne laissent pratiquement jamais au spectateur
l'occasion de se reposer. Si selon certains cette première saison
manque d'inspiration, elle n'est cependant pas avare en terme de
situations catastrophiques. D'autres lui reprocheront sans doute
d'ailleurs cette avalanche improbable de faits qui mettent en
permanence l'équipage en danger et, comme si cela ne suffisait pas,
intègre des personnages défiant également l'autorité. Au final,
l'on oublie très vite les carences en matière d'effets-spéciaux
pour se concentrer sur l'intrigue et ses personnages. Sans être du
niveau de l'une des références en matière de space-opera, la
saison 1 de The Arch
est plus proche d'un Star Trek
que d'une série ou d'un long-métrage de science-fiction nihiliste
plongeant ses protagonistes dans un univers sombre et anxiogène.
Reprenant le concept de la série de science-fiction canadienne The
Starlost
qui cinquante ans auparavant évoquait déjà le concept de
colonisation d'une planète après que la Terre soit devenue
invivable, The Arch
est contrairement à ce que beaucoup veulent faire entendre une
excellente surprise si tant est que l'on soit capable de fermer les
yeux sur l'invraisemblance d'une telle débauche d'événements. Les
acteurs sont convaincants et la série est véritablement addictive.
Comme l'on pouvait l'imaginer, une saison deux sera mise en chantier
l'année suivante et sera mise à disposition des téléspectateurs à
partir du 17 juillet 2024...
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