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mercredi 25 août 2021

Risen d'Eddie Arya (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Risen est la dernière livrée du réalisateur Eddie Arya après le thriller The Navigator en 2014 et le drame The System en 2016. Alors qu'est déjà annoncé son prochain long-métrage Reincarnation, l'australien a réalisé un troisième film sorti il y a seulement quelques semaines et dont la thématique n'a plus rien à voir avec ses précédents projets puisque l'intrigue se déroule dans un contexte d'invasion extraterrestre. Si le sujet rappelle d'innombrables films de science-fiction d'une qualité souvent désastreuse, il ne faut pas simplement s'arrêter à sa première impression et se laisser guider par cette histoire qui emprunte autant à l'approche mystérieuse et contemplative de l'excellente première saison de la série française Les Revenants que créa un peu moins de dix ans en arrière Fabrice Gobert qu'à tout un tas de films axant leur récit sur l'arrivée prochaine d'extraterrestres hostiles. Pas bourrin pour un sou et même parfois méditatif, Risen se pose comme une très intéressante alternative. Encore faut-il accepter le principe d'immatériel que revêtent de très nombreuses séquences plongées dans une brume épaisse et meurtrière. Démarrant sous les meilleures auspices sous une forme presque identique à celle du très ancien Village of the Damned de Wolf Rilla (ou celle de son remake réalisé par John Carpenter trente-cinq ans plus tard, en 1995), Risen cultive l'art de n'en point trop faire pour des raisons que semblent mettre à jour des effets-spéciaux qui parfois montrent leurs limites...


Si l'étrange phénomène qui se forme autour d'une petite ville où ses trois mille habitants on périt après la chute d'une étrange météorite ayant libéré un gaz hautement toxique reste crédible, il y a des visuels qui risquent de rendre aveugles ceux qui cultivent un amour immodéré pour les CGI les plus convaincants. Si la brume étouffe en général ce que le film d'Eddie Arya pourrait camoufler de raté en matière d'effets-spéciaux numériques, on aurait sans doute préféré qu'il en soit de même lors des quelques séquences filmées en fond vert. L'incrustation des personnages, et notamment celui de Mandy Stone qu'interprète l'actrice Caroline McQuade, dans des décors projetés en arrière-plan s'avère visuellement insoutenable et décrédibilise le contenu de certaines séquences. Un comble lorsque l'on prend en compte le fait que le réalisateur se soit visiblement attaché à faire de Risen autre chose que le tout venant de la science-fiction. Des défauts qui fort heureusement sont contrecarrés par une interprétation et une intrigue qui s'avèrent sinon passionnante, du moins fort intrigante. L’absence totale d'action ne nuit aucunement au déroulement du récit. Le rythme lent, presque hypnotique, accompagné de la partition musicale du compositeur Phillip J. Faddoul participent de cet envoûtement que l'on peut ressentir devant une histoire qui prend son temps pour nous livrer un message qui semble à l'extrême opposée de Premier Contact de Denis Villeneuve. La présence de Mandy Stone au cœur du récit n'a au départ de logique que dans la structure du scénario qui veut que l'on fasse logiquement appel à une scientifique parmi les meilleurs d'entre toutes. Mais dès qu'entre en jeu un élément capital dans le développement de cette race d'extraterrestres qui ne peut se faire que par l'entremise d'un hôte humain, on se dit qu'il y a des coïncidence (mal)heureuses. Non seulement pour ces individus qui, ne rêvons pas, n'apparaîtront que sous la forme très commune d'un homme ou d'une femme, mais pour le spectateur qui en scrupuleux critique entrapercevra des concordances quelque peu improbables...


L'originalité de Risen, et ce qui fait son principal intérêt et sa force première, c'est la méthode employée par ses extraterrestres pour envahir notre planète. Une procédure à laquelle n'avaient pas pensé ceux de la mythique Guerre des mondes de H. G. Wells. Risen n'échappe pas à l’éternel affrontement entre scientifiques et militaires mais sans pour autant s’appesantir au delà de ce qui s'avère nécessaire. Pas de romance non plus pour une œuvre qui n'avait de toute manière pas besoin d'être ralentie outre-mesure. Car c'est sans doute ce détail qui séparera le public en deux camps. D'un côté, ceux qui veulent pouvoir prendre le temps de réfléchir et de l'autre, ceux qui ne comptent que sur des légions d'effets-spéciaux, de combats et d'une manière générale, de scènes d'action. Risen ne demeurera sans doute pas comme l'un de ces grands chefs-d’œuvre de la science-fiction. Il y a peu de chance pour que l'on s'en souvienne dans cinq ou dix ans. Mais ces visages prostrés, comme sculptés dans des blocs de sel, cette monstrueuse forme qui pulse d'une vie tout en semant la mort ou ce climax explicatif lors duquel le spectateur aura la justification quant à la présence de l'héroïne, suffisent à rendre Risen, du moins pour une courte durée, relativement attachant...

 

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