jeudi 12 août 2021

The Day After Tommorow de Charles Crichton (1976) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

À l'origine, The Day After Tommorow (connu aussi sous le titre Into Infinity) était conçu comme un programme éducatif à l'attention de la jeunesse américaine. Un film d'une heure environ parmi sept autres et basé sur la théorie de la relativité d'Einstein. C'est le vice-président de la programmation pour la jeunesse du groupe audiovisuel NBC Television George Heinemann qui est à l'origine du projet. C'est donc fort logiquement lui qui propose au producteur de séries télévisées d'origine britannique Gerry Anderson d'imaginer une histoire tournant autour de la théorie de la relativité. Entre la première et la seconde saison de la célèbre série de science-fiction Cosmos 1999, Gerry Anderson imagine un voyage à travers l'espace et à l'intérieur du vaisseau Altares : Un père et sa fille ainsi qu'un couple et leur fils. À l'origine, leur voyage consiste à se rendre dans le système planétaire le plus proche de notre système solaire, Alpha du Centaure, en utilisant l'énergie produite par les photons qui consiste en l'association d'ondes électromagnétiques et de quantum d'énergie. À la vitesse de la lumière, ils atteignent rapidement leur but. Les cinq membres de l'équipage prennent alors ensemble la décision de poursuivre plus loin leur voyage plutôt que de faire chemin inverse. Une prise de décision qui ne va pas aller sans risque puisque bientôt, le capitaine Harry Masters, sa fille Jane, Tom Bowen, son épouse Anna et leur fils David vont être confrontés au plus grand danger qui soit dans tout l'univers...


Bien que cela ne sera jamais le cas, The Day After Tommorow fut également envisagé comme le pilote d'une future série. Réalisé par Charles Crichton, scénarisé par Johnny Byrne sur une idée de Gerry Anderson, ce court téléfilm de science-fiction demeure dans la droite lignée de Cosmos 1999. Tourné à la même époque, les effets-spéciaux sont l’œuvre de Brian Johnson qui sur la totalité des 48 épisodes de la série avait participé à leur élaboration. Cette fois-ci seul à la manœuvre, son travail ne diffère en rien et visuellement, on a vraiment l'impression d'assister à un spin-off de Cosmos 1999. Une impression renforcée par la présence à l'écran de l'acteur Nick Tate qui dans quarante-deux des épisodes de la série interprétait le rôle du pilote d'aigles Alan Carter et qui dans le cas présent incarne celui du capitaine du vaisseau Altares. À ses côtés, Brian Blessed, Joanna Dunham et Martin Lev qui interprètent respectivement les trois membres de la famille Bowen, Tom, Anna et leur fils David. Mais aussi Katharine Levy qui elle incarne la fille du capitaine Harry Masters, Jane. Le fait que The Day After Tommorow ait d'abord été conçu comme l'un des huit films à vocation éducative transpire littéralement. Surtout lorsque sont évoqués certains phénomènes, comme la distorsion du vaisseau alors lancé sur la route d'Alpha du Centaure à la vitesse de la lumière. Ou lorsque Altares passe aux abords de Pluton et que David explique à Jane que la couleur bleue de la planète provient de l'effet Doppler dont fut à l'origine le mathématicien et physicien autrichien Christian Doppler en 1842...


Mais très vite, le cours de physique prodigué par notre équipage est remplacé par une aventure spatiale chargée en émotions. Si Gerry Anderson n'a absolument rien compris des théories d'Einstien qu'il s'est pourtant chargé lui-même d'étudier afin de concevoir une histoire crédible et accessible au jeune public, le producteur s'entend par contre très bien avec l'imaginaire impliquant la science-fiction et l'espace. Même si aujourd'hui les effets-spéciaux ont pris un très sérieux coup de vieux, The Day After Tommorow n'en demeure pas moins fort sympathique à regarder. Les personnages sont tous attachants et certaines situations anxiogènes. On appréciera particulièrement l'esthétique du vaisseau qui renvoie à celle des aigles de Cosmos 1999 ou même les uniformes dont celui du chef de projet Jim Forbes (l'acteur Don Fellows) qui accueille l'équipe à l'embarquement. Sa tenue rappelle effectivement celle du commandant Koenig (Martin Landau) et du reste des alphans, les habitants de la base lunaire Alpha dans Cosmos 1999. Dommage que l'aventure n'ait pas été poursuivie au delà de ce seul téléfilm d'une cinquantaine de minutes qui fut en partie critiqué à l'époque de sa diffusion pour sa ressemblance avec la série créée par Irwin Allen en 1965, Lost in Space...

