Tout comme New York
1997
de John Carpenter et Alien
de Ridley Scott, Mad max
de l'australien George Miller fut à l'origine de nombreux plagiats.
L'Italie, les États-Unis, et même la France ont prélevé leur part
du gâteau sans pour autant être jamais capables d'égaler et encore
moins de surpasser les deux premiers volets de cette remarquable
franchise qui depuis 2015 en compte temporairement quatre (le
cinquième à venir ayant été envisagé par le réalisateur sous la
forme d'un préquelle). Le camion de la mort de
Harley Cokeliss fait partie de cette vague de longs-métrages situant
leur intrigue sur des terres devenues sauvages et hostiles à la
suite d'un conflit nucléaire à l'échelle mondiale. Seule
originalité de ce film dont le titre original demeure Warlords
of the 21st Century (que
l'on traduira chez nous sous le titre
Les seigneurs de guerre du 21e siècle),
ses origines : En effet, Le camion de la
mort ne
provient ni de l'hexagone, ni de la botte et n'a pas traversé
l'Atlantique jusqu'à nous. Non, le film vient d'une île située à
deux-mille kilomètres au sud-est de l'Australie, la
Nouvelle-Zélande. Géographiquement donc plus proche de George
Miller que de Pierre-William Glenn, auteur du nanardesque Terminus
avec notre Johnny Hallyday national, son contenu est par contre
relativement semblable à celui qui fut proposé dans cette
production franco-allemande que le réalisateur français tourna en
1986. Autant dire que le long-métrage de Harley Cokeliss ne brille
pas de mille feux et s’avérera pour certains relativement pénible
à regarder...
Bien
que le nom de Harley Cokeliss soit notamment apparu aux génériques
des séries télévisées Xena, la guerrière en
1995 et des Nouveaux Professionnels
quatre ans plus tard, ce réalisateur qui tourna en tout et pour
tout une dizaine de longs-métrages signe ici un sous-Mad
Max
assez peu intéressant. Dans des décors pourtant aussi déserts que
ceux du second volet de la franchise de George Miller, le
néo-zélandais ne s'affranchit pas vraiment des codes et exploite
pas mal des idées nées de l'imagination de l'australien et de son
scénariste de l'époque, James McCausland. Ici, le récit oppose le
héros Hunter (interprété par l'acteur Michael Beck qui fut
notamment en 1979, le personnage principal du film culte de Walter
Hill, Les guerriers de la nuit)
à un tyran du nom de colonel Straker (James Wainwright), lequel,
aux commandes d'un camion blindé, fait régner la terreur dans la
région. Et notamment auprès d'une communauté dont les membres, qui
plutôt que d'être revenus à l'état de bêtes sauvages et
sanguinaires ont choisi de vivre paisiblement et en toute démocratie.
Du moins, jusqu'à ce que le fameux Colonel Straker et sa bande de
mercenaires sans pitié en viennent à prendre possession des lieux
alors que ce dernier est à l'origine parti rechercher sa fille
Corlie (l'actrice Annie McEnroe) qui refuse de partager les curieuses
''valeurs'' de son père...
Michael
Beck endosse donc le costume de loup solitaire mâtiné de bon
samaritain, toujours prêt à chevaucher son éternelle moto (qu'il
''nourrit'' à l'aide de méthane produit à base de, dit-il :
''merde de poulet''!) pour aider la veuve et l'orphelin. Et ici, en
l'occurrence, la belle Corlie. Sans prendre conscience des
conséquences puisque la tranquillité de la communauté va en être
totalement chamboulée. Au regard de Mad Max,
Le camion de la mort
fait peine à voir. Mais le principal atout de ce genre de
production, du moins à l'époque, c'est sa situation géographique
et le retour à un mode de vie dont est bannie pratiquement toute
forme de technologie. Un désert, un soleil écrasant, des collines
environnantes et des routes qui ne mènent qu'à des coupe-gorges et
voilà le tout emballé sous les oripeaux de la science-fiction
post-apocalyptique. Le camion de la mort...
c'est comment dire... comme si on avait tout piqué à un grand
cinéaste. À commencer par les idées, puis le casting (qui, je dois
être honnête, s'en sort honnorablement), les décors, tout cela
avant de prendre en otage l'équipe technique. Au mieux, le
long-métrage de Harley Cokeliss ressemble à un épisode
''augmenté'' de L'agence tous risques
ou de McGyver
à la sauce post-apocalyptique. Rien de bien réjouissant, mais un
soir d'hiver, ça peut toujours le faire à condition que l'on ne
soit pas trop exigeant...
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