Réalisé par Randal
Kleiser en 1986 et écrit par Michael Burton et Phil Joanou sur la
base d'un récit dont est à l'origine le réalisateur, scénariste
et producteur Mark H. Baker, Flight of the Navigator
ou Le vol du navigateur
est une œuvre de
science-fiction familiale produite
par Walt Disney
Pictures
comme pouvait le laisser l'envisager la célèbre société de
production. Un long-métrage dont l'objectif principal est très
clairement de divertir le public plutôt que de le faire réfléchir
sur l'hypothèse d'une existence extraterrestre. Le scénario n'en
demeure pas moins fort intéressant. Du moins lors des prémices du
récit car comme nous allons rapidement le découvrir, le film de
Randal Kleiser, cherchant sans doute à séduire tout d'abord le
jeune public, l'histoire va très vite partir en vrille et perdre
foncièrement de son intérêt. C'est d'autant plus dommage qu'au
départ le sujet se montre fort passionnant. En effet, tout débute à
Fort Lauderdale, en Floride. Nous sommes en 1978 et le jeune David
Freeman (Joey Cramer) alors âgé de seulement douze ans part chercher son petit
frère Jeff en compagnie de son chien en forêt lorsqu'il tombe dans
un ravin après que le frère en question lui ait fait une blague en
surgissant devant lui sans prévenir. Ayant perdu connaissance durant
un très court laps de temps, David se retrouve seul. De retour chez
lui, il a la très désagréable surprise de découvrir qu'un couple
âgé est tranquillement installé dans la demeure familiale. L'homme
appelle la police qui prend alors la direction des opérations et
cherche à prendre contact avec les parents du jeune garçon. David
les retrouve alors installés dans une toute nouvelle maison. Mais le
pire reste à venir. En effet, son frère Jeff, son père Bill et sa
mère Helen semblent avoir vieilli ! La raison en est simple
tout en demeurant tout à fait inexplicable : Huit ans ont passé
entre le moment où David a perdu connaissance et celui où il s'est
réveillé ! Mieux : alors que nous sommes désormais en
1986, l'adolescent qui devrait logiquement avoir vingt ans n'a pas
changé et est resté tel qu'il était huit ans en arrière.
Parallèlement à ce curieux événement, la NASA
prend possession d'un vaisseau spatial qui vient tout juste de
s'écraser non loin.
Chef
d'un projet d'études sur l'objet en question, le docteur Louis
Faraday remarque lors de tests cérébraux effectués sur David que
l'imagerie cérébrale reproduit le vaisseau. L'homme propose alors
aux parents de David de retenir l'adolescent durant les quarante-huit
prochaines heures afin de comprendre ce qui lui est arrivé... Avec
un tel synopsis, il y avait matière à produire une œuvre riche,
tant les possibilités semblaient illimités. À une période où la
science-fiction fait florès, Flight of the
Navigator
ne rencontre malheureusement pas le succès escompté malgré le
prestige qui entoure la société Walt
Disney Pictures.
Et pour être tout à fait honnête, l'engouement qui naît d'emblée
du concept a tendance à fondre comme neige au soleil tant le
réalisateur, une fois le scénario entre les mains, gâche le
concept en ne proposant finalement qu'un tout petit film, certes
plutôt bien rythmé, mais dont le public visé paraît être les
jeunes spectateurs. Flight of the Navigator,
c'est tout d'abord quarante ou quarante-cinq premières minutes
relativement passionnantes, lors desquelles le récit fait participer
la science et un imaginaire plus ou moins réaliste autour du
phénomène d'ovnis. Là où le récit se gâte se situe dès lors
que David monte à bord du vaisseau afin de retourner chez lui (et
par là même, aider l'ordinateur de bord, Max (doublé chez nous par
Marc de Georgi). Des dizaines de minutes lors desquelles Randal
Kleiser se focalise essentiellement sur les rapports entre David et
l'ordinateur central, proposant en outre une scène toute mimi
mettant en scène des créatures venues d'autres planètes (les
gamins vont se régaler) mais aussi et surtout, des séquences de vol
longues, sans intérêt et donc à force, relativement pénibles. On
pourra arguer que le film est une œuvre de science-fiction familiale
et que par conséquent on ne pouvait s'attendre qu'à ce genre de
produit. Mais l'on peut également arguer de ce qu'aurait pu être le
Flight of the Navigator
si son auteur avait eu dans le viseur un tout autre type de public.
Reste que le long-métrage est plutôt divertissant bien qu'un peu
bébête durant la seconde moitié du récit. Notons la présence de
Cliff De Young dans le rôle du père de David, de Veronica
Cartwright, grande habituée de la science-fiction après L'invasion
des profanateurs
en 1978, Alien, le huitième passager
en 1979 et L'étoffe des héros
en 1983, qui quant à elle interprète celui de la mère. Notons
enfin la présence de l'actrice Sarah Jessica Parker, future vedette
de la série Sex and the City
qui interprète ici le rôle de l'assistance du docteur Faraday,
Carolyn McAdams...
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