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dimanche 8 décembre 2024

Aniara : L'odyssée stellaire de Pella Kågerman et Hugo Lilja (2018) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Premier long-métrage conjointement réalisé par Pella Kågerman et Hugo Lilja, Aniara : L'odyssée stellaire est une œuvre de science-fiction qui s'inscrit dans un contexte dystopique où une fois encore notre bonne vieille Terre est devenue inhabitable et où l'humanité est contrainte de devoir l'abandonner pour trouver une autre planète à coloniser. Inspiré par un poème écrit par le prix Nobel suédois, Harry Martinson, ce long-métrage en forme de long-voyage interstellaire lors duquel un événement va remettre en question les objectifs visés par l'équipage de l'Aniara, son commandant Cheffone (l'acteur Arvin Kananian) et les milliers de voyageurs qui comptent sur eux pour mener à bien le projet de colonisation de la planète Mars est, une fois mis en route, beaucoup moins prenant qu'il ne le paraissait sur le papier. Déjà, parce que le thème est loin d'être tout à fait inédit et ensuite parce que dans le genre, nombreux sont les films et leurs auteurs qui s'en sont sortis beaucoup mieux que nos deux réalisateur suédois. Pourtant auréolé du Prix du Jury au festival international du film fantastique de Gérardmer 2019, le résultat à l'écran ne rejoint pas les ambitions pourtant très clairement soulignées dans cet Aniara : L'odyssée stellaire dont le cheminement est en réalité beaucoup trop modeste pour faire oublier ou pour être comparable à la concurrence. À dire vrai, le scénario de Pella Kågerman et Hugo Lilja aurait dû viser un autre format que celui-ci. Plutôt une mini-série de cinq ou six épisodes d'une heure chacun ou une trilogie plutôt que ce condensé de science-fiction dystopico-spatiale qui sur à peine plus de cent-cinq minutes oblige ses auteurs à drastiquement réduire les enjeux sous formes d’ellipses. Mais imaginez donc : étalant le récit à partir du départ et lors d'un voyage qui ne devait durer que quelques semaines, voire quelques mois tout au plus, voilà qu'en conclusion de ce long-métrage qui malgré tout offre de bonnes intentions de la part de ses auteurs, Pella Kågerman et Hugo Lilja imaginent repousser le concept jusqu'à renvoyer le vaisseau Aniara jusqu'à sa cinq millions neuf-cent quatre-vingt mille quatre-cent septième année de croisière.


Le vaisseau étant devenu le sarcophage de ses hôtes tout en étant en approche de la constellation de la lyre qui, à titre d'information, se situe à deux-mille trois-cent années lumières de notre planète. Aniara : L'odyssée stellaire met principalement en scène les personnages de MR (Emelie Jonsson), d'Isagel (Bianca Cruzeiro), du commandant Cheffone et d'une astronome (Anneli Martini) à bord d'un gigantesque vaisseau empli de structures esthétiquement proches de celles que l'on trouve couramment sur Terre et permettant à ses passagers de vivre très convenablement. Centres commerciaux, amphithéâtres, piscines olympiques, salles de sport, etc... Bref, de quoi permettre aux deux réalisateurs de tourner un certain nombre de séquences sans avoir à faire appel à de quelconques effets-spéciaux. Et c'est bien là, l'un des problèmes du long-métrage. L'on a durant ces scènes, l'impression que l'intrigue situe son action non plus à bord du vaisseau de croisière mais quelque par sur notre planète. Ce qui n'empêche évidemment pas Aniara : L'odyssée stellaire d'offrir quelques sympathiques plans d'extérieur de l'espace et du vaisseau. Autre soucis. Les ellipses. À vouloir concentrer une intrigue étalée sur des décennies dans un film qui atteint pauvrement les cent-cinq minutes, il est difficile de ressentir cette impression de temps qui passe. Le film multiplie d'ailleurs les sous intrigues, rendant l'ensemble brouillon et surtout majoritairement inintéressant. Pella Kågerman et Hugo Lilja se sentent en outre obligés de remplir leur œuvre de séquences de sexe plutôt crues et donc forcément gratuites. L'engouement général pour Aniara : L'odyssée stellaire est de mon point de vue parfaitement incompréhensible. Les bonnes idées se bousculent mais malheureusement, le résultat à l'écran est très décevant. Mieux vaut se faire une piqûre de rappel en redécouvrant, au hasard, Passengers de Morten Tyldum, Sunshine de Danny Boyle ou comme l'évoquait ma compagne qui trouva lors de la projection, des similitudes, la série Cosmos 1999 dans laquelle, déjà, notre Lune dérivait dans l'espace...

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