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mercredi 18 mars 2020

Arctic Predator de Victor Garcia (2010) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Si vous n'avez qu'un peu moins d'une heure trente à consacrer à autre chose que votre métier ou à une toute autre passion que le cinéma et que vous aimeriez tout de même vous replonger dans les deux grands classiques de la science-fiction que sont Predator de John McTiernan et The Thing de John Carpenter (sans pour autant parvenir à choisir entre les deux), il y a une solution toute trouvée. Et cette solution s'intitule Arctic Predator du cinéaste espagnol Victor Garcia. En contrepartie, il faudra faire des concessions. Accepter de faire abstraction de l’indigence des effets-spéciaux qui ne s'avèrent jamais à la hauteur de ceux conçus à l'époque par le département de maquillages de Predator ou le remarquable travail qu'accomplissait le maquilleur Rob Bottin sur The Thing. Car l'affiche de Arctic Predator a beau arborer un visuel qui s'apparente à un mix de ces deux chefs-d’œuvre, il n'en possède malheureusement aucune des nombreuses qualités. À commencer par la créature elle-même, au centre d'une intrigue située comme le titre du long-métrage l'indique, en Antarctique. Si l'affiche semble promettre une alternative au Predator évoluant dans la jungle d'Amérique Centrale en faisant évoluer cette fois-ci sa créature sur le sol gelé de l'Antarctique sur lequel les vents balayent tout sur leur passage et accentuent les difficultés que les héros rencontreront, Arctic Predator n'a en réalité que très peu de rapports avec Predator. Pour être tout à fait franc, on peu même considérer que les deux films n'en entretiennent aucun.

Quant à The Thing, si le réalisateur espagnol lui emprunte le cadre et ses personnages, c'est à dire l'Antarctique, ainsi qu'une base et des médecins scientifiques, là encore, la déception reste grande. Victor Garcia signe un bon gros nanar, sans talent, sans la moindre imagination (ou si peu), chacun de ses personnages étant interprété avec plus ou moins de conviction. Démarrant pourtant sous les meilleurs augures scénaristiques (une équipe est chargée d'explorer une région de l’Antarctique où aurait fait naufrage plus d'un siècle auparavant, un bateau), c'est là que l'équipe de scientifiques entre en scène autour de J.C (!!!), interprété par l'acteur américain Dean Cain (surtout connu chez nous pour avoir été la vedette de la série Lois & Clark : the new adventures of Superman aux côtés de Teri Hatcher). Chargée de mettre à jour l'épave du bateau, l'équipe découvre une créature piégée dans la glace (LA référence au long-métrage de John Carpenter)...

Dès lors, Victor Garcia nous propose un produit de sous-facture indigeste dont la seule note d'imagination repousse les limites du grotesque. À savoir une créature extraterrestre entièrement faite de glace (oui, oui) et dont le projet d'invasion planétaire vise à trouver une source de chaleur suffisamment puissante pour se transformer à l'état de vapeur et ainsi étendre son champ d'action et s'en prendre à l'humanité toute entière. Si le sujet n'était pas aussi risible, on aurait encore pu se contenter d'effets-spéciaux navrants. Le film a beau avoir à peine dix ans d'existence, ceux qu'arbore la créature extraterrestre ne sont même pas dignes de ceux qu'affichaient les pires séries télévisées de science-fiction des années quatre vingt-dix, voire, de la décennie précédente. Autant dire qu'il demeure difficile de croire à cette histoire tant l'impression d'assister à l'évolution d'une créature échappée d'une mauvaise cinématique de jeu vidéo est flagrante. Bien entendu, pour relever le peu d'intérêt d'un scénario ultra basique, les interprètes tentent de donner du corps à leur incarnation et aux différentes situations auxquelles ils confrontés. Une fois de plus, Victor Garcia et son téléfilm (oui, car il s'agit bien de ce dont on parle) fait chou blanc. Vous l'aurez compris, alors, Arctic Predator n'est certainement pas l'alternative rêvée. Quitte à choisir un plagiat de Predator, jetez donc plutôt votre dévolu sur Robowar de Bruno Mattei. Quant à The Thing, à choisir une pâle copie de l'original, préférez donc vous lancer dans la fausse préquelle éponyme réalisée en 2011 par le néerlandais Matthijs van Heijningen Jr plutôt que dans l'infâme (et non officiel) rejeton de Victor Garcia...

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