Alors là ! On ne
sait par quel bout prendre ce Brain Slasher
ou Mindwarp
ou Dream System
de peur de se tâcher. Si dans les années quatre-vingt l'industrie
du cinéma italien a donné naissance à toute une série de
Post-Nuke
s'inspirant ouvertement de New York 1997
de John Carpenter ou du Mad Max de
George Miller tout en devenant au fil du temps de véritables films
cultes pour les amateurs de nanars, le long-métrage de Steve Barnett
(coupable en 1995 d'un Scanner Cop 2 :
Volkin's Revenge
pas trop désagréable) a peu de chance de connaître le même sort.
Responsable de ce constat ? Un scénario qui pioche dans les
classiques du film de science-fiction post-apocalyptique, du film de
cannibales et même du Total Recall
réalisé par le réalisateur néerlandais Paul Verhoeven un an
auparavant. De là à penser que Steve Barnett se soit volontairement
inspiré de ce dernier, il n'y a qu'un pas à franchir. Quel que
soit le titre que l'on choisisse de donner au film parmi les trois
proposés, inutile d'espérer découvrir autre chose qu'un bousin
visuellement infâme, au contexte certes intéressant mais qui au
final est ruiné par une mise en scène et une direction d'acteurs
désastreuse. Pire, le film étant plus récent que les quelques
exemples que nous pourrions lui opposer (Les rats
de Manhattan
de Bruno Matteï, 2019 après la chute de New
York
de Sergio Martino ou Le Gladiateur du futur
de Joe D'Amato), il n'a même pas l'avantage de se montrer plus
moderne en matière d'effets-spéciaux, de costumes ou de décors.
C'est à un drastique retour en arrière auquel nous convie le
réalisateur tout en omettant de nous proposer un spectacle
convenable. On pouvait cependant s'attendre à mieux. D'autant plus
que parmi les interprètes l'on retrouve dans l'un des deux rôles
principaux (aux côtés de l'actrice Marta Martin) l'acteur Bruce
Campbell devenu mondialement célèbre depuis sa participation au
Evil Dead de
Sam Raimi en 1981...
De
même que la présence d'Angus Scrimm (le Tall
Man
de la franchise de Don Coscarelli, Phantasm)
aurait dû participer de l'engouement des amateurs de fantastique ou
d'épouvante. Oui mais voilà : Dream
System
est une purge d'une laideur sans nom et d'un intérêt qui frise le
néant. Typique du peu d'engouement, la scène d'ouverture qui se
complaît à piller l'esprit de Total Recall
sans en avoir un dixième de ses qualités visuelles ou
scénaristiques. Autre fait marquant qui permet de mettre à jour
l'atroce constat : alors que dans Mad Max et
sa première séquelle fonçaient à vive allure, ici, l'exemple même
de ce pauvre tracteur, poussif à souhait et aux commandes duquel se
trouve un binôme de cannibales grimés comme le Humungus
de
Mad Max 2 est
lui aussi typique de la mollesse des enjeux. Je vous le jure, Dream
System
est une souffrance de tous les instants qui renvoie toute production
des années quatre-vingt dix au panthéon de la science-fiction
post-apocalyptique ! Déjà laide, l'affiche du film n'est de
plus, absolument pas représentative du contenu. Celles et ceux qui
espéraient déjà tomber sur un long-métrage axé sur des
technologies informatiques modernes risquent de tomber des nues.
C'est au contraire un retour à la barbarie, sur des terres supposées
radioactives (si l'on ne nous refait pas le coup du monde dévasté
après une guerre nucléaire, nous avons le droit au message
environnemental) auquel est ajouté le thème assez vague de la
réalité virtuelle. A moins de n'avoir rien d'autre à se mettre
sous la dent (et encore), fuyez, loin, très loin de cette purge !
Et si un jour quelqu'un vous l'offre en Blu-Ray,
dites vous bien que la dite personne n'est peut-être pas votre ami,
mais quelqu'un qui vous veut du mal...