 

Operation Ganymed de Rainer Erler (1977) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Partis pour une mission de quatre années autour de la lune de Jupiter Ganymède, Mac, Don, Steve, Dug et Oss ont perdu tout contact avec notre planète. Au bout des six premiers mois, sur Terre les médias indiquent que les cinq astronautes n'ont plus aucune chance de revenir en arrière et qu'ils sont perdus à tout jamais. Quatre années ont passé et les cinq hommes sont finalement de retour et se mettent en orbite autour de la Terre. Très inquiets, ils ne reçoivent toujours aucune information de la base des opérations et doivent se débrouiller seuls s'ils veulent pouvoir fouler à nouveau le sol de notre planète... Au premier abord, Operation Ganymed a de quoi séduire les amateurs de science-fiction sérieuse. Ses intérieurs de navette réalistes, son tempo lent et ses interprètes qui simulent de manière crédible l'attitude de vrais astronautes. La première demi-heure de ce téléfilm réalisé par l'allemand Rainer Erler qui a consacré toute sa carrière à la télévision se situe donc à l'intérieur de l'une des trois navettes d'une mission portant le nom de la lune de Jupiter. La seule a avoir été en mesure d'assurer ses objectifs. L’œuvre met en vedette trois américains, un russe et un européen de l'ouest... tous interprétés par les acteurs allemand Horst Frank, Dieter Laser, Uwe Friedrichsen, Claus Theo Gärtner ainsi que Jürgen Prochnow, ce dernier étant certainement resté le plus célèbres de tous puisque cet acteur originaire de Berlin a fait une carrière internationale plutôt remarquable. C'est ainsi donc que l'on a pu le voir d'abord dans son pays dans Le Bateau de Wolfgang Petersen, suivi deux ans après de La Forteresse Noire du réalisateur américain Michael ManN. Puis ce furent au hasard, le nanardesque Terminus de Pierre-William Glenn avec Johnny Hallyday, L'antre de la folie de John Carpenter ou encore très récemment Une vie cachée de Terrence Malick...


Operation Ganymed souffre de n'avoir pas pu bénéficier d'un budget à la hauteur du projet. Un concept fort alléchant pour un résultat qui déçoit énormément. À la manière de la rigueur soviétique, le téléfilm s'avère au départ réaliste mais étire cette première partie un peu trop sur la longueur. Ce que confirmera la suite, une fois que les astronautes seront enfin parvenus à se libérer de leur ''prison'' pour découvrir une vision de la planète Terre à laquelle ils n'étaient pas préparés. Un monde de désolation qui ne fait pratiquement appel à aucun effet spécial. Ce qui d'ailleurs vaut mieux car quand ceux-ci entrent en jeu, on a parfois mal pour ses concepteurs (l'apparition d'une planète en arrière-plan imparfaitement ronde fini de rendre la séquence atrocement laide). Si le spectateur n'agonise pas au même titre que les cinq astronautes eux-mêmes, l'expérience s'avère souvent ennuyeuse. Très bavard sans que les dialogues ne soient jamais vraiment remarquables, Operation Ganymed se traîne péniblement sur deux heures. Le seul moyen de maintenir l'intérêt du téléspectateur est alors de ménager le suspens quant aux événements qui ont pu se produire sur Terre pour que l'environnement s'avère si aride et les cités vidées de leur population. Mais ne nous emballons pas concernant ces dernières. Nous n'aurons pas droit à la découverte de grandes villes inhabitées ni à leur réappropriation par Dame Nature. Car si la science-fiction d'Operation Ganymed se mue en une œuvre post-apocalyptique, c'est moins pour embarquer les personnages et les téléspectateur dans une aventure pleine de promesses en terme visuel et de rebondissements en terme de scénario que de nous faire subir la lente agonie de Mac, Don et les autres parmi lesquels on retrouve également l'acteur Dieter Laser qui aura marqué les esprits trente-trois ans plus tard en interprétant le rôle du Docteur Heiter dans le film d'horreur (assez dégueu' je dois l'avouer) The Human Centipede de Tom Six...


