Partis pour une mission
de quatre années autour de la lune de Jupiter Ganymède, Mac, Don,
Steve, Dug et Oss ont perdu tout contact avec notre planète. Au
bout des six premiers mois, sur Terre les médias indiquent que les
cinq astronautes n'ont plus aucune chance de revenir en arrière et
qu'ils sont perdus à tout jamais. Quatre années ont passé et les
cinq hommes sont finalement de retour et se mettent en orbite autour
de la Terre. Très inquiets, ils ne reçoivent toujours aucune
information de la base des opérations et doivent se débrouiller
seuls s'ils veulent pouvoir fouler à nouveau le sol de notre
planète... Au premier abord, Operation Ganymed
a de quoi séduire les amateurs de science-fiction sérieuse. Ses
intérieurs de navette réalistes, son tempo lent et ses interprètes
qui simulent de manière crédible l'attitude de vrais astronautes.
La première demi-heure de ce téléfilm réalisé par l'allemand
Rainer Erler qui a consacré toute sa carrière à la télévision se
situe donc à l'intérieur de l'une des trois navettes d'une mission
portant le nom de la lune de Jupiter. La seule a avoir été en
mesure d'assurer ses objectifs. L’œuvre met en vedette trois
américains, un russe et un européen de l'ouest... tous interprétés
par les acteurs allemand Horst Frank, Dieter Laser, Uwe Friedrichsen,
Claus Theo Gärtner ainsi que Jürgen Prochnow, ce dernier étant
certainement resté le plus célèbres de tous puisque cet acteur
originaire de Berlin a fait une carrière internationale plutôt
remarquable. C'est ainsi donc que l'on a pu le voir d'abord dans son
pays dans Le Bateau
de Wolfgang Petersen, suivi deux ans après de La
Forteresse Noire
du réalisateur américain Michael ManN. Puis ce furent au hasard, le
nanardesque Terminus
de Pierre-William Glenn avec Johnny Hallyday, L'antre
de la folie de
John Carpenter ou encore très récemment Une vie
cachée
de Terrence Malick...
Operation Ganymed
souffre
de n'avoir pas pu bénéficier d'un budget à la hauteur du projet.
Un concept fort alléchant pour un résultat qui déçoit énormément.
À la manière de la rigueur soviétique, le téléfilm s'avère au
départ réaliste mais étire cette première partie un peu trop sur
la longueur. Ce que confirmera la suite, une fois que les astronautes
seront enfin parvenus à se libérer de leur ''prison'' pour
découvrir une vision de la planète Terre à laquelle ils n'étaient
pas préparés. Un monde de désolation qui ne fait pratiquement
appel à aucun effet spécial. Ce qui d'ailleurs vaut mieux car quand
ceux-ci entrent en jeu, on a parfois mal pour ses concepteurs
(l'apparition d'une planète en arrière-plan imparfaitement ronde
fini de rendre la séquence atrocement laide). Si le spectateur
n'agonise pas au même titre que les cinq astronautes eux-mêmes,
l'expérience s'avère souvent ennuyeuse. Très bavard sans que les
dialogues ne soient jamais vraiment remarquables, Operation
Ganymed
se traîne péniblement sur deux heures. Le seul moyen de maintenir
l'intérêt du téléspectateur est alors de ménager le suspens
quant aux événements qui ont pu se produire sur Terre pour que
l'environnement s'avère si aride et les cités vidées de leur
population. Mais ne nous emballons pas concernant ces dernières.
Nous n'aurons pas droit à la découverte de grandes villes
inhabitées ni à leur réappropriation par Dame Nature. Car si la
science-fiction d'Operation Ganymed
se
mue en une œuvre post-apocalyptique, c'est moins pour embarquer les
personnages et les téléspectateur dans une aventure pleine de
promesses en terme visuel et de rebondissements en terme de scénario
que de nous faire subir la lente agonie de Mac, Don et les autres
parmi lesquels on retrouve également l'acteur Dieter Laser qui aura
marqué les esprits trente-trois ans plus tard en interprétant le
rôle du Docteur Heiter dans le film d'horreur (assez dégueu' je
dois l'avouer) The Human Centipede
de Tom Six...
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