Pour commencer, je
voudrais remercier Otto Rivers, l'illustre compilateur fou de génie
qui pour le plaisir des VHSauvores nous propose de redécouvrir
régulièrement des légions de vieilles bandes-annonces de films en
tous genres (mais surtout très bis) à travers ses légendaires
compilations Videothon !
Oui, le remercier pour m'avoir procuré l'un de ces bon gros nanars
italiens que je n'avais toujours pas eu l'immense plaisir de
découvrir jusqu'ici. C'est donc de La Bestia Nello
Spazio que
nous allons parler ici. Œuvre totalement improbable partant dans des
sphères encore plus éloignées de la science-fiction ordinaire que
la distance qui sépare une planète de son étoile. Avec son look
vintage typé années cinquante ou soixante genre Forbidden
Planet
de Fred McLeod Wilcox ou Terrore Nello Spazio
de Mario Bava, le très productif réalisateur italien Alfonso
Brescia signait là l'un de ces fleurons à côté duquel aucun
amateur de nanars n'a le droit de passer. C'est pourtant avec un
sérieux tout à fait louable qu'Alfonso Brescia nous convie à ce
voyage intergalactique fauché dans lequel est confiée au commandant
de vaisseau Larry Madison (Vassili Karis) la difficile mission de se
rendre sur une lointaine planète afin d'en extraire l'un des métaux
les plus précieux connu sous le nom d'Antalium. Un minerai aux
ressources énergétiques inépuisables qui à la surface de la dite
planète permet à une machine de maintenir par la tyrannie un
certain ordre. Envoyé en mission aux côtés d'une poignées d'autre
astronautes, Larry Madison va en outre croiser la route d'Onaph
(Robert Hundar) qui les accueille chaleureusement, lui et son
équipage. Un équipage composé d'autant de femmes que d'hommes et
parmi lesquels l'on retrouve la délicieuse actrice et mannequin
finlandaise Sirpa Lane dont le réalisateur profite de la présence
et de la plastique pour la foutre régulièrement à poils !
Sans doute diverti par les généreuses mamelles et l'intéressant
duo fessier/pubis de la donzelle, le spectateur sera dans un premier
temps suffisamment envoûté pour ne pas être trop préoccupé par
l'indigence des décors, des costumes et de l'interprétation. Trois
des principaux éléments qui font justement la valeur du
long-métrage d'Alfonso Brescia. D'emblée, et persistant sur la
durée quel que soit le lieu où se situe l'intrigue, une brume
légère vient bizarrement accompagner les personnages. Qu'il
s'agisse du bar terrien où démarrent les festivités ou à la
surface de la planète où se déroulera la suite des événements.
Une brume comparable au brouillard de distance spécifiquement créé
il y a un certain nombre d'années dans les jeux vidéos afin de
pallier à certains défauts d'affichage.
Le
résultat est évidemment très laid et rendrait presque supportable
aujourd'hui les décors ou le look de certaines entités humanoïdes
croisées à l'époque de la série originale Star
Trek
ou celles du tout aussi mythique Cosmos 1999.
Costumiers et décorateurs s'unissent pour nous offrir un spectacle
visuel en totale inadéquation avec ce qu'il était possible de
découvrir à l'époque dans certaines œuvres de science-fiction.
Mais plus encore que ces problèmes d'ordre esthétique, le plus
effarant avec La Bestia Nello Spazio
est cette propension que le film a à se détacher de son sujet
principal pour ne majoritairement plus s'intéresser qu'au sexe. La
présence de Sirpa Lane n'étant d'ailleurs pas étrangère à la
tournure que vont prendre les événements puisque celle-ci apparu
cinq ans auparavant dans le mythique film érotico-horrifique
français La bête réalisé
par le réalisateur et plasticien polonais Walerian Borowczyk.
Mieux : plutôt que de se contenter d'appliquer les classiques
séquences de caresses intimes propres à ce genre de productions
fauchées, Alfonso Brescia intègre ponctuellement des visions qui
auraient tendance à inquiéter le spectateur quant à son état de
santé mentale. Jugez plutôt : lors de l'exploration de la
planète, l'équipage croise deux chevaux lors d'une saillie (oui,
oui, des chevaux à des milliards de kilomètres de distance de notre
planète). Un stock-shot d'ailleurs filmé dans un autre format vidéo
comme cela semble être évident à l'image et qui semble exciter les
membres féminins de l'équipage qui se mettent soudain à se
caresser la poitrine et l'entrejambe. Ça pue quand même un peu la
zoo, non ? Une fois débarrassés de leur combinaison en peau de
couilles, nos charmants terriens vont passer alors des dizaines de
minutes à explorer le corps interchangeable des uns et des autres
lors de séquences s'étirant sur de trop longues durées. Jusqu'à
ce moment parfaitement ahurissant où l'on découvre la vérité sur
les origines génétiques du fameux Onaph. Inutile de réfléchir
pendant des heures pour comprendre que l'animal chez Alfonso Brescia
peut être beaucoup plus qu'un simple animal de compagnie !
Après dix minutes ininterrompues de sexe plutôt sobre malgré
l'ajout de quelques séquences authentiquement pornographiques
histoire de pimenter le tout (fellation et pénétration non
simulées), le film offre un combat final d'anthologie entre notre
équipage et des hommes en or à perruques blondes sortis tout droit
d'un vieux clip musical disco. Inutile de préciser que La
Bestia Nello Spazio
est un incunable des soirées ''Nanars''. Un indispensable...
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