 

jeudi 22 juillet 2021

Settlers de Wyatt Rockefeller (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 



Total Recall de Paul Verhoeven, Red Planet d'Antony Hoffman, deux exemples de longs-métrages qui évoquent le sujet de la terraformation sur la quatrième planète de notre système solaire. Mars, connue également sous le nom de planète rouge. C'est là que c'est installée une famille de terriens composée de Reza, son épouse Lisa et leur fille Remmy. Régulièrement attaqués par des pillards, Reza et les siens vivent sur une vaste propriété qui semble avoir appartenu à une famille hostile aux habitants de la Terre. N'en pouvant plus des assauts permanents d'étrangers tentant régulièrement de prendre possession des lieux, Reza décide de régler définitivement leurs comptes. Pourtant, après quelques temps, le père de famille ne réapparaît pas et à sa place débarque Jerry, né sur Mars, et qui compte bien se réapproprier les lieux qu'il affirme être la propriété de ses parents disparus... Ce premier long-métrage réalisé par Wyatt Rockefeller d'abord craindre un voyage intérieur quelque peu ennuyeux. Surtout si l'on ne se penche pas au départ sur le synopsis et que l'on imagine être une énième variation sur le thème de Robinson Crusoé transposé dans une œuvre de science-fiction. Car il y est effectivement question de naufrage (celui de cette attachante famille qu'interprètent l'américaine Brooklynn Prince, le britannique Jonny Lee Miller et la franco-algérienne Sofia Boutella) et d'une rencontre entre deux individus (Lisa et Jerry qu'incarne le charismatique acteur portoricain Ismael Cruz Cordova) qui de loin, peut se considérer comme une version décalée de la rencontre entre Robinson Crusoé et le sauvage Vendredi...


L'un des intérêts de Settlers est bien évidemment la question des lieux où se déroule l'intrigue. On s'étonne au départ de la possibilité pour ses colons d'y respirer à l'air libre. Est alors engagée une foule de questions qui peuvent aller de la simple supposition que les lieux aient été mis sous cloche, jusqu'à exprimer l'idée un peu folle que ceux-ci puissent n'être qu'une alternative au holodeck des différentes séries Star Trek servant de décors à des expériences sur la vie ailleurs que sur notre planète. Puis survient l'assaut des dits étrangers, transformant l'apparente quiétude de la petite famille en sous-Mad Max à poils et sans les moyens où le génie de l'australien George Miller. On espérait un peu d'agitation sans pour autant s'attendre à un long-métrage virant du côté obscure d'une approche primitive. Ce qui fort heureusement ne tardera pas à s'estomper pour se pencher sur les rapports entre Lisa, sa fille Remmy et l'étranger Jerry. Des rapports oscillant entre regards en coin mâtinés de suspicion et jeux de séduction beaucoup plus pervers qu'ils n'y paraissent. À moins que là encore, la peur de la solitude n'y vienne mettre son grain de sel. Le couple formé par Sofia Boutella et Ismael Cruz Cordova s'avère relativement troublant et maintient une partie de l'intérêt qui réside également dans la présence de la jeune Brooklynn Prince, sobre et mature, se trouvant un compagnon en la ''personne'' de Steve, un robot utilitaire qui, chose étonnante, est capable d'apprendre au point de.... enfin, ça, vous le découvrirez par vous-même.

Settlers s'apparente parfois à un western avec ses décors poussiéreux, ses plans larges, sa décrépitude mais son rythme parfois lent ne l'empêche cependant pas de constituer une œuvre très intéressante qui fait autant référence au roman de Daniel Defoe Robinson Crusoé (bien que le film soit uniquement basé sur le scénario écrit par le réalisateur lui-même) qu'à ces histoires sordides de séquestration qui régulièrement noircissent les pages de la presse papier. Cependant, il ne sera pas interdit de demeurer circonspect face à des choix curieux, et notamment lors d'un final qui justifie certains propos mais n'expliquent en revanche pas du tout certains moyens de survivance. Des invraisemblances qui nuisent fort heureusement dans de toutes petites proportions à ce premier long-métrage d'un réalisateur très prometteur et donc, à suivre de très près...


dimanche 11 juillet 2021

Genesis II de John Llewellyn Moxey (1973) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

