Une année après la
sortie directement en vidéo du quatrième long-métrage de la
franchise Scanners
initiée quatorze ans plus tôt par le réalisateur canadien David
Cronenberg, Steve Barnett venait y mettre un terme avec Scanners:
The Showdown,
sans doute plus connu sous le titre de Scanner
Cop 2: Volkin's Revenge
et traduit chez nous sous celui de Scanner Cop 2
- La Vengeance de Volkin.
Un titre qui semble bien plus approprié puisque l'intrigue, sans
directement faire suite au précédent volet, met tout de même en
scène l'acteur Daniel Quinn dans la peau du même personnage
principal. Le détective Samuel Staziak qui cette fois-ci va se
mesurer non plus à un scanner tueur de flics mais à un criminel
qu'il fit jeter en prison après avoir tué son frère. Du casting de
Scanner Cop
il ne demeure plus grand monde puisque tous ou presque des
interprètes ont disparus et Daniel Quinn semble être le seul à
revenir pour cette nouvelle aventure dans l'univers de ces scanners
qui décidément, poussent en ville comme les champignon dans les
forêts. Ce qui n'empêche toujours pas certains individus d'ignorer
leur existence et de rester coi devant certaines scènes de crimes
particulièrement abominables. Car c'est bien là que tire sa
substantifique moelle le long-métrage de Steve Barnett. Dans des
séquences gore du plus réjouissant effet. Car l'équipe d'une
douzaine de personnes en charge de produire les nombreux
effets-spéciaux à base de latex qui parsèment le récit d'actes de
violences commis par un scanner montant lentement mais sûrement en
puissance s'avèrent fort convainquant. Bien entendu, la texture de
la peau des victimes n'a toujours pas celle, réaliste, des
boucheries désormais étalées sur nos écrans mais tout de même,
le film fait preuve d'une grande imagination en terme d'horreur...
Si
les meurtres apparaissent ici totalement gratuits, ils font cependant
sens lorsque l'on comprend le projet du scanner Karl Volkin
qu'interprète l'acteur américain Patrick Kilpatrick. Avec sa gueule
de psychopathe, l'acteur qui s'opposa au belge Jean-Claude Van Damme
dans Coups pour coups de
Deran Sarafian en 1990 et endossa le costume de mercenaire dans
Piège à grande vitesse
de Geoff Murphy cinq ans plus tard campe ici un tueur implacable se
nourrissant de l'essence de ses victimes elles aussi dotées du
pouvoir de scanners. Produit par Pierre David qui fut le réalisateur
du précédent volet mais également producteur de l’œuvre
originale de David Cronenberg et de deux de ses classiques Chromosome
3
en 1979 et Videodrome
en
1983, Scanner Cop 2: Volkin's Revenge
a malheureusement le défaut de ses qualités. Car en multipliant les
meurtres, souvent perpétrés dans des conditions similaires, le film
perd l'un des éléments essentiels à tout bon film : son
scénario. Réduit à sa plus simple expression, celui-ci est l’œuvre
de Mark Sevi (auquel est évidemment rattaché le nom de David
Cronenberg pour la création des caractères) dont la première
moitié de sa carrière fut d'écrire pour un quantité importante de
séquelles (Class of 1999 II: The Substitute
de Spiro Razatos, Ghoulies IV
de Jim Wynorski ou encore Relentless IV: Ashes to
Ashes
d'Oley Sassone qui furent tous les trois réalisés en 1994)...
Patrick
Kilpatrick dans la peau de Karl Volkin dessoude à tours de bras pour
une unique raison qui est celle de renforcer ses capacités
psychiques et ainsi prendre de l'ascendant sur un Samuel Staziak qui
jusqu'à maintenant n'a jamais vraiment trouvé de scanners à sa
hauteur. Si Scanner Cop 2: Volkin's Revenge a
tendance à tourner en rond, le film n'en est pas moins intéressant.
Comme son prédécesseur, celui-ci mêle science-fiction, fantastique
et policier. Dans le rôle du capitaine Jack Bitters nous retrouvons
l'acteur Robert Forster pour une présence à l'écran relativement
anecdotique ainsi que l'actrice Khrystyne Haje dans celui de la
chercheuse Carrie Goodart. Pour en revenir aux meurtres et donc aux
effets-spéciaux, John Carl Buechler, Jeffrey S. Farley, Tom Irvin,
Clayton Martinez et le reste de l'équipe en charge de leur
conception, le long-métrage de Steve Barnett est un véritable
festival de séquences gore où le Body
Horror
est mis à l'honneur. Des séquences lors desquelles visages, gorges
et torses s'enflent avant de se craqueler, de brûler et de se
dissoudre, laissant derrière les diverses scènes de crime des corps
dans un état épouvantable. Les séquence situées dans une ruelle
mal éclairée, dans l'atelier d'une artiste ou dans une laverie
automatique demeurant sans doute les plus significatives. Si le
propos n'a rien en commun avec celui du classique de Jim Muro Street
Trash sorti
sur nos écran huit ans auparavant, l'horreur ici rappellera les fans
de gore à son bon souvenir. À noter la présence au début du récit
de l'acteur Allan Kolman qui fut l'un des principaux interprètes de
Shivers,
le tout premier long-métrage de David Cronenberg en 1975. Sa participation ici sonne comme une
forme d'hommage au créateur du scénario original. Quant à Scanner Cop 2:
Volkin's Revenge,
s'il ne s'agit pas d'un chef-d’œuvre, il demeure une très honnête
série B horrifique...
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