Après sept mois
d'inactivité, L'Idiot Électrique se
réveille enfin. Un bon coup de balai dans les coins pour ôter la
poussière et au plafond pour éliminer les éventuelles toiles
d'araignée qui s'y seraient logées. Pour tester l'efficience de ce
blog qui de mon point de vue a assez dormi, je ne vais pas prendre
de risques avec les canons actuels du genre et plutôt piocher dans
la bonne vieille science-fiction américaine des années quatre-vingt
avec un réalisateur que peu d'entre nous doivent connaître puisque
de mémoire, je n'ai pas le souvenir que l'un ou l'autre de ses
longs-métrage soit passé sur nos petits écrans. Et encore moins
dans les salles de cinéma. Mais je peux me tromper. Le bonhomme se
nomme Robert Emenegger et en l'espace de deux ans (!!!), il a réalisé dix films. Dix longs-métrages de science-fiction. Je ne
vais pas tous vous les proposer, mais trois d'entre eux auront les
''honneurs'' d'être critiqués sur l'Idiot. Avant tout chose, je
remercie l'excellentissime blog ''L'Univers Étrange et
Merveilleux du Fantastique et de la Science-Fiction''
qui depuis des années me permet comme d'autres que lui, de découvrir
des œuvres qui sans le formidable travail de ses
dénicheurs/traducteurs de talent demeureraient sans doute
invisibles...
On
commence avec Warp Speed.
Un titre qui, je l'avoue, ne sent pas la rose. Mais ne nous
arrêtons pas là et poussons plus loin nos investigations. Bon, ça
commence assez mal vu que d'après la fiche que j'ai lue, le bonhomme
censé avoir tourné la chose disparaît au profit d'un certain Allan
Sandler, Robert Emenegger se retrouvant du coup à la production.
Pas grave, on continue. Ça commence par une vision de l'espace
économique où les étoiles sont absentes. Un fond noir qui sera
d'ailleurs la marque de fabrique d'un long-métrage absolument
indigeste. À dire vrai, de mémoire de cinéphage, je n'aurai eu
qu'en de rares occasions le désarroi d'assister à un tel désœuvrement
en matière de décors. Nous sommes en 1981 et pourtant, Warp
Speed
parvient à proposer des décors qui en comparaison rendent ceux des
séries Cosmos
1999 et
l'originale de Star
Trek
d'une beauté étourdissante. Difficile d'être compatissant envers
un long-métrage qui accumule tant de tares qu'il devient complexe de
lui trouver la moindre qualité...
La
seule, en fait, mais qui ne tient pas la route au delà de quelques
secondes, est celle qui entoure le scénario. Car évoquer l'histoire
d'un vaisseau dérivant dans l'espace et ne donnant aucun signe de
vie, susciter l'engouement du spectateur en jetant à son bord une
télépathe afin de raviver les souvenirs en suspension des membres
de l'équipage disparu avait de quoi offrir un voyage spatial on ne
peut plus original. Et effectivement, Warp Speed
l'est, original. Avec ses deux récits parallèles, entre l'excursion
de la jeune femme dans des décors ultra-minimalistes au cœur
desquels se matérialisent les membres du vaisseau, et ceux de celui
dont elle vient d'être débarquée qui durant presque la totalité
du long-métrage jouent aux cartes assis à une table. Scénario
incompréhensible, action inexistante, décors abominablement vides,
acteurs neurasthéniques mais très bavards et mise en scène
mollassonne, Warp Speed est
le genre de long-métrage qui vous décourage et vous dégoûte
d'avoir jeté votre dévolu dessus. Ici, pas d'extraterrestres, mais
la fille de l'acteur Cameron Mitchell à l'écran. Budget rachitique,
costumes affreusement kitsch et caractérisation aux abonnés
absents. Je continue ? Non, hein ? Ah si ! Point
positif. Lorsqu'en compagnie des membres du vaisseau de sauvetage
vous parcourrez les coursives et la passerelle, il n'est pas
impossible qu'un rire vous échappe. Ah! Ah! Ah! Poubelle ! (et dire qu'il
m'en reste deux à voir...).