La première chose que remarqueront tous les fans de la franchise Star Trek, c'est la présence au générique de Genesis II du scénariste et producteur Gene Roddenberry. Autrement dit, le père fondateur de la plus célèbre série télévisée de science-fiction qui depuis 1966 n'a pas fini de se renouveler à travers nombre de variations télévisées (Outre la série originale produite entre 1966 et 1969, la franchise a vu naître La nouvelle génération entre 1987 et 1994, DS9 entre 1993 et 1999, Voyager entre 1995 et 2001, Enterprise entre 2001 et 2005 et plus récemment, Discovery et Picard) et cinématographiques (à commencer par dix longs-métrages produits entre 1979 et 2002 et basés sur les différentes séries diffusées entre 1966 et 1994, puis trois films tournés entre 2009 et 2016 formant pour l'instant une trilogie sous forme de reboot). Bien que son nom soit toujours cité alors qu'il a disparu maintenant depuis presque vingt ans, Gene Roddenberry n'a pas été l'auteur exclusif de Star Trek mais a bien au contraire été celui de nombreux scénarii parmi lesquels, justement, celui de ce téléfilm de science-fiction diffusé pour la première fois sur une chaîne américaine le 23 mars 1973. De la science-fiction de type post-apocalyptique se déroulant en 2133 dans un futur dystopique où s'affrontent deux clans : d'un côté, une organisation nommée PAX dont les membres sont les descendants du personnel de la NASA. De l'autre, les tyraniens, qui sont des mutants et vivent très loin de là dans une forteresse bien gardée. C'est dans cet univers que va se retrouver plongé le scientifique Dylan Hunt qui en 1979 a accepté de se prêter à une expérience sur l'hibernation. Mais à la suite d'un tremblement de terre, il s'est retrouvé seul endormi dans une pièce pressurisée et dans un environnement gazeux constitué de Xenon. Découvert plus de cent-cinquante ans plus tard par des membres du PAX et par Lyra-A qui les espionne pour le compte du peuple des tyraniens auquel elle appartient, la jeune mutante soigne l'homme de l'ancien monde et s'échappe en sa compagnie de la grotte où vivent retranchés les membre de l'organisation en espérant qu'il viendra en aide aux siens...


Situé dans le futur et bien après qu'un conflit mondial ait bouleversé l'ordre des choses, Genesis II est un excellent téléfilm qui sous ses airs un peu fauchés s'avère en fait une très bonne surprise. Un soin tout particulier a été tout d'abord apporté aux décors. Celui de la grotte où vit le peuple PAX, ainsi que la ville-citadelle des tyraniens. Des mutants dont la seule différence notable est un double nombril comme le démontrera Lyra-A qu'interprète la superbe actrice américaine Mariette Hartley qui tournera davantage pour le petit écran que pour le grand. Nous la découvrirons effectivement dans les séries Peyton Place, Bonanza, un épisode de la série originale Star Trek, justement, ou encore dans Les rues de San Francisco, La petite maison dans la prairie, deux épisodes de Columbo et des dizaines d'autres séries et téléfilms. À ses côtés, l'acteur Alex Cord qui bien avant Tom Selleck dans la série Magnum arbore ici une épaisse moustache à la manière de certains membres du groupe disco Village People. C'est lui qui incarne le rôle de cet homme du passé qui dans le futur va combattre pour le bien contre ceux qu'il avait d'abord cru être les méchants de l'histoire. Acteur de cinéma mais aussi de télévision, Alex Cord est surtout connu pour avoir interprété le rôle de Michael Coldsmith-Briggs III dans la célèbre série Supercopter. Parmi nombre de seconds rôles, on retrouve l'acteur Ted Cassidy, un géant qui interpréta notamment le personnage de Lurch dans l'adaptation télévisuelle de La famille Adams. Plutôt bien rythmé, Genesis II n'est pas du tout désagréable à regarder malgré une esthétique qui forcément à cause de son âge, a plutôt vieilli. À noter qu'à l'origine, il devait s'agir d'un pilote test à l'issue duquel une série devait être mise en chantier. Mais la chaîne sur laquelle fut diffusé le téléfilm de John Llewellyn Moxey ne l'ayant pas approuvé, le projet de série n'a malheureusement jamais été concrétisé...

 

vendredi 21 mai 2021

Stowaway de Joe Penna (2021) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

On pourrait reprocher au second long-métrage du réalisateur brésilien Joe Penna d'être trop long, de reposer sur un scénario relativement basique et d'être parfois ennuyeux. Mais alors, ce que l'on critique au sujet de Stowaway (diffusé chez nous sur la plateforme Netflix sous le titre Le passager n°4) vaudrait pour un certain nombre d’œuvres de science-fiction reposant elles aussi sur un matériau de base plus ou moins fragile. De ces voyages astraux qui en matière d'équipages se révèlent même parfois encore plus étriqués. Un astronaute seulement, et l'occasion, souvent, d'un voyage intérieur et spirituel pas toujours divertissant. Un aspect que l'on ne pourra pas reprocher à Stowaway, quels que soient ses défauts ou ses qualités. D'abord, inutile d'y voir une version allégée de Alien, le huitième passager de Ridley Scott puisque l’intrados de Stowaway, lui, est bien humain. Un membre d'une équipe d'ingénieurs travaillant au sol qui s'est malencontreusement retrouvé coincé à bord d'un vaisseau spatial à destination de Mars au moment du décollage. Problème : Si l'installation est à l'origine prévue pour deux mais réaménagée pour pouvoir accueillir un troisième membre d'équipage, la présence d'un quatrième individu en la personne de Michael Adams (l'acteur Shamier Anderson) va compliquer les choses. En effet, sa seule présence risque de compromettre la mission en raison d'un problème concernant le volume d'oxygène prévu dès le départ. Un soucis renforcé par la destruction d'un élément essentiel à la survie de l'équipage. La commandante Marina Barnett (Toni Colette), le docteur Zoe Levenson (Anna Kendrick) et le scientifique David Kim (Daniel Dae Kim) vont devoir prendre une grave décision s'ils ne veulent pas tous mourir d'asphyxie bien avant d'avoir atteint leur objectif...


Voilà pour le synopsis. Concernant le déroulement de l'intrigue, Joe Penna cherche visiblement à ce que Stowaway soit imprégné d'un certain réalisme. Surtout dans un premier temps. Moins désespérant que ces caméras qui pour simuler vibrations et tremblements sont habituellement secouées avec énergie par ceux qui les manipulent, les interprètes (et donc leur personnage respectifs) subissent réellement des secousses relativement importantes. Autre détail d'importance, l'environnement. Mélange assez crédible de coursives, de salles d'observation, de pièces dédiées aux recherches, tout ou partie étant encombré d'une somme de matériel essentiel à la survie et au voyage vers la planète rouge. Une immersion réussie donc, dans un cadre lumineux et finalement peu étouffant. Si le long-métrage de Joe Penna prend effectivement son temps pour dérouler le fil de son intrigue, il n'en demeure pas moins intéressant puisqu'il évoque plusieurs idées, certaines pouvant être conscientes ou non de la part du réalisateur. Une certitude : La tentative de réhabilitation morale de l'un des membres féminins qui par sa seule volonté et sa seule force, conduit à une tentative désespérée de sauver la vie de celui que les autres ont déjà condamné. Ce qui mène à une certaine réflexion quant au comportement relativement peu noble de David Kim, lequel ne prend alors pas de gants pour avertir le quatrième passager qu'il devra se sacrifier pour que les trois autres survivent jusqu'à leur atterrissage à la surface de Mars. Est-il dénué de compassion ou bien cherche-t-il à précéder les scrupules qu'il pourrait ressentir plus tard s'il laissait s'installer entre Michael et lui une certaine forme d'amitié ?


Pour le reste, Stowaway ménage quelques sympathiques séquences de tension, laquelle se voudrait sans doute extrême mais qui se trouve désamorcée par certaines invraisemblances. On ne reviendra pas sur la présence de Michael dont la survie à la suite du décollage de la fusée est à elle seule peu crédible. Mais ce qui sans doute gâche davantage le tableau se situe au niveau de la sortie dans l'espace effectuée d'abord par David et Zoe, puis seule par cette dernière. Entre absence/présence de gravité, descente en rappel sans harnachement de sécurité, on se demande qu'elle est la part de réalisme et qu'elle autre est fantaisiste. Certains détails qui paraissent si grotesques que l'on oublie d'avoir peur pour ces deux là. Le film offre parfois quelques micro-instants qui font regretter certaines facilités. Et ce lorsque notamment, alors que Zoe subit les effets d'une éruption solaire, la commandante Marina la regarde par un hublot. Une séquence vraiment touchante comme peuvent l'être une ou deux autres. Bref, Stowaway est une œuvre de science-fiction sympathique, relativement commune, pas inoubliable mais très loin d'être catastrophique...

 

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